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Bucarest : la « calea Victoriei » et le magnifique théâtre de l’Athénée roumain!

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 50e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Bucarest, Roumanie, dimanche 7 mai 2023 - Nous voilà à notre dernière journée de visites à Bucarest… et tout simplement à la dernière journée de notre voyage de groupe.

Au programme pour aujourd'hui, promenade sur la « calea Victoriei », l'avenue de la Victoire en français. C'est une artère principale de la capitale, accueillant sur toute sa longueur des habitations, des églises, des auberges, des hôtels, dont le nôtre, des magasins, des boutiques de luxe, des cafés, des institutions d'État et de nombreux monuments.

La rue a été baptisée du nom « d'avenue de la Victoire » le 8 octobre 1878, lorsque l'armée roumaine a fait son entrée triomphante dans la capitale, et ce, à la suite de la victoire lors de la guerre d'indépendance.

Nous profiterons de notre promenade sur cette avenue pour admirer le théâtre de l'Athénée roumain, une salle de concert inaugurée en 1889. Nous aurons la chance d'y entrer et de nous extasier devant les magnifiques fresques historiques qui décorent le théâtre.

Par la suite, nous nous rendrons dans le cœur historique de la capitale où nous dînerons dans l'une des plus anciennes brasseries de la ville. Finalement, nous conclurons nos visites avec le groupe de Voyages Lambert par une courte promenade dans le Musée du village roumain.

Mais, allons-y tout d'abord de notre balade sur la « calea Victoriei » et notre incursion dans l'Athénée roumain.

Photo ci-dessus : Le superbe édifice de l'Athénée roumain! Il ressemble à un temple antique! Il est l'œuvre d'un architecte français, Albert Galleron (1846-1930), qui lui a imprégné un style néoclassique aux touches certaines de romantisme.

Notre réveille-matin fait entendre sa sonnerie à 6 h 10 ce matin. Dès que nous sommes debout, nous ouvrons les très hauts rideaux de notre chambre… pour admirer le beau ciel bleu et le soleil qui brille sur Bucarest!

Nous nous rendons à la salle à manger dédiée au petit-déjeuner de notre hôtel, le « Grand Continental ». Wow!

Il y a pratiquement de tout… et nous pouvons commander des repas chauds. Rien ne presse ce matin, nous n'amorçons nos visites qu'à 9 h 30. Nous prenons le temps de déguster notre excellent repas.

Nous n'étions que trois couples lors de notre passage dans la salle à manger, trois couples de notre groupe!

De retour à la chambre, nous récupérons notre attirail de « parfaits petits touristes » et nous rejoignons, à 9 h 30, les autres membres de notre groupe à la réception de l'hôtel.

Hôtel Grand Continental, Bucarest, Roumanie

Hôtel Grand Continental, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Je profite de l'attente du départ pour la promenade de groupe pour photographier la très belle entrée de notre hôtel à Bucarest, l'Hôtel Grand Continental.

Hôtel Grand Continental, Bucarest, Roumanie

Hôtel Grand Continental, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Comme dans bien des grandes capitales du monde, les trottinettes en libre-service sont laissées un peu partout dans la ville lorsque leur usage est terminé.

Avec dix minutes de retard, à la suite de notre guide locale à Bucarest, Silvia, nous amorçons notre promenade sur la « calea Victoriei », l'avenue de la Victoire en français.

D'entrée de jeu, elle nous mentionne que le dimanche, certaines rues du centre-ville de Bucarest sont fermées tant à la circulation automobile qu'à la circulation des vélos. Lorsqu'ils entrent dans de tels secteurs, comme celui de la rue devant notre hôtel, les cyclistes doivent descendre de leur vélo et marcher à côté de celui-ci.

Église Crețulescu, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Nous passons devant l'église Crețulescu, une église orthodoxe orientale dont la construction a été entreprise en 1720!

Après quelques pas, Silvia s'arrête sur une place où il y a plusieurs monuments. Elle précise que nous sommes sur la place de la Révolution, l'ancienne place du Palais.

Il y a tout près un monument constitué d'une longue colonne pyramidale d'un blanc éclatant. La colonne est entourée dans sa partie supérieure d'un genre de couronne.

« C'est le “Mémorial de la Renaissance”, lance notre guide.

« Son nom complet, nous apprend l'encyclopédie libre Wikipédia, est “Le Mémorial de la Renaissance - Gloire éternelle aux héros et à la Révolution roumaine de décembre 1989”. » Ouf!

Mémorial de la Renaissance, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Mémorial de la Renaissance, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Mémorial de la Renaissance, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie
Photos ci-dessus : Le « Mémorial de la Renaissance » est une œuvre de l'artiste Alexandru Ghilduș (1952- ) qui a été inaugurée le 1er août 2005. L'ensemble commémoratif mesure 25 mètres de haut… et a coûté 56 milliards de lei (quelque 16,5 millions de $ canadiens). Il a été érigé à la mémoire des victimes de la Révolution roumaine de 1989.

Tout près du « Mémorial de la Renaissance », il y a deux autres sculptures. Une représente un homme assis, l'autre un arbre.

La sculpture représentant l'homme assis honore la mémoire de Iuliu Maniu (1873-1953), un homme politique roumain, qui a été président du Conseil des ministres du royaume de Roumanie à trois reprises et président du Parti national paysan qu'il a cofondé.

Maniu a été détenu pour raisons politiques dès 1947 par le régime communiste… et il est mort à la prison de Sighet.

La sculpture montre un Iuliu Maniu qui semble assis maladroitement… à côté de l’arbre en bronze… qui a l'apparence d'un arbre sec.

Monument Iuliu Maniu, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Monument Iuliu Maniu, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Monument Iuliu Maniu, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : La sculpture représentant Iuliu Maniu est en bronze. Elle a été réalisée par le sculpteur Mircea Corneliu Spătaru (1937-2011) et a été inaugurée sur la place de la Révolution le 1er décembre 1998.

Nous arrivons devant le musée national d'Art de Roumanie, où tout près se dresse une statue équestre du roi Carol 1er.

Musée national d'Art de Roumanie, Bucarest, Roumanie

Musée national d'Art de Roumanie, Bucarest, Roumanie

Musée national d'Art de Roumanie, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Le musée national d'Art de Roumanie est, selon Wikipédia, le plus important musée d'art de Roumanie. Il a été ouvert en 1950 sur la place de la Révolution, à l'intérieur du palais royal de Bucarest construit par l'architecte français Paul Gottereau (1843-1904).

Musée national d'Art de Roumanie, Bucarest, Roumanie

Musée national d'Art de Roumanie, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Une affiche prend place sur la façade du Musée national d'Art de Roumanie. On y voit une des œuvres phares du musée, soit une toile de Nicolae Grigorescu (1838-1907) intitulée en roumain « Fata cu zestrea ei », ce qui peut se traduire par « La jeune fille et sa dot ».

Statue équestre Carol 1er, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Statue équestre Carol 1er, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Statue équestre Carol 1er, place de la Révolution, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : La statue équestre du premier roi de Roumanie, Carol Ier. Elle prend place devant la Bibliothèque universitaire centrale Carol Ier. L'œuvre est du sculpteur Florin Codre (1943- ).

Bibliothèque universitaire centrale Carol Ier, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Le bâtiment du « Palais de la Fondation Universitaire Carol 1er » abrite la plus ancienne bibliothèque universitaire de Bucarest. L'immeuble a été construit et aménagé entre 1891 et 1895. L’architecte de l’édifice a été le Français Paul Gottereau, un des plus prolifiques architectes étrangers de la Roumanie.

« Lors de la Deuxième Guerre mondiale, la Roumanie a fait alliance avec l'Allemagne », mentionne notre guide.

Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont appris que cette affirmation de la guide n'est pas tout à fait exacte.

En effet, l'encyclopédie libre Wikipédia précise plutôt ceci : « La Roumanie a participé à la Seconde Guerre mondiale du 22 juin 1941 au 9 mai 1945 : jusqu'au 22 août 1944, elle a combattu aux côtés des Allemands, tandis que deux divisions, quelques unités de la flotte et des aviateurs, combattaient du côté Allié. Puis, à compter du 23 août 1944, le pays entier est passé du côté des Alliés. »

« Ayant ainsi combattu dans les deux camps, mais bien plus longtemps dans celui de l'Axe (plus de trois ans, contre 8 mois avec les Alliés), la Roumanie fut considérée comme un pays vaincu lors de la conférence de paix de Paris, en 1947 et elle dû céder des territoires à l'URSS et à la Bulgarie… tout en récupérant la Transylvanie du Nord sur la Hongrie, qui elle était restée fidèle à l'Axe jusqu'au bout. »

Silvia souligne que la Roumanie n'a eu que quatre rois au cours de son histoire, soit :

Carol Ier, 1881-1914.
Ferdinand Ier, 1914-1927.
Michel Ier, premier règne, 1927-1930.
Carol II, 1930-1940.
Michel Ier, second règne, 1940-1947.

Le discours de la guide est particulièrement décousu. Coup sur coup, durant un long arrêt devant l'ancien palais royal, elle nous parle de la Deuxième Guerre mondiale, des quatre rois de la Roumanie, de l'industrie métallurgique, de la Roumanie en tant que 15e pays producteur de pétrole, des détenus politiques et du grand prince de Valachie. Pas facile à suivre!

Et honnêtement, peu de voyageurs de notre groupe sont attentifs à ses propos, nous semble-t-il. Une chance qu'il fait beau!

Pendant ce long monologue, je quitte le groupe pour m'approcher de l'église Crețulescu, située de l'autre côté de la rue, où j'aperçois une statue.

Église Crețulescu, Bucarest, Roumanie

Église Crețulescu, Bucarest, Roumanie

Église Crețulescu, Bucarest, Roumanie

Église Crețulescu, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Le monument Corneliu Coposu est un buste réalisé par le sculpteur roumain Mihai Buculei (1940- )en 1996 et installé sur la place de la Révolution, près de l'église de Krețulescu. L'œuvre honore la mémoire de Corneliu Coposu (1914-1995), un homme politique roumain qui a été président du Parti national paysan chrétien-démocrate entre 1989 et 1995 et ancien prisonnier politique sous le régime communiste.

L'Velo Urban, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Depuis 2016, Bucarest a son système de partage de vélos qui se nomme « L'Velo Urban ». « Le système de partage de vélos, disait-on lors de son lancement, contribuera à réduire les embouteillages à Bucarest et contribuera à une meilleure mobilité urbaine. Il encouragera les citoyens de Bucarest à repenser leur utilisation des transports et à passer à un mode de transport plus sain et plus rapide en combinant les transports publics avec le partage de vélos pour voyager rapidement dans les zones très fréquentées de la ville ». On dirait vraiment un discours écrit par la mairesse Plante de Montréal!

L'Athénée roumain
Silvia fait valoir que tous les deux ans, en septembre, un festival international de musique classique se tient à Bucarest. « La compétition a lieu dans une salle pouvant accueillir 3000 personnes ».

Elle ne mentionne pas la salle où se tient la compétition, mais elle affirme qu'il faudrait en construire une plus grande, plus moderne et surtout avec une meilleure acoustique.

Celle salle, où se tient cette compétition selon nos lectures est celle de l'Athénée roumain, l'édifice devant lequel nous nous trouvons.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : L'édifice de l'Athénée roumain ressemble à un temple antique! Il a été conçu par l'architecte français Albert Galleron (1846-1930) dans un style néoclassique avec des touches romantiques. L'édifice fut construit sur les fondations d'un ancien manège équestre, d'où la forme en rotonde de l'auditorium. Celui-ci, coiffé d'une coupole à 41 mètres de hauteur, offre un parterre de 600 places assises et 52 autres dans des loges.

Nos recherches sur Internet nous ont appris que la compétition dont parlait notre guide est « Le Concours international George Enescu » un concours de musique pour jeunes pianistes, violonistes, violoncellistes et compositeurs.

« La première édition du concours a eu lieu en 1958. Puis le "Festival George Enescu" se tient en 1961, 1964, 1967 et 1970, alors que le pays était la République socialiste de Roumanie. La compétition était alors considérée, par les pays du bloc de l'Est, comme l'un des concours musicaux les plus prestigieux.

Probablement en raison de circonstances financières, sous la dictature de Ceausescu, le concours est abandonné en 1970. Mais, il reprend vingt et un ans plus tard.

Le concours et la cérémonie de remise des prix ont historiquement eu lieu à l'Athénée roumain! »

L'encyclopédie Wikipédia mentionne que : «  L'Athénée roumain est une salle de concert située sur la place Georges Enesco qui donne sur la Calea Victoriei. L'édifice fut inauguré en 1889. L'Orchestre philharmonique George Enescu y présente des concerts. »

Place Georges Enesco, Bucarest, Roumanie

Place Georges Enesco, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Une statue de Georges Enesco (1881-1955), un compositeur franco-roumain, domine la place qui lui est dédiée devant l'Athénée roumain.

Notre guide nous indique que la construction de l'Athénée roumain a commencé en 1888. Bien que l'édifice fut inauguré en 1889, les travaux se sont prolongés jusqu'en 1897.

Elle ajoute que l'édifice est un des symboles de Bucarest. « À l'intérieur, dit-elle, il y a des médaillons représentant les rois et autres princes de Valachie. »

Soudain, notre guide nous quitte pour quelques instants. Elle nous revient rapidement, nous disant qu'elle a obtenu l'autorisation d'entrer dans l’édifice pour une courte visite.

Nous entrons. C'est très beau.

À l'étage, la décoration est extraordinaire. Nous entrons dans une grande salle ronde. Nous y voyons le parterre, des gradins, des loges et d'immenses fresques qui décorent les murs.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : La magnifique salle de l'Athénée roumain.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Les décorations dans la salle de l'Athénée roumain sont superbes.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Notre guide explique que la grande fresque qui décore la salle de l'Athénée roumain raconte l'histoire du pays. Les fresques ont été réalisées dans les années 1930.

Nos lectures nous ont également appris que : « Lors de l'instauration de la dictature communiste après la Seconde Guerre mondiale, la grande fresque empreinte de “nationalisme bourgeois”, montrant, entre autres, des paysans s'agenouillant par reconnaissance devant le roi, a été recouverte de blanc! Des portraits de dignitaires communistes (Marx, Engels, Lénine, Staline et plus tard Khrouchtchev, Gheorghiu-Dej et enfin Ceaușescu et son épouse) ont été accrochés en lieu et place.

Peu avant la Libération de 1989, il ne restait plus de ces portraits, que ceux du couple Ceaușescu!

Après la Libération, l'Athénée subit une nouvelle rénovation tant antisismique qu'intérieure et extérieure, et la fresque a alors été entièrement restaurée. »

Silvia nous informe que le 1er décembre est la date de la fête nationale de la Roumanie. C'est « Le jour de l'Union ».

Nous redescendons et nous nous attardons au rez-de-chaussée, à l'entrée principale qui donne sur un vaste patio circulaire d'apparat, entouré d'une lignée de douze colonnes donnant accès à plusieurs escaliers d'honneur.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Le patio entouré de superbes colonnes.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Un des superbes escaliers d'honneur que nous avons la chance d'admirer.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Au centre de l'escalier, une statue du compositeur Georges Enescu prend place.

Athénée roumain, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : D'autres belles colonnes en marbre.

Nous sortons après une visite d'une vingtaine de minutes. Notre plus bel arrêt de la matinée.

À suivre…
Poursuite de notre promenade dans le centre-ville de Bucarest, de la Calea Victoriei, en passant par le quartier Lipscani et l'église byzantine Stavropoleos, au cœur historique de la capitale roumaine.

Palais du Cercle militaire, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Le palais du Cercle militaire national est un édifice de Bucarest et une institution centrale accueillant les activités culturelles de l'armée roumaine.

Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus

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