Bucarest : la « colline de la Métropole » et les impressionnantes fontaines de la place Unirii!

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 49e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.

Bucarest, Roumanie, samedi 6 mai 2023 - Notre croisière sur le Danube s'étant terminée ce matin à Oltenița en Roumanie, nous avons gagné en autocar la capitale du pays, Bucarest, où nous nous installons pour deux nuits.

Avant même de nous rendre à notre hôtel, nous avons profité d'une visite guidée du gigantesque « palais du Parlement »!

Puis après un agréable dîner dans une petite pâtisserie du centre-ville de Bucarest, nous avons déposé nos valises dans notre chambre au « Grand Hôtel Continental » et sommes partis explorer la « colline de la Métropole », la Dealul Mitropoliei en roumain, là où est installé le « Patriarcat de la Roumanie », un terme orthodoxe qui s'apparente au diocèse dans la religion catholique.

Au terme de la visite, sur le chemin du retour vers l'hôtel, nous nous arrêterons aux fontaines de la place Unirii, un ensemble époustouflant de 44 fontaines construites pendant la période communiste… qui, après être tombé en désuétude dans les années 2010, a été réhabilité au coût de 9 millions d'euros en 2018 et 2019!

Photo ci-dessus : Une des nombreuses chorégraphies que nous offre le gigantesque ensemble des fontaines de la place de l'Union… un ensemble composé de rien de moins que de 44 fontaines.

Nous sortons du « Palais du Parlement » vers 12 h 45 et remontons dans l'autocar qui nous amène à notre hôtel, le « Grand Continental », où nous arrivons une quinzaine de minutes plus tard.

Seulement six des chambres du groupe sont prêtes. Mais plutôt que de s'entendre avec la direction de l'hôtel pour laisser nos valises en consignes et partir dîner, puisque le dîner est libre, on nous laisse plutôt poiroter à la réception!

Finalement, après 45 minutes d'attente et quelques mouvements d'impatience de certains de nos camarades de voyage, notre accompagnatrice de Voyages Lambert et notre guide locale à Bucarest conviennent avec la direction de l'hôtel de prendre nos bagages en consigne!

Nous sortons dès que possible et nous nous mettons à la recherche d'un restaurant.

À un jet de pierre de l'hôtel, d'ailleurs sur la même rue que celui-ci, la Calea Victoriei, il y a un petit café-pâtisserie, le French Bakery. Nous nous y installons, rejoints rapidement par un autre couple de notre groupe de voyageurs Lambert.

Céline commande une quiche lorraine et moi un sandwich jambon et fromage. Tout est délicieux et l'ambiance est sympathique.

Après ce frugal dîner, nous retournons à l'hôtel voir si notre chambre est maintenant prête. Elle ne l'est toujours pas. Nous ressortons et partons à l'exploration des environs de notre hôtel.

Nous en profitons d'ailleurs pour photographier l'immeuble impressionnant du « Grand Continental Hotel ».

Photos ci-dessus : Le « Grand Hôtel Continental » est un hôtel 5 étoiles nous apprend l'encyclopédie libre Wikipédia. L'hôtel dispose de 53 chambres donnant sur la Calea Victoriei, 6 appartements meublés et décorés dans différents styles (renaissance, baroque, impérial, Louis XV), un centre SPA avec jacuzzi, des salons de massage, un sauna, un centre de conditionnement physique, etc. Il a été officiellement rouvert le 27 janvier 2010, après deux ans de travaux de modernisation.

Notre promenade nous mène sur la place du Teatrul Odeon, où il y a une très belle fontaine et un monument honorant la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), le fondateur et le premier président de la République de Turquie, et ce, de 1923 à 1938.

Le « Théâtre de l'Odéon » a été fondé en 1946, sous le nom de Teatrul Muncitoresc C.F.R. Giulești. Ce n'est qu'après la « Révolution roumaine de 1989 » que le théâtre a changé de nom.

Photos ci-dessus : Tout au fond de la place, se trouve le « Théâtre de l'Odéon de Bucarest », un bâtiment qui a été construit en 1911.

Photo ci-dessus : L'affiche sous le buste de Mustafa Kemal Atatürk à Bucarest précise l'année de la mort du fondateur de la République de Turquie écrite comme suit 193∞! Symbolisant ainsi son héritage éternel, malgré son existence limitée sur terre.

Puis nous revenons à l'hôtel à 15 heures. Notre chambre est maintenant prête… Nous avons la chambre 107, qui est grande et où il y a un bain et une douche moderne! Mais où il fait extrêmement chaud.

Photos ci-dessus : Notre chambre au « Grand Hôtel Continental ».

Mais nous n'avons pas le temps de nous installer, déjà nous devons rejoindre le groupe, car nous repartons en autocar pour un court tour de ville et pour une promenade sur la colline de la métropole.

Nous croisons le « Cercle militaire », puis le chauffeur mène son véhicule sur le boulevard de la Reine Élisabeth, nommé ainsi en l'honneur de l'épouse du roi Carol 1er.

Nous passons devant la mairie, puis nous longeons un beau parc avant de nous arrêter et de descendre sur la place de la Constitution, d'où nous amorcerons notre promenade.

C'est ici où notre autocar était garé ce matin pour la visite du palais du Parlement. Maintenant, il y a beaucoup plus de policiers que ce matin. Il faut dire que la manifestation est sur le point de commencer, puisqu'elle était annoncée pour 16 heures. Le point de départ a été fixé justement devant le palais du Parlement. Déjà, les manifestants sont très nombreux.

Silvia, notre guide locale à Bucarest, nous reparle des expropriations. Elle précise qu'en vue de la construction du palais du Parlement, les autorités ont détruit douze églises orthodoxes et trois synagogues.

Le boulevard sur lequel nous marchons s'étire sur 3,5 km… entre la place de la Constitution et la place de l'Union… où il y a une très belle fontaine.

À la suite de notre guide, nous prenons une rue montant en direction de la « via Dealul Mitropoliei »…

Photos ci-dessus : Monument à la mémoire de Șerban Cantacuzino (1640-1688). En tant que chef d'État sous la vassalité des Turcs, il participa avec les armées ottomanes au siège de Vienne en 1683. Cependant, il négocia avec les impérialistes le passage de la Valachie dans le camp chrétien. C'est lui qui a initié l'impression de la première Bible roumaine, celle de 1688.

Nous voyons des bâtiments affichant un style que notre guide qualifie de « néo-roumain ».

« Quelques-unes de ces bâtisses, précise-t-elle, sont de l'architecte Gheorghe Simotta (1891-1979) ». D'ailleurs, elle nous indique sa propre maison, toute blanche.

Photo ci-dessus : La belle maison toute blanche de l'architecte Gheorghe Simotta sur l'allée Mitropoliei.

Photo ci-dessus : Les maisons sur l'allée Mitropoliei sont très belles.

Sommet de la colline du Mitropoliei
Nous arrivons au sommet de la colline de la Métropole qui est, selon l'encyclopédie Wikipédia, un important centre touristique, religieux, architectural, culturel et historique de la capitale.

« La colline accueille un des centres de l’Église orthodoxe roumaine, dont le siège du Patriarcat roumain et la résidence du patriarche. »

Nous entendons un léger bruit émanant probablement d'un instrument en bois. « Ce son annonce qu'il y aura un office bientôt », nous dit Silvia. Le son semble venir d'une sorte de clocher en brique.

Le son s'intensifie de minute en minute. Puis, toutes les cloches sonnent avec grand bruit… Il est 16 heures, l'heure du début de l'office.

Photo ci-dessus : Le clocher de la Métropole a été construit en 1698.

Tout près, il y a un imposant bâtiment. « C'est le palais du patriarcat roumain », précise Silvia.

« Le bâtiment a accueilli la “Chambre des Députés” jusqu'en 1997, lorsque la plus basse chambre du Parlement fut déplacée dans le palais du Parlement. »

« Depuis cette année-là, l'édifice accueille le patriarcat roumain. »

Photos ci-dessus : Le palais du patriarcat roumain est de style néo-classique. Il a été construit en 1907 et présente une façade de 80 mètres de large au centre de laquelle prend place un péristyle comportant six colonnes ioniques.

« L'édifice abrite des bustes de bronze et de marbre, ainsi que des tableaux, de personnalités politiques importantes de l'histoire de la Roumanie. La bibliothèque du palais comprend plus de 11 000 volumes de débats parlementaires, des publications officielles et plus de 7000 livres », nous apprend Wikipédia.

Nous nous approchons de la cathédrale patriarcale.

« Elle qui a été construite entre 1654 et 1658 », fait valoir notre guide.

« L'église est dédiée aux saints empereurs Constantin et Hélène. »

Photo ci-dessus : La cathédrale patriarcale est aussi connue sous le nom d'Église métropolitaine. La cathédrale est le site de nombreuses fêtes et observances religieuses qui ont lieu pour ceux qui suivent la foi chrétienne orthodoxe à Bucarest

Silvia mentionne que la cathédrale est un lieu de pèlerinage, notamment les 24 et 25 octobre de chaque année, alors que les reliques de Saint Dimitri sont exposées pour permettre aux fidèles de se recueillir devants.

Elle ajoute que « c'est le patriarche Daniel qui est à la tête de l'Église orthodoxe roumaine. Il est élu depuis 2007. Les patriarches sont élus jusqu'à leur mort », précise-t-elle.

Nous constatons que les bâtiments ont été rénovés récemment. De très jolies mosaïques affichent des couleurs éclatantes.

« L'église prend le style de Transylvanie, il n'y a pas de cloches », affirme Sylvia.

Photo ci-dessus : Tout juste devant la porte d'entrée de l'église, il y a cette décoration de style byzantin.

Photos ci-dessus : Nous entrons dans le portique de la cathédrale où de superbes icônes décorent le plafond.

Nous entrons dans l'église.

Il y a des gens en prière… Ils sont nombreux, surtout que l'église est très petite. Les hommes prennent place à droite, les femmes à gauche… et comme c'est la norme dans les églises orthodoxes, il n'y a pas de banc.

Nous voyons la vitrine renfermant des reliques… que les fidèles embrassent à tour de rôle.

L'iconostase est très belle, mais par respect pour les fidèles en prière, je n'ose photographier.

Même si notre guide donne ses explications dans nos bidules, c'est-à-dire en parlant très bas, cela dérange les fidèles et un responsable de l'église lui demande de sortir… avec son groupe.

Nous demeurons dans l'espace compris entre les colonnes extérieures et la porte d'entrée de l'église où le mur est peint entièrement d'une fresque représentant le jugement dernier.

Photos ci-dessus : Une immense fresque du « Jugement dernier » décore le mur extérieur de la cathédrale patriarcale de Bucarest.

Nous sortons… et nous constatons que, d'où nous sommes, nous avons une vue splendide sur le palais du Parlement que nous avons visité ce matin!

L'ensemble magnifique des fontaines de la Piața Unirii
Nous revenons sur nos pas et apercevons au centre d'un carrefour giratoire de belles fontaines.

Plusieurs de nos compagnons de voyage insistent auprès de notre guide pour que nous traversions sur la place de l'Union pour voir de plus près cet immense ensemble de fontaines… Sylvia hésite, nous indiquant que les fontaines n'étaient pas à notre programme de visites!

Finalement, elle accepte, nous incitant toutefois à la prudence en traversant le carrefour.

L'ensemble des fontaines de la place de l'Union, la Piața Unirii en roumain, a été construit pendant le régime communiste suite aux plans de systématisation de Nicolae Ceaușescu.

Photos ci-dessus : Les fontaines sont en nombre étonnant, 44 au total!

Dans les années 2010, alors qu'elles étaient très dégradées, elles ont été stoppées. Puis elles ont été réhabilitées en 2018-2019 par la société allemande Oase GmbH et elles ont repris vie grâce à un investissement de 9 millions d'euros.

Photos ci-dessus : Chacun des groupes de fontaines présente une chorégraphie différente. C'est très beau.

Photos ci-dessus : Les jets d'eau sont très très nombreux.

Photos ci-dessus : C'est un spectacle dont on ne se lasse pas d'admirer… et pourtant nous sommes en plein jour et il n'y a pas, pour le moment, le son et la lumière.

Photo ci-dessus : Partout, les fontaines nous entourent.

Photos ci-dessus : La variété des styles de fontaines et des jets est époustouflante.

Nous avons lu sur Internet relativement à ces fontaines que Bucarest peut désormais se vanter d'avoir les premières fontaines intelligentes d'Europe. Elles sont conçues à 100 % par ordinateur, avec un fantastique spectacle de couleurs, de musique et de projections 3D sur l'eau.

« En fait, Bucarest détient aujourd'hui le record Guinness du plus long système de fontaines chorégraphiées au monde.

Quatre “écrans d'eau” faisant face aux quatre points cardinaux ont été intégrés à la fontaine centrale de la place Unirii.

Ces “écrans d'eau” sont conçus pour créer une immense plateforme multimédia pour les vidéos et les projections laser. Chaque thème possède un mélange musical et une palette de couleurs spécifique.

Le spectacle présenté en soirée dure environ 45 minutes et l'accès est gratuit. »

Nous revenons vers l'autocar, nous y montons et le chauffeur met son véhicule en marche à 16 h 50. Une quinzaine de minutes plus tard, nous sommes à nous installer dans notre chambre.

Celle-ci est spacieuse, même si les meubles sont vieillots et encombrants.

L'air climatisé ne fonctionne pas et il fait 26 degrés Celsius dans la chambre. Il n'y a que la ventilation.

Notre chambre étant située au deuxième étage sur une rue passante et bruyante, il est impossible, du moins pour le moment d'ouvrir les fenêtres.

Agréable souper
Ce soir le souper est libre. En arrivant en autocar dans les environs de l'hôtel, nous avons remarqué un restaurant italien : « Adagio Trattoria »!

Nous décidons de nous y rendre… et, malgré quelques petits détours, nous le retrouvons.

Céline commande des pennes aux légumes, un verre de vin blanc et du pain… J'opte quant à moi pour une pizza prosciutto avec bière et bouteille d'eau.

Photos ci-dessus : Nous avons profité de notre souper libre à Bucarest pour y aller d'un repas italien. C'était très bon.

Tout est très très bon… et pas tellement dispendieux à 156 lei. Le leu, lei au pluriel, est la monnaie roumaine.

Évidemment, sur le chemin du retour nous éprouvons de la difficulté à retrouver notre chemin jusqu'à l'hôtel. Il y a foule dans sur les trottoirs… et les rues ne suivent pas un plan cartésien!

Finalement, nous arrivons à l'hôtel et nous ouvrons les fenêtres toutes grandes, car il n'y a plus de soleil.

Le mercure qui était à 26 degrés Celsius ne descendra toutefois pas en bas de 23.

Nous préparons nos vêtements pour demain. Les météorologues prévoient une température similaire à celle d'aujourd'hui. Silvia nous a avisés que nous allons partir à pied à 9 h 30 pour une promenade d'un peu plus de deux heures.

Après un dîner dans une brasserie spéciale du quartier historique de la ville, nous visiterons le « Musée du village roumain »… ce qui terminera les visites du voyage de groupe.

À suivre…
Longue promenade dans le centre-ville de Bucarest… la Calea Victoriei, le quartier Lipscani et l'église byzantine Stavropoleos.

Photo ci-dessus : La statue équestre du premier roi de Roumanie, Carol Ier. Elle prend place devant l'ancien palais de la Fondation Royale Carol Ier, aujourd'hui la Bibliothèque centrale universitaire. L'œuvre est du sculpteur Florin Codre (1943- ).

Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus