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Nos premiers pas à Bucarest… les monastères de Darvari et de Cernica (1re partie)

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 42e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Giurgiu - Bucarest, Roumanie, mercredi 3 mai 2023 - Le bateau de notre croisière fluviale sur le Danube, le « MS Vivaldi » est amarré en Roumanie ce matin, au petit quai de la ville de Giurgiu… un port qui fait face à celui de Roussé en Bulgarie, une ville que nous avons visitée hier.

Mais, nous ne nous arrêterons pas à Giurgiu. Le programme de la journée prévoit que nous nous rendions à Bucarest, la capitale de la Roumanie pour y visiter deux monastères. Dans un premier temps, le monastère de Darvari et par la suite celui de Cernica, où par ailleurs nous allons être reçus à dîner.

Un trajet de près de deux heures en autocar nous permettra d'entrevoir la ville de Bucarest, en fait le sud de la ville. Notre premier regard sur la capitale de la Roumanie sera un peu triste, car nous traversons un quartier plutôt en décrépitude.

Le monastère de Darvari est tout petit, mais son église, également toute menue, est superbement décorée. Par opposition le monastère de Cernica qui est un grand ensemble composé de deux églises, de quelques chapelles, d'un grand cimetière et même d'un musée. Encore une fois les fresques décorant pratiquement tous les murs de l'église que nous visiterons sont tout simplement superbes.

Mais, allons-y d'abord des moments forts de notre visite du monastère de Darvari… un havre de paix au cœur de la trépidante Bucarest.

Photo ci-dessus : La première église de l'ermitage Darvari a été construite en 1834, mais elle a été entièrement détruite entre 1933 et 1934 et remplacée par cette église d'un style roumain.

Comme mentionné dans notre précédent texte, nous nous sommes couchés tôt hier soir. Mais, malgré la longue nuit, Céline est toujours enrhumée et faible ce matin lorsque nous nous levons à 6 heures.

Après avoir pris notre petit-déjeuner à la salle à manger du bateau, nous descendons à terre, alors que le ciel est couvert de nuages et que le vent souffle avec force. Il fait froid… il neigerait que nous ne serions pas surpris.

Nous grimpons dans l'autocar et le chauffeur amorce le trajet dès que tous les membres du groupe ont pris place. Il est 8 h 35.

Notre guide ce matin est Silvia, elle qui nous a accompagnés hier en Bulgarie à titre de responsable de l'entreprise qui gère les arrêts en Bulgarie et en Roumanie pour Voyages Lambert.

Elle nous remet de nombreux documents sur la Roumanie, dont un fascicule de 16 pages, en français, qui présente en détail le programme des visites des prochains jours.

Elle nous présente notre chauffeur, Bogdan.

Puis, elle nous communique des informations générales sur la Roumanie, sa géographie, sa population et brièvement sur son histoire.

« Le territoire de la Roumanie, dit-elle, occupe une superficie d'un peu plus de 238 000 km carrés, soit le double de la superficie de la Bulgarie, sise de l'autre côté du Danube.

La Roumanie est le huitième plus grand pays de l'Union européenne au chapitre de la superficie. Trois éléments géographiques définissent la Roumanie : les Carpates, le Danube et le littoral de la mer Noire.

Le pays partage des frontières avec la Hongrie, l'Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie et la Serbie.

La population totale est d'environ 20 millions d'habitants et la Roumanie se classe sixième en Union européenne à ce chapitre.

L'agriculture est développée autour de la culture du colza... et de la vigne.

Pour arriver à Bucarest, nous devons parcourir un trajet de deux heures en autocar. »

Nous voyons le début des Carpates… « C'est une chaîne de montagnes où l'on pratique le ski », précise notre guide.

Elle ajoute que normalement la température à cette période de l'année est beaucoup plus chaude qu'actuellement.

« Bien que l'État roumain n'ait été créé qu'au XIXe siècle, fait remarquer Silvia, l'histoire de la Roumanie remonte tout de même à 2000 ans!

La langue romane est parlée depuis les premières années de l'ère moderne, à l'époque des Daces et du roi Décébale, dont nous avons admiré la sculpture sur une falaise bordant le Danube il y a peu, et de l'empereur romain Trajan qui a conquis le pays en 106.

Héritage de l'Empire romain d'Orient, 90 % de la population est chrétienne orthodoxe.

Toutefois, l'alphabet cyrillique n'est plus utilisé depuis 1862, alors que le pays est passé à l'alphabet latin.

La Roumanie est membre de l'OTAN depuis 2004 et de l'Union européenne depuis 2007, mais le pays n'a pas encore intégré la zone euro pour sa monnaie… qui demeure le leu roumain. »

Nous approchons de Bucarest.

« Nous allons entrer dans la ville par le sud », fait remarquer Silvia… qui enchaîne nous communiquant les caractéristiques de la capitale.

« Bucarest est la capitale de la Roumanie depuis 1859. De sa création au XVIIe siècle à cette date, elle était la capitale de la Valachie.

Le nom de la ville en roumain est București.

C'est la plus grande ville du pays en plus d'être son centre culturel, industriel et financier.

La zone métropolitaine de Bucarest, en incluant les villes satellites autour de la zone urbaine, compte sur une population de plus de 2,27 millions d'habitants, ce qui en fait la sixième plus grande ville de l'Union européenne après Londres, Berlin, Madrid, Rome et Paris.

La ville, composée de 14 quartiers, a été construite sur les deux rives de la rivière Dâmbovița.

Il s'agit de la seule ville de Roumanie bénéficiant d'un métro. Celui-ci compte 5 lignes et plus de 50 stations.

Ici, les gens achètent leur appartement… et ce, depuis 1990. Avant les appartements appartenaient à l'État. »

Nous apercevons plusieurs maisons délabrées et probablement abandonnées… Elles semblent proches de l'effondrement! Ce qui est surprenant, c'est que parfois, entre celles-ci, une maison très bien entretenue apparaît.

Nous voyons de vieux tramways… des immeubles de plusieurs étages construits par l'État dans les années 1960-1970. « Aujourd'hui, souligne notre guide, ce sont des appartements privés. »

Il y a beaucoup de circulation.

Silvia précise que nous ne nous attarderons pas à la ville de Bucarest aujourd'hui, car nous allons nous consacrer à visiter deux monastères.

L'ermitage Darvari
Nous descendons du car à 10 h 30. et nous entrons rapidement sur le site du monastère.

Bien que Silvia, tout comme le programme de visites de Voyages Lambert, parle du monastère de Darvari, la documentation que nous a remise la guide ce matin indique plutôt « l'Ermitage Darvari ».

L'encyclopédie libre Wikipédia précise qu'aujourd'hui le sens du mot « ermitage » signifie un endroit où un ermite vit dans l'isolement du monde. Toutefois, l'ermitage était, par le passé, couramment utilisé pour désigner un établissement où une personne, ou un groupe de personnes, vit religieusement, en isolement de la société, ce qui était le cas lors de la construction de l'église.

Nous entrons dans une cour intérieure où notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Ivana, décrète « pause santé »… même s'il n'y a qu'une seule toilette sur le site.

Nous croisons quelques moines, qui portent tous la barbe. Ils sont plutôt jeunes. Notre guide nous confirmera plus tard qu'ils ne sont que cinq et que le plus âgé d'entre eux n'a que 40 ans.

Après plusieurs minutes d'attente consacrées à la pause santé, notre guide nous explique les origines des lieux.

« L'histoire de l'ermitage Darvari commence en 1834, lorsque les époux Mihail et Elena Darvari achètent le terrain sur lequel ils construisent une petite église, sans clocher, dédiée aux saints empereurs romains “Constantin et Hélène”.

Dans un premier temps, la petite église a été construite comme lieu de prière pour la famille et leurs amis.

Puis, les fondateurs ont construit les murs en pierre qui entourent le site.

En 1835, douze religieuses furent amenées à l'ermitage pour former sa première communauté monastique.

Par la suite, des moines sont arrivés. Ceux-ci provenaient du mont Athos en Grèce. Aujourd'hui encore, les moines conservent leurs anciennes traditions grecques. »

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : L'église de 1834 a été démolie 100 ans plus tard et une nouvelle église a été construite, celle qui est devant nous.

À l'extérieur, sous un toit, il y a un autel.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Un autel à l'extérieur affichant quelques icônes, et deux grands tableaux en mosaïque de style byzantin. Ils présentent une « Vierge à l'enfant » et pour l'autre « Le Christ ».

« C'est une église orthodoxe… » précise Silvia.

Nous y entrons.

Elle est petite et tous ses murs sont recouverts de fresques, des œuvres de Iosif Keber (1897-1989), « un peintre roumain spécialisé dans la peinture d'églises et la restauration de lieux de culte », précise Wikipédia.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Des fresques couvrent en entier les murs de la petite église du monastère de Darvari.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Au centre de l'église, il y a un lustre superbe.

« Des icônes sont conservées ici depuis plus de 200 ans! Plusieurs d'entre elles sont dites miraculeuses. »

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : D'autres très belles fresques.

De jeunes étudiants en théologie se joignent aux moines et entonnent en chœur un chant religieux. « Ils le font chaque jour », précise notre guide.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Les moines se préparent pour nous offrir un chant religieux.

Les moines sont très instruits. Ils ont étudié la théologie au séminaire.

Ils sont tous mariés et ils ont leur propre famille. Ils habitent dans leur appartement en communauté.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Un crucifix et une icône tout près.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Une fresque montrant une scène de la « Dormition » de la Vierge Marie. La dormition de la mère de Dieu signifie la mort de la Vierge Marie et la montée au ciel de son corps. Dans le catholicisme la montée au ciel de la Vierge se nomme l'Assomption… et elle sous-entend que la Vierge est montée au ciel de son vivant.

« En 1959, poursuit notre guide, les 13 moines du monastère et leur prieur ont été expulsés de force. Ils ont été envoyés au monastère de Cernica… le monastère que nous visiterons après celui-ci.

Après la chute du régime communiste en 1989, l'église a été restaurée et a finalement repris, en 1996, son statut d'établissement monacal. »

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : D'autres fresques qui racontent des scènes de la vie de Marie et du Christ.

Nous sortons… et prenons une photo de groupe, avec les moines, sur le parvis de l'église.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Notre groupe de Voyages Lambert… accompagné des moines du monastère de Darvari à Bucarest en Roumanie.

On nous amène dans leur petit magasin d'objets que les moines fabriquent.

Les moines ont préparé pour nous des sucreries que Silvia nous remet!

« Ici, on vit de dons provenant des pèlerins », souligne Silvia.

Il y a fort à parier que notre guide, qui semble très croyante, ait encouragé notre accompagnatrice à effectuer un don en notre nom!

Notre accompagnatrice, Ivana, annonce « temps libre ».

J'en profite pour faire le tour du site… où il y a de très belles fleurs.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : Une belle sculpture représentant un aigle.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photos ci-dessus : De très belles fleurs sont cultivées sur le site du monastère de Darvari.

Monastère de Darvari, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Une dernière vue sur l'église du monastère.

Nous repartons en autocar à midi. « Le trajet pour nous rendre au monastère de Cernica est d'environ une heure », nous informe notre guide, qui ajoute « tout dépendant de la circulation ».

À suivre…
Visite du monastère de Cernica, un très grand complexe où nous sommes attendus pour le dîner. Nous visiterons une église, une chapelle, un grand cimetière et un petit musée!

Cimetière du monastère de Cernica, Bucarest, Roumanie

Photo ci-dessus : Une tombe décorée d'une planche à voile! Probablement, le lieu du dernier repos d'un jeune décédé en pratiquant son sport préféré.

Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus

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