Les adieux de Pierre-Luc Laforest

Revue de presse

Marc Brassard, Le Droit, le 27 août 2012

Les athlètes qui prennent leur retraite selon leurs propres termes, comme Daniel Alfredsson, sont plutôt rares.

La plupart du temps, ils se font pousser vers la porte parce qu'ils ne sont plus capables de suivre le rythme imposé par les plus jeunes.

Mais à d'autres occasions, ce sont les blessures qui poussent un vaillant guerrier vers la porte de sortie, et c'est exactement ce qui est arrivé cette semaine à Pierre-Luc Laforest.

Photo ci-dessus : Un des derniers élans de Pierre-Luc Laforest. (Photo Le Soleil)

Le receveur gatinois a travaillé comme entraîneur avec les Capitales de Québec, de la Ligue Can-Am, toute la présente saison, un genou amoché l'empêchant de jouer une dernière saison complète comme il l'aurait espéré.

Mais quand le soigneur de l'équipe a réussi à réduire l'enflure de son genou qui nécessitera une opération l'hiver prochain, Laforest s'est entendu avec les dirigeants des Capitales pour signer un contrat de joueur afin de disputer deux dernières parties en tant que frappeur désigné.

Plus de 4000 spectateurs ont assisté à ses deux dernières sorties au Stade municipal de Québec, un endroit qu'il a fait vibrer depuis mai 2009, quand l'ancien des Devil Rays de Tampa Bay, des Padres de San Diego et des Phillies de Philadelphie (68 parties en tout dans les majeures) s'est amené dans la Can-Am pour frapper 24 circuits, avec 82 points produits.

«Pete», comme il est surnommé dans le baseball, a eu droit à de belles ovations à chacune de ses présences, notamment sa première, mercredi, où il a obtenu un ballon-sacrifice qui produisait le point victorieux dans un gain de 5-1 aux dépens des Jackals du New Jersey, ainsi que sa dernière, jeudi.

«C'était la première fois que je vivais ça. Les Capitales ont les meilleurs fans. J'aurais laissé aller l'ovation pour un autre 10 minutes. Merci à tout le monde qui était présent. J'aurais voulu les remercier les uns après les autres», a-t-il confié aux collègues de Québec après le match de jeudi soir, où il a été blanchi en quatre présences au bâton.

Le gérant des Capitales Patrick Scalabrini se balançait un peu du résultat des deux rencontres où il a pu inscrire le nom de Laforest dans l'alignement. «On ne se rappellera pas du pointage, mais de l'accueil des partisans. C'était magique! Quelle belle preuve d'amour», a-t-il dit au Soleil.

Choix des Expos
Choix de 16e ronde en 1995 par les Expos de Montréal, les blessures auront joué un grand rôle dans tout le déroulement de sa carrière de Laforest. Les «Z'Amours» lui avaient fait signer un contrat avant de l'annuler parce qu'il éprouvait des problèmes de disques déplacés dans son dos. Ce n'est que deux ans plus tard qu'il a pu faire ses débuts dans le baseball mineur affilié. Il a raté presque toute la saison 2001 en raison d'une blessure au genou, et des opérations au bas du ventre et à une épaule, ce qui lui avait fait rater les Jeux olympiques de 2008.

L'opération au genou gauche qu'il subira en fin de saison sera sa quatrième à celui-ci, et sa 10e en tout.

«Il y a quatre jours, mon genou était vraiment enflé, il barrait tout le temps, a révélé Laforest. Mais mercredi, ça avait désenflé. J.-P. (Poulin, le physiothérapeute des Capitales) a fait un petit miracle!»

Un miracle qui a permis aux partisans québécois de saluer une dernière fois Laforest, qui se concentrera uniquement sur le métier d'entraîneur la saison prochaine, certains l'envoyant même comme gérant d'une possible nouvelle franchise de la Can-Am à Trois-Rivières.

«L'an prochain, c'est 100% sûr que je ne jouerai pas. Je veux être encore capable de jouer avec mon enfant, plus tard», a poursuivi le père d'un petit garçon, Pierre-Olivier.

Outre ses présences dans les majeures, incluant un face à face avec Russell Martin le 14 avril 2007 quand il était à San Diego et que celui-ci jouait pour les Dodgers de Los Angeles, le grand fait saillant de la carrière de 16 ans de Pierre-Luc au baseball professionnel aura été sa participation aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004, alors qu'il avait mené le Canada à une surprenante quatrième place

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.