Vienne : les « Jardins du Belvédère » et le « Mémorial contre la guerre et le fascisme »!

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 13e d’une longue série de reportages relatifs à un voyage époustouflant qui nous a menés d'Innsbruck à Bucarest en passant par une longue croisière sur le Danube. Un périple que nous avons réalisé au printemps 2023.

Vienne, Autriche, lundi 24 avril 2023 - Ce matin, nous partons à la découverte de Vienne. Une ville qui, bien avant d'être la capitale de l'Autriche, a été la capitale de l'empire des Habsbourg!

Notre trajet avec Voyages Lambert consacre deux journées complètes à la visite de Vienne, ce qui, somme toute, est très peu pour découvrir une ville comptant sur un aussi riche passé. C'est pourquoi Céline et moi prolongeons le périple, en revenant à Vienne pour une semaine au terme du voyage de groupe!

Aujourd'hui, notre guide locale et notre accompagnatrice chambouleront complètement le programme de visites établi par Voyages Lambert. Ainsi, nous amorcerons notre découverte de la ville par une courte promenade dans les Jardins du palais du Belvédère… Puis, après un « tour de ville » en autocar, nous nous rendrons sur la place Albertina où nous serons confrontés au « Mémorial contre la guerre et le fascisme ».

Par la suite, nous entrerons dans l'impressionnante crypte des Capucins où sont enterrés depuis 1633, 149 membres de la famille des Habsbourg, dont 12 empereurs et 19 impératrices et reines. Une visite qui n'était pas prévue au programme de notre voyage.

En après-midi, nous verrons la « salle du trésor de la Hofburg » et terminerons cette première journée complète à Vienne par la découverte de la superbe cathédrale Saint-Étienne, la Stephansdom.

Mais, allons-y d'abord avec le récit du début de cette journée, sous la pluie et le froid : la visite des Jardins du Belvédère, le tour de ville en autocar et le touchant mémorial contre la guerre et le fascisme.

Photo ci-dessus : Céline pose devant le palais du Belvédère, le « Schloss Belvedere » en allemand.

Ayant quitté le Québec depuis maintenant sept jours, nous nous sommes habitués aux réveils aux premières lueurs du jour. Ainsi ce matin, nous sortons des bras de Morphée dès 6 heures.

Nous montons au 12e étage de notre hôtel à Vienne, le AM Park Ring où est servi le petit-déjeuner.

Le restaurant est étroit et aménagé sur le long. Il affiche une large fenestration qui nous offre une superbe vue sur Vienne!

Le petit-déjeuner est un mélange repas avec service aux tables et de buffet.

Dès que nous prenons place, une gentille serveuse vient nous offrir différents types de cafés, cappuccino, expresso, double expresso, etc. ou encore un thé. Elle nous offre également toute une variété de repas chaud et nous indique que nous pouvons aussi nous servir au buffet, très varié par ailleurs, qui prend place dans un des coins du restaurant.

Wow! Nous prenons un copieux et très agréable petit-déjeuner.

À 8 h 50, nous descendons à rejoindre le groupe.

Déjà, notre guide viennoise nous attend. Elle se prénomme Hanni et nous souhaite la bienvenue à Vienne.

Photo ci-dessus : Notre guide locale à Vienne, Hanni.

Nous sortons et grimpons dans l'autocar qui nous attend devant l'hôtel. Notre chauffeur, Bogdan, prend la route sur le coup de 9 heures.

Hanni attire notre attention sur une bâtisse impressionnante, l'Hôtel Impérial. « C'est dans cet hôtel que séjournaient autrefois les invités de marque de l'empereur ».

« Ce bâtiment a été construit en 1863 à titre de palais de la ville et de résidence du duc Philippe de Wurtemberg (1838-1917) et de son épouse Marie-Thérèse (1845-1927) », précise-t-elle.

Notre autocar avance tranquillement sur le « Ring », la Wiener Ringstraße en allemand, un boulevard construit sur le tracé de l'ancienne muraille de la ville, qui encercle le centre historique de Vienne. La circulation est dense, il y a des autos, des motos, des vélos, des tramways et de nombreux cars de touristes.

Du car, nous apercevons une gigantesque statue équestre. « Il s'agit d'un monument honorant la mémoire du maréchal Schwarzenberg, précise notre guide, qui fut commandant des armées autrichiennes durant les guerres napoléoniennes ».

Sur une grande place, nous entrevoyons « le monument commémoratif à la gloire des soldats de l'Armée Rouge »… « qui sont morts lors de la libération de Vienne en 1945 au terme de la Deuxième Guerre mondiale ».

Nous constaterons plus tard, que le mémorial domine la Schwarzenbergplatz!

« La ville s'étend sur une superficie de près de 415 km carrés, elle est divisée en 23 arrondissements et compte une population de tout près de deux millions d'habitants », souligne notre guide locale à Vienne.

Les jardins du palais du Belvédère
Nous arrivons aux Jardins du Belvédère.

Toujours dans l'autocar, Hanni nous informe que « le Belvédère est composé de deux palais, le palais inférieur et le palais supérieur. Ce dernier palais fut la résidence viennoise du prince Eugène de Savoie. »

« En 1683, Eugène de Savoie a libéré l'Europe centrale et Vienne des Ottomans, et ce, après un siècle et demi d'occupation turque. »

Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont également appris « qu'élevé à la cour de Louis XIV et destiné à l'origine à une carrière ecclésiastique, Eugène de Savoie décide à 19 ans d'embrasser le métier des armes. Face au refus du roi de France de laisser ses officiers combattre les Ottomans, Eugène part pour Vienne offrir ses services à la monarchie des Habsbourg. »

« Pendant plus de cinquante ans, Eugène va servir trois empereurs : Léopold Ier, Joseph Ier et Charles VI. » (Encyclopédie libre Wikipédia)

Nous descendons du car à 9 h 20.

À notre gauche, nous indique notre guide, c'est le quartier moderne.

Photo ci-dessus : L'impressionnant portail du palais du Belvédère est constitué de grilles en fer forgé et de deux murets surmontés de deux lions portant des armoiries.

Photos ci-dessus : Deux sculptures de lions portant les armoiries gardent le portail du palais du Belvédère.

Photo ci-dessus : D'autres décorations présentes sur la clôture du portail du palais du Belvédère.

Nous entrons dans les jardins et nous nous retrouvons devant le palais supérieur, « un édifice qui fut bâti par Johann Lukas von Hildebrandt (1668-1745) de 1714 à 1723 pour le prince Eugène de Savoie », lance notre guide.

Photo ci-dessus : Le palais du Belvédère supérieur, construit au début du XVIIIe siècle, présente une architecture de style baroque.

Le Belvédère supérieur occupe la partie surélevée des lieux. Face à lui se trouve le Belvédère inférieur, qui est constitué d'une orangerie et d'écuries.

Les deux bâtiments sont séparés par un long jardin à la française, doté d'un grand bassin et d’autres fontaines en cascade peuplées de nymphes et autres dieux. Malheureusement, nous sommes hors saison et aucune des fontaines ne fonctionne.

« Depuis 1903, ajoute encore notre guide, l'édifice superbe du Belvédère supérieur héberge un musée, qui présente, entre autres, une impressionnante collection des œuvres de Gustav Klimt. »

Sa visite n'est toutefois pas au programme du périple de Voyages Lambert. Lors de notre séjour d'une semaine à Vienne, nous visiterons le musée… qui est tout simplement superbe.

Photo ci-dessus : Lors de notre passage, les Viennois célébraient le 300e anniversaire de la construction de l'ensemble des palais et jardins du Belvédère.

Photo ci-dessus : J'en profite pour immortaliser Céline devant ce magnifique palais où fleurissent des tulipes et d'autres fleurs.

Photos ci-dessus : Devant le palais prennent place des statues de sphinx grecs… des femmes avec un corps de lion et des ailes d'oiseau.

Photos ci-dessus : Toujours devant le palais, il y a cette superbe statue équestre.

Photo ci-dessus : Quelques fleurs en pot… pour agrémenter les jardins, alors que les fleurs annuelles n'ont pas encore été plantées.

Nous y allons d'une courte promenade dans les jardins. Il fait froid, il vente et il commence à pleuvoir!

Photos ci-dessus : Les jardins ont été réalisés sous la houlette du paysagiste Dominique Girard (1680-1738), ancien élève d'André Le Nôtre, qui a été sélectionné justement pour son expérience de travail dans les jardins de Versailles.

Nous voyons au loin au nord, les collines… et surtout la très haute flèche de la cathédrale, la « Stephansdom ».

Photo ci-dessus : Un autre sphinx qui prend place dans les jardins..

Photos ci-dessus : Une partie du palais du Belvédère supérieur et une des deux coupoles que nous retrouvons à chacune des extrémités de la bâtisse.

Photos ci-dessus : Si les fleurs annuelles ne sont pas encore présentes dans les plates-bandes, les tulipes, elles, sont au sommet de leur floraison.

Photos ci-dessus : Du palais du Belvédère supérieur, nous avons une belle vue sur la tour radio Vienne-Arsenal de l'A1 Telekom Autriche, dont la construction a été achevée en 1975. Elle est en béton armé et d'une hauteur de 155 mètres.

Nous remontons dans le car à 10 heures.

Tour de ville
Lors de pratiquement tous les périples avec Voyages Lambert, il y a au programme des « tours de ville » en autocar. Nous détestons ce genre de tour!

Suivre les explications d’une ou d’un guide dans un « Tour de ville en autocar » tient du prodige !

Avouons-le, c’est pratiquement un défi impossible à relever. Le guide étant installé à l’avant du véhicule, il a une vue sur la ville totalement différente de celle des voyageurs, qui dans la majorité des cas sont totalement incapables de suivre les descriptions de celui oo celle qui voit à 180 degrés devant.

Qui plus est, le véhicule est en mouvement, ce faisant, bien souvent, l’objet de la description du guide n'est soit pas encore visible par le voyageur, soit du côté opposé de son siège, soit déjà derrière lui…

Mais nous n'avons pas le choix, c'est ainsi.

L'autocar reprend le « Ring ». Notre guide attire notre attention sur l'édifice de l'opéra de Vienne, sur les statues de Goethe, de Schiller, de Mozart.

Nous croisons l'immense statue de Marie-Thérèse d'Autriche et nous voyons le Musée d'histoire naturelle, puis le Kunsthistorisches Museum, que nous visiterons lors de notre semaine à Vienne.

Hanni nous fait remarquer le superbe édifice du Parlement, « qui imite l'Acropole d'Athènes », précise-t-elle.

Nous passons devant le Burgtheater, l'Hôtel de Ville, « qui imite celle de Bruxelles », fait valoir notre guide.

Hanni attire notre attention sur le « Café Landtmann », « le préféré de Sigmund Freud », dit-elle.

Nous voyons l'Université de Vienne, la Bourse. Nous longeons le canal du Danube, nous passons devant notre hôtel, qui fait face au Stadtpark, dans lequel nous nous baladerons lors de notre semaine à deux.

Notez que je ne prends que très rarement des photos de l'autocar, et ce, car les résultats sont rarement bons.

Mémorial contre la guerre et le fascisme
Nous descendons devant l'édifice de l'Opéra de Vienne, le Wiener Staatsoper à 10 h 30 et nous nous retrouvons sur l'Albertina Platz.

Sur cette place, il y a plusieurs sculptures formant, nous informe notre guide, le « Monument contre la guerre et le fascisme ».

L'œuvre est du sculpteur autrichien Alfred Hrdlicka (1928-2009). Le monument a été installé à cet endroit en 1988.

« Il a été érigé pour que tous gardent en mémoire les victimes de la période nazie en Autriche, de la dictature et de la Seconde Guerre mondiale », observe Hanni.

L'encyclopédie Wikipédia précise qu'il s'agit du premier monument dans l'espace public autrichien à traiter du passé du pays sous le nazisme.

Puis, notre guide nous explique les différentes statues composant le « mémorial »… Mais il pleut et il fait froid, des conditions qui ne favorisent pas la prise de notes… ni la concentration sur les paroles de la guide.

Heureusement, l'encyclopédie libre Wikipédia présente de très intéressantes explications des sculptures.

Photos ci-dessus : La « Porte de la violence » est composée de deux blocs en granit.

Photos ci-dessus : La partie gauche de la porte commémore les victimes des meurtres de masse nazis dans les camps et prisons, les victimes de la résistance allemande et de la persécution pour des raisons d'appartenance nationale, religieuse et ethnique, de handicap mental ou physique ou d'orientation sexuelle.

Photos ci-dessus : Le groupe de figures de la colonne de droite est dédié à la mémoire des victimes de la guerre. Le corps sans visage d'une femme en train d'accoucher symbolise lui la renaissance de l'Autriche après les horreurs de la guerre.

Photos ci-dessus : Les premières victimes des nazis ont été les opposants politiques et les Juifs. Après l'annexion de l'Autriche et son intégration dans le Reich allemand le 12 mars 1938, les Juifs sont contraints de nettoyer à genoux les rues des slogans pro-autrichiens et anti-nazis, une humiliation publique. La sculpture en bronze d'un Juif agenouillé nettoyant le sol, fait référence à cet événement.

« La sculpture du Juif agenouillé, précise encore Wikipédia, ne fut pas reconnue comme mémorial au début puisque certains visiteurs s'assoyaient sur le dos de la sculpture pour se reposer. L'auteur de l'œuvre Alfred Hrdlicka installa donc un fil de fer barbelé pour y remédier. »

Photo ci-dessus : La « Pierre de la République » commémore la résurrection de l'Autriche. Des extraits de la déclaration d'indépendance du gouvernement provisoire de 1945 sont gravés sur la stèle de huit mètres et demi de haut en granit de Mauthausen.

Photos ci-dessus : L'artiste Alfred Hrdlicka explique pourquoi il a conçu une sculpture représentant « Orphée entrant dans le royaume d'Hadès » : « Cela fait référence aux victimes des bombes dans les caves du Philipphof. Quiconque y cherchait refuge est entré en enfer. D'autre part, Orphée est un salut à l'opéra, à l'Albertina et au musée du théâtre, lieux des muses - pour le dire solennellement.»

P.S. « La place Albertina, mentionne Wikipédia, a été aménagée sur le site d'un grand immeuble résidentiel représentatif de l'époque wilhelminienne, “le Philipphof”… qui a été détruit par un bombardement aérien le 12 mars 1945.

Des centaines de personnes réfugiées dans les caves sont tuées, mais seuls 180 corps sont retrouvés. Le nombre exact de victimes n'a pu être déterminé. Les ruines sont déblayées en 1947, et le site, propriété de l'État, est déclaré non constructible. »

Photo ci-dessus : Une explication gravée dans la pierre.

À suivre…
Visite de la crypte des Capucins… elle qui n'était pas prévue au programme de Voyages Lambert… mais que nous voulions, Céline et moi, visiter par nous-même!

Photo ci-dessus : Le magnifique tombeau d'Elisabeth von Braunschweig-Wolfenbüttel que l'on peut admirer dans la crypte des Capucins à Vienne.

Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisière sur le Danube... et un peu plus