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Même si les lanceurs que j’affronte lancent à plus de 90 MPH, je frappe – Simon Menier!

Voici le huitième texte de notre série sur la saison de baseball d’automne des Québécois évoluant dans les universités et les collèges américains

Les nôtres dans les universités et collèges américains

Texte et recherches de Jacques Lanciault

Simon Menier, Voyageurs de Saguenay, LBJÉQ

Mirabel, Québec, le 25 octobre 2020 — C’est au cours de l’été 2018, alors qu’il venait à peine de souffler 17 bougies, que le baseballeur québécois Simon Menier s’est engagé à joindre les rangs de l’équipe de baseball de l’Université Campbell de Caroline du Nord en vue de la saison 2021!

Le jeune homme de Chicoutimi a donc dû attendre deux longues années avant de finalement prendre la route des États-Unis pour participer à son premier camp d’entraînement avec une équipe de première division de la NCAA (National Collegiate Athletic Association)… et ce, alors que la pandémie de la COVID-19 galope à bride abattue!

En guise de préparation finale pour le début de son aventure américaine, Menier, un ancien de l’Académie Baseball Canada (ABC), n’a eu droit qu’à une saison écourtée dans la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJÉQ)… mais, pour lui ce fut une campagne où il a brillé de tous ses feux avec la formation des Voyageurs de Saguenay.

Photo ci-dessus : Avec les Voyageurs de Saguenay de la LBJÉQ cet été, Simon Meunier a maltraité les lanceurs adverses. (Photo : Rocket Lavoie, Le Quotidien)

En seulement 8 matchs cet été, le frappeur gaucher a fait flèche de tout bois. En effet, en 28 présences dans le rectangle du frappeur, Menier a claqué 2 doubles, 1 triple et 2 circuits, produisant pas moins de 9 points et croisant le marbre 12 fois. Lorsqu’il a dû remiser son dossard des Voyageurs pour prendre la route en direction de Buies Creek en Caroline du Nord, il affichait une moyenne à la frappe de 0,350!

Mais pour son entraîneur-chef chez les Voyageurs de Saguenay, Michaël Bélanger, lui qui a connu Simon avec l’ABC, les qualités du jeune homme vont bien au-delà de ses talents de baseballeur :

« À l’approche de la saison dans la LBJÉQ, j’avais hâte de le revoir et de constater son évolution comme joueur de baseball et comme l’individu », nous indique Bélanger.

« Quand j’ai rencontré Simon au camp, j’ai immédiatement vu une différence : il était plus vite, plus fort et plus en muscle. Mais ce qui m’a agréablement surpris, c’est sa maturité et surtout qu’il était très conscient de la chance qu’il avait d’être un modèle pour les jeunes joueurs de sa région. Il a pris cela au sérieux dès le début de la campagne. C’était important pour lui de gagner pour les gens de la région. »

« Du côté performance, évidemment il a été un gros atout pour nous et à mon avis il a démontré qu’il était un des meilleurs voltigeurs de la ligue. Il a frappé pour la moyenne, avec puissance, en plus de démontrer beaucoup de discipline au bâton, ce qui lui a donné la chance d’exploiter sa grande vitesse en volant plusieurs buts. »

« Il était tellement dominant que dans ses six dernières parties avec nous, les lanceurs adverses ne lui lançaient plus aucune balle rapide de tout le match, et ce, match après match. »

Simon Menier, Académie Baseball Canada

Photo ci-dessus : Simon Menier alors qu'il portait les couleurs de l'Académie Baseball Canada.

Une intégration qui passe comme une lettre à la poste!
Et malgré la pandémie, malgré qu’il soit à presque 2000 km de chez lui, malgré que tout soit nouveau pour lui en Caroline du Nord, malgré la langue… l’athlète, maintenant âgé de 19 ans, s’en sort très bien, comme il nous l’indique par courriel.

« Jusqu’à maintenant, tout se déroule super bien pour moi. Mon intégration, tant dans les salles de classe qu’avec l’équipe, c’est très bien passée. Les autres freshmen (NDLR recrues), comme moi, sont vraiment nice. »

Si Menier nous parle ici surtout de ses coéquipiers freshmen, c’est qu’en raison de la pandémie, il s’entraîne principalement avec un groupe composé de recrues, une mesure préventive mise en place en raison de la pandémie.

D’ailleurs, à son arrivée, les règles sanitaires étaient beaucoup plus intenses que maintenant.

« Au cours des trois premières semaines ici, nous étions souvent testés pour la COVID pour être certains que tous les joueurs étaient en santé. Depuis, nous pratiquons six jours par semaine. »

« Cependant, nos coachs nous ont divisés en trois groupes pour pratiquer de façon à réduire les risques de contagion. Je suis donc toujours avec les freshmen que ce soit pour le baseball, le gymnase ou lors des séances de conditionnement. »

« Du côté pédagogique, les cours, en ce moment, sont à moitié en ligne et moitié en présenciel. J’étudie en business pour ma première année, mais l’an prochain j’envisage de choisir soit “finance”, soit “comptabilité”. »

« Évidemment, nous devons porter le masque en tout temps, que ce soit durant nos pratiques ou nos entraînements, comme sur le campus et en classe. »

Impressionné par les installations
Aux États-Unis, les universités, et encore plus probablement celles dont les équipes sportives évoluent en première division de la NCAA, bénéficient d’installations souvent comparables à celles des équipes de baseball professionnelles. Ça semble être le cas à l’Université Campbell dont l’équipe de balle évolue au sein de la Conférence Big South de la NCAA!

« Les installations ici, sont juste incroyables! Venant de Chicoutimi, je ne suis pas habitué à être entouré comme cela. Le terrain, les cages de frappeurs intérieures et la salle de conditionnement physique, tout a été refait à neuf et en plus modernes au cours des cinq dernières années. »

Nos lanceurs recrues sont impressionnants
Malgré que son équipe n’ait pas disputé de matchs face à d’autres formations universitaires cet automne, l’athlète de 5 pieds 11 pouces et les autres joueurs de positions de son équipe ont tout de même eu l’occasion d’affronter de vrais lanceurs… et même de très bons lanceurs!

« Nous n’avons pas disputé de match contre d’autres universités et malheureusement je ne crois pas que cela va se produire d’ici Noël. »

« Par contre, nous avons quand même des »live at bats » contre les lanceurs de nos groupes respectifs, donc j’ai pu affronté des lanceurs recrues de mon équipe. »

« Notre groupe de lanceurs freshmen est tout simplement hallucinant! En moyenne, leurs balles rapides voyagent à environ 92 MPH. D’ailleurs, tous lancent régulièrement entre 89 et 95 MPH. »

« Lors de mes premières présences face à eux, ç’a été plus dur, car il y avait longtemps que je n’avais pas vu de telles balles rapides. Mais, après deux ou trois fois, je me suis ajusté et j’ai retrouvé mon synchronisme et ça s’est mis à super bien aller! »

Il y a tout juste trois semaines, la troupe de l’Université Campbell a commencé à disputer des matchs inter-équipe et Menier n’en revient pas comment son équipe semble puissante.

« Nous avons commencé à jouer des matchs intra-équipes il y a quelques jours. Je performe assez bien au bâton et en plus je vole des buts. »

Photo ci-dessus : Simon Meunier au bâton dans son uniforme de la « Campbell University », une équipe évoluant en première division de la NCAA.

« Notre équipe est vraiment solide, surtout nos lanceurs. D’ailleurs, deux de ceux-ci sont de la liste des top 300 meilleurs espoirs en vue du prochain repêchage des ligues majeures. Un de nos lanceurs lance régulièrement des balles chronométrées à 98 MPH! »

Le retour des « seniors » de 2020… un obstacle pour Menier?
Simon Menier est particulièrement positif quant à la saison 2021, et ce, même si le virus de la pandémie est toujours très virulent aux États-Unis.

« Jusqu’à présent ça s’enligne bien pour qu’il y ait une saison l’hiver prochain. Notre équipe de football a pu jouer cet automne, même si ce fut une saison écourtée et le tout s’est super bien déroulé. »

« Je ne sais pas toutefois quel sera mon rôle au sein de l’équipe. Je ne peux pas dire pour le moment si je serai partant. Avec la saison annulée l’hiver dernier, les seniors peuvent revenir disputer une autre saison. »

« Pour l’heure, nous sommes dix voltigeurs! Par contre les coachs m’ont assuré que j’allais avoir la chance de démontrer si j’ai ce qu’il faut pour obtenir un poste de partant pour la saison d’hiver et j’ai bien l’intention d’en profiter. »

« De plus, notre entraîneur-chef m’a aussi affirmé qu’il allait alterner en masse entre ceux qui jouent bien! »

La saison 2021 à la Campbell University devrait normalement se mettre en branle à la mi-février.

Puis par la suite, se sera le retour au Québec pour l’été… un retour fort attendu pour son son entraîneur au Québec, Michaël Bélanger : « Pour les Voyageurs et pour la région du Saguenay, c’est un honneur de pouvoir compter sur un joueur de la trempe de Simon Menier… et nous avons très hâte de le retrouver dans une version encore plus améliorée après sa saison à l’Université. »

Un bel hommage!

Pour lire les textes de cette série d'articles, cliquez sur ce lien : La saison d'automne 2020 des Québécois dans le baseball collégial et universitaire américain

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