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En équilibre sur les grandes questions existentielles

Un regard calme sur les choses, un roman de François Cloutier

Compte rendu critique de Jacques Lanciault rédigé dans le cadre d’un cours de rédaction à l’Université de Montréal

Montréal, 12 novembre 2003 - Tel un apprenti funambule, un jeune adolescent s’interroge sur les grandes questions existentielles de la vie : la vérité, le bonheur, la mort, l’amour, la beauté, la santé, la sagesse, etc. Le jeune homme cherche son équilibre avant le passage à la vie adulte. Pour l’aider, l’auteur place sur son chemin un personnage d’âge mûr dont « les traits burinés témoignent d’une longue sagesse. » Celui-ci guidera la réflexion du jeune jusqu’au secret pour accéder à la sagesse.

Le roman donne-t-il lieu à un dialogue? Est-ce un monologue? Est-ce une simple réflexion? Au terme de la lecture des 18 chapitres et des 120 pages du bouquin de François Cloutier, je n’en sais toujours rien.

L’histoire est sans prétention, un adolescent en vacances, inquiet quant à la vie, quant à sa vie, profite de l’occasion pour s’interroger sur son avenir. C’est ce qu’il fera tout au long du livre en discutant avec celui qu’il baptisera l’Homme-sans-nom. Mais est-ce que ce type existe vraiment? Déjà au premier chapitre l’auteur sème le doute chez le lecteur lorsque l’Homme-sans-nom annonce : « Et si je n’étais qu’une apparence, un prétexte pour t’aider à réfléchir? » Puis, à quelques lignes de mettre fin à son histoire, l’auteur récidive en parlant de l’adolescent : « Il se demande un moment s’il n’a pas imaginé cette rencontre tellement elle lui semble irréelle. »

L’auteur, François Cloutier, médecin, psychiatre et politicien à la retraite, visait à donner au lecteur « un précis du mieux-être » et « un bol de sérénité à l’âme ». Et bien, on peut dire mission accomplie. Son récit force à la réflexion, son discours apaise et inspire l’espoir.

Tout y est abordé sous l’angle de la dualité des choses : l’imaginaire du rêve par rapport à l’imagination créatrice, le bonheur immédiat opposé au bonheur de l’accomplissement, le temps fractionné mis en comparaison au temps de l’esprit, apprendre à vivre avec l’idée de sa propre mort avant de vivre cette mort.

Officiellement, les libraires classent ce volume dans la catégorie des romans. Pourtant, l’histoire racontée n’est qu’un prétexte pour lancer la réflexion. En ce sens, cet ouvrage s’assimile plus à un essai sur la vie qu’à un roman. D’ailleurs, il demande une concentration de tous les instants.

L’écriture est parfois poétique pour le plus grand plaisir du lecteur : « Le bonheur sera au bout de chacun de nos sens. Il suffit de le reconnaître et de le recevoir en soi.

« C’est la gorgée d’eau fraîche après la course, c’est le coucher de soleil sur la mer, c’est le chant des mésanges juchées sur un fil, c’est le moelleux d’une caresse née d’un soudain désir, c’est une symphonie d’odeurs qu’apporte le vent après la moisson... »

François Cloutier vit une retraite productive. Déjà, trois volumes publiés depuis son retrait de la vie dite « active ». Psy, publié en 2002, est un recueil de nouvelles toutes tirées de son expérience de psychiatre. Un regard calme sur les choses est son deuxième volume. Il a également publié L’amour en panne, un roman où un meurtrier vient se livrer à un médecin.

Trois œuvres où l’on constate que l’auteur, François Cloutier, est bien le psychiatre et non le politicien.

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