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Russell Martin plus populaire que jamais

Revue de presse

Pierre Durocher, Journal de Montréal, 3 décembre 2014

Russell Martin

Depuis qu’il a signé un faramineux contrat de cinq ans pour 82 millions de dollars avec les Blue Jays de Toronto, la vie de Russell Martin est un véritable tourbillon.

Les médias se l’arrachent. Il a participé dimanche à la populaire émission Tout le monde en parle au cours de laquelle Denis Coderre a trouvé le moyen de lui mettre une casquette des Expos sur la tête.

Plus tôt dans la semaine, le receveur de 31 ans s’était retrouvé aux émissions de fin de soirée à RDS et à TVA Sports. Martin a notamment impressionné Dave Morissette en y allant d’une démonstration de ses qualités athlétiques, soit en marchant sur ses mains.

Cet athlète qui a grandi dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce a aussi assisté samedi dernier à la victoire des Carabins à la Coupe Vanier.

Bien emmitouflé, Martin a suivi le match près du banc des joueurs et le Journal de Montréal a profité de la pause de la mi-temps pour s’entretenir avec lui.

Tu as joué pour des équipes prestigieuses comme les Yankees et les Dodgers. Es-tu surpris de voir que ta mise sous contrat par les Blue Jays fait à ce point jaser au Québec?
«Je joue maintenant pour la seule équipe de baseball majeur au Canada et j’ai rencontré au cours des dernières semaines plusieurs anciens partisans des Expos qui m’ont dit qu’ils allaient dorénavant se ranger derrière les Blue Jays. Je souhaite que cela aura pour effet de stimuler l’intérêt pour le baseball au Québec. Je suis emballé à l’idée de jouer un rôle d’ambassadeur pour le baseball au pays.»

Tu dois avoir hâte de participer aux deux matchs préparatoires des Blue Jays les 3 et 4 avril prochain au Stade olympique?
«Et comment! Quand j’étais un ti-cul, je rêvais de jouer pour les Expos, devant de grosses foules au Stade olympique. Je me suis d’ailleurs fait tatouer le stade sur l’un de mes bras. J’ai tellement hâte de jouer ces deux matchs. J’aurai sûrement des papillons dans l’estomac. J’espère que le stade sera rempli afin que les Montréalais puissent envoyer un autre message fort aux dirigeants du baseball majeur.»

Pourquoi n’avais-tu pas signé de contrat avec les Expos lorsqu’ils t’avaient repêché en 2000?
«On m’avait sélectionné en 35e ronde et je n’avais que 17 ans à ce moment-là. Le dépisteur des Expos s’occupait de la partie nord-est de l’Amérique alors que moi, je jouais pour le Chipola Junior College en Floride. Je crois qu’il ne m’avait vu jouer qu’une ou deux fois. J’étais donc un jeune parmi tant d’autres à ses yeux. On ne m’offrait rien de plus qu’un bâton et un gant! J’ai préféré poursuivre mon apprentissage avec cette équipe collégiale et j’ai été repêché par les Dodgers deux ans plus tard, en 17e ronde. Qui sait ? Si les Expos s’étaient vraiment intéressés à moi en 2000, peut-être aurais-je aidé l’équipe à gagner et à demeurer à Montréal...»

Crois-tu aux chances de Montréal de retrouver un jour son équipe de baseball?
«Bien sûr que je le souhaite. J’accepterais même une réduction de salaire pour avoir la chance d’évoluer dans la ville où j’ai grandi.»

Tu es né à Toronto, tu as passé ton enfance et ton adolescence entre Chelsea, Paris et Montréal et tu es maintenant propriétaire d’un condo à Laval. Te perçois-tu avant tout comme étant un Montréalais?
«Je pourrais me décrire comme étant un citoyen du monde qui vient de Montréal! Il va sans dire que je suis très attaché à la ville.»

Comment gères-tu le fait d’être l’athlète québécois le mieux payé avec une moyenne de salaire annuelle de 16,4 millions de dollars? Est-il difficile d’avoir de véritables amis?
«Je garde les pieds sur terre. Je me souviens du temps où je gagnais 850$ par mois dans les ligues mineures et que je mangeais des sandwiches lors des longs déplacements en autobus. Je suis toujours resté proche de mes copains de l’école secondaire Édouard-Montpetit. Ça n’a jamais changé.»

Tu as maintenant neuf saisons d’expérience dans les ligues majeures. Tu as participé à des matchs d’étoiles et tu as gagné des gants d’or à ta position. De quoi es-tu le plus fier?
«C’est d’avoir aidé mes équipes à prendre part aux séries éliminatoires sept fois en neuf ans. Je veux maintenant vivre la même chose à Toronto et j’aimerais mener les Blue Jays jusqu’à la Série mondiale. Le talent ne manque pas. Les Jays viennent d’ailleurs d’obtenir un excellent frappeur en Josh Donaldson.»

À quel rang du rôle des frappeurs crois-tu te retrouver?
«Je n’en ai pas discuté avec la direction. J’ai l’impression que je vais me retrouver au deuxième rang, mais ça pourrait aussi être au sixième tellement l’équipe regorge d’excellents frappeurs.»

Comment qualifierais-tu ta dernière saison avec les Pirates, alors que tu as conservé une moyenne au bâton de ,290, une moyenne de présences sur les sentiers de ,402 et que tu as retiré 39% des coureurs en tentative de vol?
«Ce fut l’une de mes meilleures saisons et ça m’a permis d’obtenir un tel contrat. Il est juste dommage que j’aie raté un mois d’activité en raison d’une blessure. J’ai appris à mieux frapper la balle avec un compte de deux prises. Sur le plan défensif, j’ai développé une bonne relation de confiance avec le personnel des lanceurs des Pirates, un lien que je devrai rapidement établir avec les artilleurs des Blue Jays.»

À quoi ressemble l’entraînement d’un joueur de baseball en décembre, à trois mois du début du camp en Floride?
«Lorsque je suis au Québec, je vais régulièrement au centre d’entraînement L’Écurie dans le Mile-End. Je m’entraîne aussi en Arizona chez Athletes Performance. Je suis un maniaque de l’entraînement. Je travaille notamment sur la posture. Je fais du yoga, du Pilates et j’aime les arts martiaux mixtes. Je ne cesse d’apprendre des trucs pour améliorer ma condition physique en vieillissant. C’est important parce que le job de receveur est l’un des plus exigeants. C’est long, une saison de 162 matchs. Il faut savoir bien récupérer après les rencontres et se préparer de la bonne manière. Chaque petit détail a son importance. Plus tu prends soin de toi et plus tu as des chances de prolonger ta carrière.»

Accordes-tu aussi beaucoup d’importance à ton alimentation?
«Oh! que oui. Un athlète, c’est comme une voiture de course. On ne peut pas mettre de l’essence régulière dans une formule 1.»

Quel coéquipier a exercé la plus forte influence sur toi?
Ce fut sans contredit Derek Jeter, en raison de son professionnalisme, de son éthique de travail et de son attitude en général. J’ai beaucoup appris en le côtoyant.»

Tu sembles aimer le football. Dirais-tu que le rôle de receveur ressemble à celui d’un quart-arrière puisque tu as beaucoup de choses à assimiler?
«Dans un sens, oui. Il faut savoir lire le jeu et diriger les lanceurs de la bonne façon. On doit prendre des décisions rapidement. Il faut bien connaître les forces et les faiblesses de chaque frappeur. Je me vois plutôt comme un coordonnateur défensif. Je dois continuellement m’ajuster pendant un match et apprendre à bien travailler avec les lanceurs que je dirige. Il faut aussi avoir des qualités de psychologue, afin d’aider les jeunes artilleurs à prendre confiance en eux. Le receveur est une sorte de chef d’orchestre. Je suis devenu un bon «pitch framer» au fil des saisons, soit un receveur qui aide à replacer dans la zone des prises une balle basse, par exemple. Je dirais que c’est l’une de mes forces.»

Ton père Russell est un saxophoniste de jazz tandis que ta mère Suzanne est une chanteuse. Comment t’es-tu retrouvé à jouer au baseball?
«Je suis reconnaissant à l’endroit de mes parents. Mon père m’a enseigné les rudiments du baseball à un jeune âge. C’était un très bon motivateur. Il m’a toujours encouragé et il continue de m’envoyer des textos après les matchs. Toutefois, je n’aurais jamais pu atteindre les majeures sans l’appui de ma mère. Elle tenait à ce que j’aie une bonne éducation. Elle m’a donné beaucoup d’amour.»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault

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