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Les « Csikos » : les cavaliers hors pair de la grande plaine du Danube! (1re partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 28e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.
Kalocsa, Hongrie, vendredi 28 avril 2023 - Au cours de la nuit, notre bateau de croisière sur le Danube, le MS Vivaldi, a franchi les quelque135 kilomètres séparant la capitale hongroise, Budapest, du quai de débarquement pour le petit village de Kalocsa, toujours en Hongrie.
Le départ de l'autocar est prévu pour 8 heures. Ouf, c'est tôt! Nous nous rendons dans une grande ferme, la ferme équestre Bakod, où un époustouflant spectacle équestre nous est offert.
Ce sont les « csikos », les gardiens des troupeaux de la grande plaine du Danube, et leurs superbes chevaux qui nous offrent un spectacle hors norme.
Et malgré qu'il soit très tôt en matinée, les cavaliers nous reçoivent avant le spectacle équestre avec une boisson alcoolisée locale accompagnée de morceaux de pain couverts d'oignons rouges et saupoudrés de paprika. Délicieux!
Photo ci-dessus : Un cavalier « csikos » filant à vive allure, son fouet tenu bien haut dans les airs, s'apprête à démontrer sa parfaite maîtrise justement de son fouet!
Autre réveil aux aurores ce matin… 5 h 40!
Dès l'ouverture des rideaux de notre cabine, nous constatons que le bateau est amarré à un tout petit quai, devant une forêt. Il n'y a aucune habitation en vue.
En fait, nous apprendrons un peu plus tard que la ville de Kalocsa, où nous devons nous rendre, est située à environ 5 km du Danube.
Nous sommes encore les premiers ce matin à entrer dans la salle à manger du navire pour le petit-déjeuner.
Rapidement après le repas nous passons à la cabine pour prendre des vêtements chauds et débarquons du bateau… Un autocar nous attend. Il est 8 heures lorsque nous y montons. Dehors, il fait froid. Dans le ciel, le soleil apparaît par intermittence entre les nuages.
Notre guide local à Kalocsa nous accueille dans l'autocar. Il se nomme Zoltan.
Photo ci-dessus : Notre guide local à Kalocsa se prénomme Zoltan. Fort d'une formation d'ingénieur agronome, notre guide a quitté ce domaine pour travailler comme guide touristique depuis 1990.
D'entrée de jeu, Zoltan nous souhaite la bienvenue et nous informe que nous devons franchir quelques km pour arriver à la ville… Mais, nous ne nous y arrêterons pas pour le moment.
« Nous allons plutôt filer vers une grande ferme où on nous attend pour un spectacle équestre. À la ferme, il y a une maison folklorique que nous pourrons visiter. »
« L'endroit vers où nous nous dirigeons se nomme la “Ferme équestre Bakod”. C'est une ferme de grande dimension puisqu'elle s'étend sur environ 200 hectares. Nous pourrons y voir plusieurs races d'animaux indigènes tels les bœufs gris hongrois, les porcs “mangalica”, les moutons “racka”, etc. »
« Nous sommes ici dans la région du paprika », lance fièrement notre guide.
« Après le spectacle équestre et la visite de la maison folklorique, ajoute-t-il, nous nous rendrons au centre-ville de Kalocsa pour une courte visite… avant de revenir au bateau vers midi, car celui-ci lève l'ancre et reprend sa navigation tôt en après-midi. »
Zoltan nous présente notre chauffeur qui se nomme Arpad.
En cours de trajet, notre guide nous donne quelques informations sur la région.
« Outre le Danube, il y a une autre rivière qui traverse la région, la “Tisza”. Elle est un affluent du Danube et est considérée comme l'une des rivières les plus poissonneuses d'Europe. »
De chaque côté de la route bordée d'arbres, nous voyons des champs de culture tout verts!
« Du temps du communisme, la région en était une de coopératives agricoles. Le tout a pris fin en 1989… alors que les coopératives ont été privatisées. »
Nous traversons la petite ville de Kalocsa, une ville de moins de 20 000 habitants, souligne Zoltan.
Assez curieusement, dans cette petite ville, il y a une cathédrale… elle date de 1770.
« Kalocsa est une petite ville catholique qui est le siège d'un archevêché créé au début du XIe siècle par le premier roi de Hongrie, Étienne 1er. »
« Les gens d'ici ont été très pratiquants dans le passé, même à l'époque du communisme. Mais aujourd'hui, il y a peu de pratiquants. »
Notre guide souligne que la Hongrie est constituée de plus de 3 100 petites municipalités comme Kalocsa.
Zoltan attire notre attention sur une manufacture de porcelaine, « Herend ».
« L'usine principale de la compagnie est située dans la ville éponyme, Herend, située à quelques kilomètres d'ici. »
L'encyclopédie libre Wikipédia nous apprend que « la manufacture de porcelaine de Herend est spécialisée dans la porcelaine de luxe peinte et dorée à la main. »
« Elle a été au milieu du XIXe siècle le fournisseur officiel de la dynastie des Habsbourg et de l'aristocratie européenne. »
« Beaucoup de ses modèles classiques sont toujours produits de nos jours. Après la chute du communisme en Hongrie, l'usine est privatisée. Elle est actuellement détenue à 75 % par la direction et son personnel. L'usine exporte dans plus de 60 pays dans le monde. »
Notre première recherche sur Internet sous le nom de « Porcelaine Herend » nous a amenés sur le site Internet de « Herend Canada »… où les photos des articles de porcelaine présentés sont tout simplement magnifiques, de véritables œuvres d'art!
Zoltan fait remarquer que nous sommes tout près de la région du « Tokaj-Hegyalja », une grande région viticole de la Hongrie. « C'est là qu'est produit le célèbre vin blanc Tokaji aszú ».
« Cette région se compose de 28 villages et de 7 000 hectares de vignes. Elle est une des seules régions viticoles au monde à avoir été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO »… nous apprend Wikipédia.
Zoltan mentionne qu'il y a quelque 300 000 hectares de cultures de colza en Hongrie… « Une culture rendue possible grâce à des capitaux français ».
Notre guide précise qu'il y a quatre grandes régions en Hongrie :
« La “Petite Plaine”, aussi appelée le “Petit Alföld”, située au pied des Alpes au nord-ouest de la Hongrie. C'est une région industrielle, de tourisme et de parcs nationaux. »
« La “transdanubie”, que l'on retrouve à l'ouest du pays et qui est délimitée par le Danube, la Drava ainsi qu'une partie des frontières avec la Slovénie et la Croatie. C'est une région principalement agricole avec de la culture céréalière, de la vigne et aussi de l'élevage de bétail. »
« Le “Grand Alföld” sis au nord-est du pays, là où se trouve la frontière slovaque. Une région de petites montagnes. »
« Et finalement, la “Grande Plaine” ou la »Putsza », la région où nous nous trouvons présentement, près de l'Ukraine et de la Roumanie. C'est une sorte de steppe très liée au folklore hongrois qui y est d'ailleurs toujours très présent. »
Nous roulons lentement sur une route cahoteuse, un véritable « chemin pour les tracteurs » note Céline dans son carnet de voyage.
La ferme équestre Bakod
Nous descendons de l'autocar 8 h 30… À l'évidence on nous attendait.
Des chars tirés par de gros, de très gros bœufs gris aux hautes cornes… nous attendent, mais ce n'est pas pour tout de suite.
Il y a des cavaliers en costume folklorique hongrois qui sont en selle sur leur cheval.
Photo ci-dessus : Des cavaliers en costume folklorique hongrois d'un beau bleu constituent le comité d'accueil de notre groupe à la ferme Bakod.
Photo ci-dessus : La ferme où nous nous trouvons est avant tout une ferme équestre et nous voyons des chevaux, dont cette jument et son petit poulain.
On nous mène près d'une table remplie de verres d'alcool, et bien garnie d'assiettes de pain, de saindoux, d'oignons rouges et de paprika… On nous invite à nous servir.
Ouf! Il est à peine 8 h 30 du matin. Je me lance tout de même, alors que Céline s'abstient. C'est délicieux.
Photos ci-dessus : Une photographe de la ferme est présente sur les lieux… et nous immortalise!
Photo ci-dessus : Pendues au plafond de l'abri sous lequel est installée la table du banquet, prennent place de longues tresses de paprika!
Rassasiés, les membres du groupe sont invités à prendre place dans des gradins face à un grand enclos entouré de clôtures en bois.
Le groupe s’installe dans des gradins… alors qu'une charrette tirée par quatre bœufs énormes, blanc-gris, affublés de longues cornes, s'amènent.
Photos ci-dessus : Une charrette tirée par quatre énormes bœufs gris et conduite par un Csikos.
Pendant que la charrette fait le tour de l'enclos, nous entendons des commentaires en anglais et en français. Il est dit notamment que les bœufs sont semi-sauvages.
Photos ci-dessus : Puis, les cavaliers que nous avons vus en arrivant sur le site s'amènent dans l'enclos
Photo ci-dessus : Un des cavaliers est plus petit que les autres… il est en selle sur un âne!
Photos ci-dessus : Puis, cinq cavaliers s'amènent au son bruyant de leurs lassos qu'ils font claquer dans les airs.
Photos ci-dessus : Les cavaliers et leurs chevaux ne font qu'un. Nous voyons les chevaux s'agenouiller par terre, alors que leurs cavaliers sont toujours en selle.
Photos ci-dessus : Les cavaliers descendent de leurs montures, les chevaux se couchent de tout leur long au sol, les cavaliers se couchent sur eux… l'harmonie entre le cheval et son maître.
Photos ci-dessus : Le fouet semble être l'outil de prédilection des Csiskos…
Les prestations sont accompagnées de musique… qui écorchent un peu nos oreilles, étant donné que nous sommes situés très près des haut-parleurs.
Photos ci-dessus : Puis les cavaliers démontrent justement leur adresse à manier le fouet!
À suivre…
La suite de l'impressionnant spectacle équestre qui nous a été offert à la ferme Bakod, sise à Kalocsa dans la « Grande plaine hongroise ».
Photo ci-dessus : La partie la plus spectaculaire du spectacle équestre que nous ont offert les « csikós »… Un attelage de 10 chevaux sous les commandes d'un cavalier debout sur deux d'entre eux!
Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus
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