Nos premiers pas à Bucarest… les monastères de Darvari et de Cernica (2e partie)

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 43e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.

Bucarest - Fetești, Roumanie, mercredi 3 mai 2023 - Le bateau de notre croisière fluviale sur le Danube, le « MS Vivaldi » est amarré en Roumanie ce matin, au petit quai de la ville de Giurgiu… un port qui fait face à celui de Roussé en Bulgarie, une ville que nous avons visitée hier.

Mais, nous ne nous arrêterons pas à Giurgiu. Le programme de la journée prévoit que nous nous rendions à Bucarest, la capitale de la Roumanie pour y visiter deux monastères. Dans un premier temps, le monastère de Darvari et par la suite celui de Cernica, où par ailleurs nous allons être reçus à dîner.

Un trajet de près de deux heures en autocar nous permettra d'entrevoir la ville de Bucarest, en fait le sud de la ville. Notre premier regard sur la capitale de la Roumanie sera un peu triste, car nous traversons un quartier plutôt en décrépitude.

Le monastère de Darvari est tout petit, mais son église, également toute menue, est superbement décorée. Par opposition le monastère de Cernica qui est un grand ensemble composé de deux églises, de quelques chapelles, d'un grand cimetière et même d'un musée. Encore une fois, les fresques décorant pratiquement tous les murs de l'église que nous visiterons sont tout simplement superbes.

Après avoir raconté notre visite du monastère de Darvari dans le texte précédent, allons-y maintenant de celle du monastère de Cernica.

Photo ci-dessus : La magnifique porte royale de l'église Saint-Nicolas qui prend place sur l'île du monastère de Cernica en Roumanie… une église qui a été consacrée assez récemment, soit le 2 décembre 2018.

Il est midi lorsque nous amorçons le trajet nous menant du monastère de Darvari à celui de Cernica… qui est situé un peu à l'extérieur de Bucarest.

Notre guide en Roumanie, Silvia, nous a prévenus qu'il nous faudrait probablement une heure pour y arriver.

En cours de route, celle-ci nous dresse un bref portrait du monastère… qui est en fait un ensemble monastique impressionnant, puisqu'on y retrouve deux églises imposantes, trois chapelles consacrées à des saints célèbres, un cimetière et même un musée de livres anciens et de l'art sacré!

« Le monastère Cernica a été construit en 1608, par le gouverneur Cernica Stirbei… qui décida de faire remanier un ancien ermitage auquel il donna son nom!

Ce monastère prend place sur un site pittoresque au milieu d’un lac encerclé de forêts séculaires dont le charme attire irrésistiblement tant les amoureux de la nature que les fervents chrétiens.

Photo ci-dessus : Voici une photo du site du monastère de Cernica que nous avons trouvée sur Internet. Jamais, lors de notre visite nous aurions pu imaginer que l'endroit était aussi impressionnant.

L’ensemble des cellules des 84 moines qui vivent dans le monastère constitue en fait une grande forteresse érigée dans un style architectural typique de la plaine roumaine. »

Finalement, nous y arrivons à 12 h 50. Nous sommes attendus pour le dîner. On nous dirige dès lors dans la section « restaurant » du monastère, où l'on retrouve plusieurs grandes salles, dont quelques-unes sont occupées par des groupes, de ce qui nous semble être des gens réunis suite à des funérailles.

Tous les membres de notre groupe de voyageurs Lambert s'installent autour d'une grande table où plusieurs plats typiques de la cuisine roumaine, dont différentes sortes de poisson, garnissent des plats déjà sur la table, comme nous y trouvons également quelques bouteilles de vin blanc.

Photos ci-dessus : Nous prenons place autour d'une table suffisamment grande pour accueillir les 28 membres de notre groupe. Des plats d'entrées sont déjà sur la table!

En guise de geste de bienvenue, on nous sert un petit verre d'eau-de-vie locale… c'est très fort. Puis, chacun a droit à un bol d'une excellente soupe.

Par la suite, nous nous servons à même les plats sur la table. Pour ma part, tout est délicieux. Pour Céline, ce l'est moins, car elle ne mange aucun poisson, mais elle n'a que de bons mots pour la soupe.

Durant le dîner, un jeune garçon âgé de 6 ou 7 ans s'invite dans notre salle. « Il s'agit d'un jeune abandonné par sa mère que la communauté a pris sous son aile », nous explique Silvia.

Il est vif d'esprit, curieux et pas du tout farouche.

Notre guide lui sert de traductrice, bien qu'il glisse avec fierté quelques mots d'anglais qu'il a appris en cours de conversation.

Silvia nous explique la situation du garçon et elle l'informe que nous venons du Canada. Elle mentionne que le but du périple qui nous a menés de l'Autriche à la Roumanie sur le Danube est la découverte de la culture de chaque pays que nous traversons.

Des membres du groupe se photographient avec le jeune garçon. Silvia leur demande de lui transmettre les photos, qu'elle fera parvenir au garçon… qui se prénomme Lucas.

Nous sortons de table à 14 h 30 et notre guide nous laisse un temps libre pour découvrir le cimetière.

Photo ci-dessus : Dans le cimetière du monastère de Cernica se trouvent les tombes de nombreuses personnalités roumaines, dont le peintre Ion Țuculescu, le métropolite Nifon, le théologien Dumitru Stăniloae, l'écrivain Gala Galaction, etc.

Photos ci-dessus : Du cimetière, nous apercevons des clochers des deux églises qui prennent place sur le site.

Photos ci-dessus : Le cimetière du monastère Cernica est peuplé de nombreuses pierres tombales impressionnantes.

Il fait froid. Notre promenade dans le cimetière nous a glacés.

C'est avec grand plaisir que nous entrons dans l'église Saint-Nicolas, elle qui est située sur l'île, derrière le cimetière.

« Elle a été construite après le tremblement de terre de 1802, précise notre guide. Mais, un autre tremblement de terre, celui de 1940, a démoli la voûte de la nef et la grande tour de l'église. Les réparations ont été effectuées.

Entre 1965 et 1967, de grands travaux de restauration ont été réalisés dans cette église. »

L'église est très jolie et l'iconostase est tout simplement superbe.

La voûte est haute et tout, mais vraiment tout, est décoré de peintures.

Silvia mentionne qu'ici il y a des moines, des prêtres et des religieuses… À une certaine époque, on dénombrait pas moins de 350 moines dans le monastère.

« L'église peut accueillir 150 personnes debout », ajoute-t-elle.

Photos ci-dessus : Il y a de belles fresques dans l'église Saint-Nicolas.

Photo ci-dessus : Même le plafond est entièrement peint.

Photos ci-dessus : L'iconostase et la porte royale sont richement décorées.

Photo ci-dessus : Nous voyons cette belle coupole.

Photos ci-dessus : D'autres très belles fresques byzantines.

Photo ci-dessus : Une chaire. De mémoire, c'est la première fois que nous voyons une chaire dans une église orthodoxe.

Photo ci-dessus : Et une autre très belle coupole.

Photos ci-dessus : Même les colonnes sont totalement peintes!

Photos ci-dessus : Deux magnifiques icônes.

Photo ci-dessus : Un plafond sublimement peint.

Photo ci-dessus : Céline profite d'un siège, ce qui est très rare dans les églises orthodoxes, pour prendre une pause de quelques minutes.

Photo ci-dessus : Comme dans toutes les églises orthodoxes que nous avons visitées au cours des derniers jours, le lustre de l'église est impressionnant.

Nous sortons de l'église et revenons vers le car. Nous constatons qu'il y a plusieurs bâtiments sur le site.

Nous redescendons de l'autocar quelques minutes plus tard pour entrer dans un petit musée où sont exposées plusieurs icônes en bois datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Il y a aussi des livres anciens.

Photos ci-dessus : Une huile sur toile intitulée « Lamentation », nous indique l'affiche de l'œuvre.

Photo ci-dessus : Une superbe toile montrant Saint George en martyr. Elle a été réalisée au début du XIXe siècle.

Photos ci-dessus : Deux icônes.

Photo ci-dessus : Une magnifique toile montrant Saint-Jean guidé par un ange dans le désert! L'œuvre a été réalisée entre 1815-et 1818.

Photo ci-dessus : Une autre magnifique toile. Elle présente deux scènes religieuses. À gauche, nous voyons Saint-Pierre en prison, tandis qu'à droite Saint Paul s'évade d'une prison de Damas.

Photo ci-dessus : Une icône représentant deux saints dont nous avons croisé l'histoire plus tôt dans le voyage : Saint Sava et Saint Siméon.

Les photos des patriarches ayant été responsables du monastère aux XIXe et XXe siècles sont affichées.

Nous voyons également des objets liturgiques et des vases en céramique.

Nous sortons, grimpons dans le car qui prend la route à 15 h 35.

Notre guide possède des connaissances encyclopédiques, entre autres, quant à la religion orthodoxe, son histoire, ses rites et ses personnages célèbres. Elle nous communique ses connaissances avec un souci du détail… qui parfois fait en sorte que nous nous y perdons! C'est dommage.

Et ce n'est pas que nous, semble-t-il. Nous avons constaté que quelques-uns de nos camarades voyageurs décrochent… Certains délaissent parfois le groupe pour sortir et visiter les lieux par eux-mêmes.

Nous arrivons à 17 h 30 au port de Fetești-Cernavodă. En fait, il s'agit du nom de deux villes qui prennent place de chaque côté du Danube.

Et ce n'est pas vraiment un port, c'est tout simplement un quai où est amarré notre bateau. Nous nous trouvons du côté de Fetești.

Céline a noté dans son carnet : « Nous sommes au milieu de nulle part… et pour y arriver, l'autocar a emprunté une petite route très étroite s'approchant du bateau.

Des deux côtés de ce chemin, il y a des champs de culture, des vaches et des moutons qui broutent l'herbe au bord du Danube. »

Photos ci-dessus : Le chemin menant au quai de Fetești, là où notre bateau est amarré.

Photo ci-dessus : Les villes de Fetești et de Cernavodă, sises des deux côtés du Danube, sont reliées par ce pont.

Photo ci-dessus : Le paysage des rives du Danube du côté de la ville de Cernavodă en Roumanie.

Nous profitons du délai d'un peu plus d'une heure avant le souper pour nous offrir un peu de repos!

À 19 heures, nous rejoignons le groupe à la salle à manger.

Comme entrée ce soir, on nous sert un cocktail de crevettes (une salade pour Céline), tandis que le plat principal est une assiette de lapin servi avec des frites.

Puis nous avons droit à un succulent morceau de fromage « Pont-l'Évêque »… un fromage d'origine monastique, ce qui complète bien une journée consacrée à deux monastères!

Suit une coupe de lait glacé à la saveur de café pour dessert.

Évidemment, notre repas s'accompagne de quelques verres de vin.

À suivre…
Une matinée consacrée à la découverte, en petites embarcations rapides, des mille et un bras du delta du Danube… un delta qui constitue le plus grand parc naturel d’Europe.

C'est d'ailleurs le seul delta au monde à être inscrit à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Photo ci-dessus : Céline, toujours très inconfortable sur l'eau, affiche tout de même un grand sourire vêtu de sa veste de sauvetage à bord d'une embarcation filant parfois à vive allure dans les méandres du delta du Danube… à un jet de pierre de la mer Noire.

Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus