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« La famille Seddiki-Bouruisa peut quitter son église, elle ne sera pas renvoyée » – Denis Coderre

Texte de Jacques Lanciault rédigé dans le cadre d’un cours de journalisme à l’Université de Montréal

Canada et Québec visent une solution commune au dossier des Algériens sans statut

Montréal, le 27 octobre 2002 - Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada, Denis Coderre, s’est fait rassurant, hier, envers les membres de la famille Algérienne Seddiki-Bouruisa les enjoignant à quitter l’église où ils se sont réfugiés depuis une semaine et de reprendre leurs activités quotidiennes dans l’attente du dévoilement de la solution que lui et son collègue du Québec, Rémy Trudel, vont rendre publique dans quelques jours. Par ailleurs, le ministre a offert aux 149 Algériens qui font actuellement l’objet de mandats d’arrestation pour défaut d’avoir donné suite aux demandes de son ministère, ce qu’il a qualifié de "dernière chance". Il leur accorde deux semaines pour régulariser leur dossier.

Même s’il n’a toujours pas pris de décision, dans le cas de la famille Seddiki-Bouruisa, le ministre leur a garantit qu’il n’y aurait ni mandat d’arrestation ni renvoi en Algérie tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas rendu publique la solution à laquelle il travaille actuellement avec Rémy Trudel. Le couple Seddiki-Bouruisa a défié un avis d’expulsion émis par Immigration Canada la semaine dernière trouvant refuge dans une église.

En conférence de presse, le ministre a précisé que toute solution « serait envisagée de façon à prendre la situation dans son ensemble, dans le respect de nos lois, de nos juridictions et en faisant preuve d’équité et de compassion. »

Il a également mis en garde les leaders religieux et spirituels qui pourraient avoir l’intention de répéter le même genre de geste, d’arrêter, puisqu’il n’a pas l’intention de traiter quelque situation que ce soit à travers les églises.

Main de fer dans un gant de velours
Le ministre a lancé un appel à la solidarité à la communauté algérienne afin que ceux touchés par la situation collaborent avec les gens de son ministère. Il a cependant fait preuve de fermeté : « L’absence de collaboration sera interprétée comme une situation de facto irrégulière et nous appliquerons alors les mesures de renvoi prévues à la loi et aux règlements. »

Denis Coderre a toutefois réitéré ce qu’il avait mentionné plus tôt cette semaine : « il n’y aura pas d’amnistie générale, ni d’expulsion massive. Chaque cas est spécifique et sera traité en conséquence. »

Une cohorte composée de plus de 1 000 Algériens
Outre les 149 Algériens qui font l’objet d’un mandat d’arrestation, il y en a plus de 300 dont les dossiers sont actuellement devant la commission de la protection des réfugiés, 53 autres qui sont en attente de décisions de la Cour fédérale, 186 qui ont déposé des demandes de résidence permanente et 279 autres cas sont en évaluation du risque de renvoi. Déjà, le ministère a accepté, sur une base humanitaire, de permettre à 36 personnes de rester au Canada, tandis que 32 autres ont déjà quitté le pays, dont 30 sur une base volontaire. Les deux autres ont été expulsées en raison de leur dossier criminel.

Le ministre a tenu à mentionner que la position de son ministère quant aux dossiers criminels et à tout ce qui touche à la sécurité des citoyens du Canada en était une de tolérance zéro.

Finalement, le ministre Coderre a été clair sur le fait que la solution qui sera retenue pour la cohorte algérienne sans statut au Canada depuis la levée du moratoire qui les concerne en sera une concertée avec son homologue du Québec Rémy Trudel et ne visera que les Algériens.

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