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À l’abordage! – Russell Martin

Revue de presse

Propos de Russell Martin recueillis par Nicolas Dupont avec la collaboration d’Ivan Naccarata, RDS.CA, le 5 avril 2013

Russell Martin« Playball ». Et oui, une autre saison de baseball qui a pris son envol dans les derniers jours. Pour moi, c’est le début d’une toute nouvelle aventure, celle des Pirates de Pittsburgh. Je ne vous cacherai pas que je suis fébrile à l’idée de disputer cette nouvelle étape de ma vie. Après deux belles années passées dans l’uniforme de l’organisation la plus prestigieuse du baseball majeur, il était temps de tourner la page et de relever un nouveau défi, celui de mener les Pirates aux grands honneurs.

À ma huitième saison dans les majeures, je conçois que mon rôle sera non seulement de diriger les lanceurs de mon équipe, mais aussi d’agir en tant que leader de ce groupe de joueurs, jeune et fougueux. Depuis le camp d’entraînement, je m’amuse moi-même comme une jeune recrue avec mes nouveaux coéquipiers. Nous avons travaillé d’arrache-pied durant le camp d’entraînement sur la chimie de l’équipe afin d’apprendre à mieux nous connaître.

Agréables à côtoyer, mes coéquipiers ont le même désir que moi, soit de surprendre le monde du baseball en remportant la Série mondiale. Évidemment, il coulera beaucoup d’eau sous les ponts avant d’en arriver là, mais l’important, c’est que chacun croit aux chances des Pirates d’y parvenir. Si tous les joueurs apportent un effort soutenu, il n’y a aucune raison de ne pas connaître de succès.

Ce qui est primordial selon moi, c’est de mettre derrière nous l’étiquette de perdants qui nous colle à la peau depuis 20 ans. Nous devons penser au présent et nous rentrer dans la tête que nous formons une équipe gagnante. C’est le mot d’ordre dans le clubhouse actuellement. Ensemble, si nous performons pour le bien de l’équipe et que tout le monde pousse dans le même sens, nous parviendrons à ramener cette équipe sur la voie du succès. Le talent est là, on possède tous les outils et si on peut éviter les blessures, j’estime qu’on sera dans la course.

Pas en terrain inconnu
Avec les Pirates, j’ai retrouvé un bon ami en A.J. Burnett. À New York, je m’entendais très bien avec le grand droitier. Malheureusement, il n’a pas connu le succès escompté avec les Yankees et il a pris le chemin de Pittsburgh dans une transaction. La saison dernière s’est avérée très encourageante pour A.J., lui qui a maintenu une fiche de 16 victoires contre 10 revers et une moyenne de points mérités très satisfaisante de 3,51.

J’espère que ma présence l’aidera à poursuivre sur sa lancée, qu’on dira haut et fort qu’il a relancé sa carrière à Pittsburgh, car je crois fermement qu’il a l’étoffe pour redevenir un lanceur élite du baseball. J’ai ce qu’il faut pour lui transmettre les conseils qui lui donneront encore plus confiance en ses moyens. Nous nous respectons mutuellement, ce qui est primordial entre un receveur et un lanceur. Tout devrait bien se passer pour lui s’il contrôle adéquatement ses lancers et s’il exécute les bonnes choses au bon moment. Croyez-moi, A.J. Burnett possède tous les outils pour être une force dominante sur le monticule.

Quant à mon nouveau gérant Clint Hurdle, je n’ai que de bons mots à dire à son endroit. Comme Joe Girardi, Hurdle est reconnu pour être à l’écoute des besoins de ses effectifs. Il est proche de ses joueurs et il a la réputation de les laisser jouer. J’adore cette approche. Habile pour motiver sa troupe et actif sur le banc, le gérant des Pirates roule sa bosse depuis un certain temps et il a connu du succès lors de son passage avec les Rockies du Colorado. Je l’ai d’ailleurs affronté à de nombreuses reprises lorsque je revêtais l’uniforme des Dodgers.

Bref, je lui accorde ma pleine confiance.

En finir pour de bon
La saga concernant mon absence à la Classique mondiale de baseball a été éprouvante pour moi. J’avais de la difficulté à me concentrer sur le camp des Pirates : je songeais toujours à ce qui se disait à mon sujet.

Cependant, je n’en démords pas. Je m’étais entraîné passablement fort depuis le mois de novembre afin d’être prêt à relever le défi au poste d’arrêt-court et j’aurais été à la hauteur, j’en suis certain. Le Canada n’avait pas beaucoup de profondeur à l’avant-champ, c’était ma chance.

Puis, le mois de janvier est arrivé et j’ai senti que les Pirates n’étaient pas à l’aise avec cette décision, eux qui venaient de me verser 17 millions pour les deux prochaines années. Ils m’ont même demandé de signer une décharge; un risque que je n’étais pas prêt à prendre.

Mais bon, tout ça est derrière moi maintenant. De plus, j’ai entendu que la Classique mondiale de baseball s’engagerait, dans le futur, à prendre en charge les salaires des joueurs qui se blesseraient. Cela aurait pour objectif de ne pas pénaliser les équipes de la MLB. Ce serait donc plus facile pour les équipes nationales d’attirer les joueurs et de les laisser évoluer là où ils le veulent.

À l’heure actuelle, les Blue Jays, les Dodgers et les Yankees doivent se débrouiller sans les services de joueurs indispensables – Brett Lawrie, Hanley Ramirez et Mark Teixeira – tous trois blessés dans le cadre de la Classique mondiale. Je respecte les choix qu’ils ont effectués, mais ils doivent être frustrés de la situation. S’ils avaient à prendre à nouveau la décision de représenter leur pays, peut-être auraient-ils choisi de dire non et de demeurer à leurs camps respectifs? Est-ce que les dirigeants des Jays, Dodgers et Yankees auraient dû imiter les Pirates en se montrant moins permissifs? Ce sont des questions qui méritent d’être posées.

En tant qu’athlète professionnel, il est primordial d’écouter son corps, car tu pourrais le regretter à un moment ou un autre de ta carrière. Cette décision a été prise en ce sens. Elle prouvait également que j’avais les Pirates de Pittsburgh à cœur.

Celai dit, j’estime que le receveur Chris Robinson a accompli un travail exceptionnel derrière le marbre pour l’équipe canadienne. Il a dû faire face à quelques collisions au marbre et il a cogné de gros coups sûrs lors de moments opportuns.

Un grand pas de franchi pour Phillippe
J’aimerais en terminant lever mon chapeau à Phillippe Aumont, qui a percé l’alignement des Phillies cette saison. Il s’agit d’un accomplissement de taille et je suis ravi de voir un autre Québécois dans le baseball majeur.

Il doit maintenant s’établir comme un lanceur fiable s’il veut demeurer à Philadelphie le plus longtemps possible et c’est ce qui est le plus ardu à mon avis.

Je souhaite au jeune Aumont beaucoup de succès cette saison et j’espère qu’on aura l’opportunité de piquer une petite jasette lorsque les deux clubs de la Pennsylvanie s’affronteront. Et qui sait, peut-être aurons-nous l’opportunité d’assister à un match de hockey ensemble comme ce fut le cas l’an dernier, durant le camp d’entraînement à Tampa.

Parlant de hockey, j'ai eu la chance de rencontrer les joueurs des Penguins de Pittsburgh en compagnie de l'équipe de l'Antichambre (la première partie du reportage sera diffusée à l'AC, lundi, à RDS).

Bonne saison de balle à tous les amateurs de baseball.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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