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Loin du luxe et de l’opulence

Les joueurs des ligues mineures doivent faire de gros sacrifices pour atteindre leur rêve

Revue de presse

Mathieu Boulay, le Journal de Montréal, le 31 mai 2019

Abraham Toro

Au cours des prochains jours, quelques joueurs québécois seront sélectionnés par une équipe du baseball majeur. Cependant, la route est longue et ardue avant qu’ils aient leur place au soleil.

La preuve ? Seulement un joueur repêché sur cinq parvient à évoluer dans les majeures. Le Journal de Montréal est allé à la rencontre de deux des plus beaux espoirs québécois : Abraham Toro et Charles Leblanc.

CORPUS CHRISTI | Avant de connaître les avions de luxe et les repas à plusieurs centaines de dollars dans le baseball majeur, les joueurs mangent leur pain noir dans les ligues mineures. Le quotidien d’un athlète qui évolue au niveau AA n’est pas toujours évident.

Photo ci-dessus : Abraham Toro et ses coéquipiers des Hooks de Corpus Christi sont habitués aux très longs périples. (Photo : Mathieu Boulay)

Abraham Toro et Charles Leblanc vivent des réalités différentes. Cependant, ils ont un point commun : leur rythme de vie n’est pas de tout repos. Un calendrier de 140 matchs, de nombreux voyages en autocar et des heures de sommeil peu confortables font partie de leurs conditions de travail.

L’équipe de Toro, les Hooks de Corpus Christi, est mise à rude épreuve.

« Notre plus petit voyage est de 6 heures et demie, et le plus long est de 12 heures, raconte Toro. Parfois, on arrive à 6 heures du matin, le lendemain du dernier match d’une série.

On dort un peu et on est déjà de retour sur le terrain pour le match suivant. Dans l’autobus, on n’a pas de lit. Seulement deux places et tu essayes de dormir comme tu peux. »

La réalité de Leblanc est moins « difficile » avec des voyages variant entre cinq et sept heures pour une série à l’étranger. Étant donné qu’ils évoluent déjà dans les mineures depuis quelques saisons, les deux Québécois sont habitués à ce mode de vie.

Ils tentent de livrer des performances constantes malgré les nombreuses heures dans l’autocar et le manque de sommeil.

« Ce qui est le plus difficile, c’est la gestion de ton énergie, ajoute Toro. Parfois, tu te lèves et tu n’es pas au top de ta forme après un long voyage. Tu dois trouver une façon d’être prêt pour ton match. »

Famille d’accueil
Toro habite dans une famille d’accueil à Corpus Christi.

« Je suis chanceux. Je ne paye rien et j’ai une place pour dormir et manger, indique l’espoir des Astros de Houston. Les Smith sont de gros partisans des Hooks et ça rassure mes parents que je sois avec eux. »

Les Hooks ont un programme volontaire de familles d’accueil pour leurs joueurs. Celles-ci ne reçoivent pas d’allocation financière de la part de l’organisation, selon le porte-parole de l’équipe.

Cependant, ils ont droit à quelques privilèges intéressants, dont deux abonnements de saison. Au Texas, la charité chrétienne est très importante et les Hooks misent là-dessus.

Trouver une aubaine
Pour sa part, Leblanc loue un appartement à McKinney, en banlieue de Frisco.

« Lorsque le camp d’entraînement se termine, tu as trois ou quatre jours pour trouver un appartement dans une ville que tu ne connais pas, explique le joueur des RoughRiders.

C’est un peu stressant, mais ça fait partie de notre réalité. Tu veux trouver l’appartement le moins cher possible tout en t’assurant d’avoir de l’eau courante et de l’électricité dans un délai raisonnable. J’ai des coéquipiers qui n’avaient pas de logement et qui se sont payé des chambres d’hôtel au début de la présente saison. »

Les joueurs dont les noms font partie de la formation des 40 joueurs des Rangers du Texas ont les moyens de se payer un appartement situé à quelques mètres du stade de leur équipe. »

Le prix : 950 $ US par mois pour un studio. Ce n’est pas pour tous les portefeuilles.

Leblanc et Toro tentent de composer avec leur quotidien respectif même s’il est souvent exigeant sur les plans physique et mental.

Comme le dit le proverbe, les voyages forment la jeunesse.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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