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Martin: source d’inspiration pour les receveurs lents

Revue de presse

Traduction libre par Jacques Lanciault d’un texte de Daniel Barbarisi publié dans le « Wall Street Journal » du 12 mars 2012

Russell Martin. Quand Russell Martin revient sur sa saison 2007, il se voit alors comme un tout jeune receveur de 24 ans détenant une bonne vitesse de course, mais surtout une bonne lecture du jeu. Cette année-là, il a profité de ses deux qualités pour voler 21 buts au cours de la saison.

Aujourd’hui, lorsqu’il s’évalue, il constate que la rapidité est toujours présente, peut-être même plus que jamais d’ailleurs, tout comme son instinct pour bien comprendre le jeu. Mais, en plus de ses deux belles qualités, il possède maintenant une expérience peu commune chez les voleurs de buts : il a la mentalité d’un receveur.

Lorsque Martin envisage sa saison 2012, il ne considère pas farfelu du tout le fait qu’il puisse voler au moins 20 buts, et ce, malgré ses 29 ans!

« Ce n'est certainement pas fou », mentionne le principal intéressé. « Je pourrais peut-être même en voler 20 dès le camp d’entraînement », lance-t-il avec un grand sourire.

Et il ne l’affirme pas totalement à la blague! Martin a déjà quatre buts volés à son actif lors de ses cinq premiers matchs de la saison dans la Ligue des pamplemousses. D’ailleurs, il passe beaucoup de temps à l'entraînement de ce printemps à travailler sur sa technique de vol de but. Il souhaite vraiment redevenir un excellent voleur de buts.

Martin a volé 21 buts avec les Dodgers de Los Angeles en 2007 et 19 en 2008!

« En 2007, j’ai atteint le nombre de 21 assez tôt dans la saison, puis j’ai été blessé à un genou et j’ai arrêté de voler dans le dernier mois et demi de la campagne, » a rappelé Martin.

C’est justement la grande variété des talents du receveur québécois qui en fait un des joueurs « chouchou » de « Baseball fantasy ». Pourtant, les blessures l’ont limité à six buts volés en 2010 et à huit en 2011 (ce qui lui a tout de même permis de dominer les receveurs de la Ligue américaine à ce chapitre).

Martin a subi des interventions chirurgicales à la hanche et aux genoux en 2010. Puis, il a suivi un programme d'entraînement basé sur des techniques d'art martial avec le célèbre entraîneur Jon Chaimberg.

Les chirurgies ayant bien guéri, Martin se sent aujourd’hui beaucoup plus souple, plus athlétique et certainement plus fort lors des séances d’entraînement. En fait, plus que jamais au cours de sa carrière, affirme-t-il.

Mais ce qui rend Martin convaincu qu’un objectif de 20 buts volés est réaliste pour lui est bien plus l’expérience qu’il a des ligues majeures que sa vitesse sur 40 verges! En effet, Martin n'est pas un des joueurs les plus rapides dans le baseball majeur, mais il est reconnu comme étant un des coureurs les plus aguerris!

Martin et ses collègues receveurs des ligues majeures ont toujours été considérés comme les joueurs les plus cérébraux de la ligue. Ils sont appelés à réfléchir pour tirer le meilleur de leurs lanceurs. Martin n'est pas différent des autres en cela. Il y a maintenant six ans qu’il dirige des lanceurs dans les ligues majeures. Il sait très bien comment ces gars-là fonctionnent.

Mais il est quasiment le seul parmi la confrérie des receveurs à allier expérience et habiletés de voleurs de buts et il croit que cette combinaison qu’il possède lui donne une saprée bonne occasion de profiter des faiblesses qu’il décèle chez les lanceurs adverses.

« Ce n’est pas seulement la vitesse qui vous permet de voler des buts, c’est une combinaison de vitesse, d’expérience du jeu et de connaissance des lanceurs adverses », a expliqué Martin, en racontant comment il a volé trois de buts ce printemps sur des balles qui ont été lancées au sol, une situation qu'il sait comment exploiter aujourd’hui, en tout cas beaucoup plus qu’alors qu’il n’avait que 23 ans.

« Je suis meilleur aujourd’hui, c’est certain. Je suis plus compétent à prévoir ce qui va arriver sur le terrain de balle et cela je le dois à mon expérience de receveur », a admis Martin.

Et il donne cet exemple :

« Si la situation exige que le lanceur y aille d’une balle tombante, alors je sais que la balle va mettre plus de temps à atteindre le marbre que si nous étions dans une situation de balle rapide. Et si en plus, le lanceur est en avance dans le compte, c’est certain qu’il va essayer de lancer une balle à effet pour pousser le frappeur à s’élancer dans le vide », explique celui qui a atteint les ligues majeures à l’âge de 23 ans.

« Toutes ces déductions font une grande différence quand vient le temps de décider si oui ou non on tente le vol. Il y a beaucoup de joueurs qui ne comprennent pas cela, et ce, parce qu'ils ne sont pas receveurs. Ils ne comprennent pas, c’est tout. Moi, je sais exactement comment se sentent mes adversaires lorsque la balle est lancée au sol », souligne-t-il.

Dans toute l’histoire du baseball, seulement onze receveurs ont déjà volé plus de 21 buts en une saison, comme les 21 réussis par Martin en 2007. En fait, seuls deux receveurs ont déjà volé 30 et plus au cours d’une saison. Le record de tous les temps est de 36, une marque établie par John Wathan en 1982.

Donc, 20 vols de buts en 2011 est un objectif des plus réaliste pour Russell Martin. Mais pour le principal intéressé, dans son for intérieur, c’est une saison de 30 larcins qui le satisferait.

« Si j'étais joueur de deuxième but, où de n’importe quelle autre position, sauf celle de receveur, c’est certain que je volerais au moins 30 buts », a conclu Martin.

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