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L’église Saint-Michel Archange de Dębno et un restaurant de Nowy Targ digne d’un musée!
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 39e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage que nous avons réalisé en Pologne à la fin de l’été 2016!
Dębno, Pologne, vendredi 9 septembre 2016 - Événement rare ce matin, du moins lors d’un périple avec Voyages Lambert : grasse matinée! Nous ne quittons notre superbe hôtel de Zakopane qu’à 11 heures. Une situation un peu normale toutefois, car hier soir le groupe a assisté à un souper spectacle à Zakopane, revenant à l’hôtel tard en soirée.
En fin de matinée, nous nous dirigerons vers l’ancienne capitale de la Pologne, Cracovie, sise à seulement une centaine de kilomètres de Zakopane. Mais auparavant, nous y allons d’un petit « crochet » pour voir plusieurs petites églises en bois et en visiter une, celle de Saint-Michel Archange sise à Dębno, une petite cité frontalière à l’Allemagne comptant sur une population de quelque 13 800 habitants.
Puis, avant de reprendre la route en direction de Cracovie, nous nous arrêtons pour dîner dans un restaurant bien spécial de la ville de Nowy Targ.
Photo ci-dessus : Magnifique église de l’archange Saint-Michel… à Dębno! Elle a été construite au milieu du XVe siècle en bois de mélèze. Elle est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Il s’agit d’un des chefs-d’œuvre les plus remarquables de l’architecture en bois typique de la région de la Petite Pologne.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
Nous nous levons quelques minutes avant 7 heures ce matin!
Après avoir pris un excellent petit déjeuner au restaurant de l’Hôtel Litwor, nous partons en direction du cœur de Zakopane pour une petite promenade sur la rue piétonne où il y a de nombreuses boutiques et de belles terrasses.
Après quelques petits achats de souvenirs, nous revenons à l’hôtel à 10 h 50, récupérons nos bagages à main et marchons tranquillement jusqu’au stationnement de notre autocar.
Nous partons à 11 heures alors que le mercure indique 22 degrés Celsius.
Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, nous précise que ce beau temps est inhabituel pour le mois de septembre. « Sachez que les météorologues d’ici prévoient que le mercure va grimper, comme hier, à 29 degrés Celsius. »
« Avant de filer vers l’ancienne capitale de la Pologne, Cracovie, nous nous rendrons dans la région des Beskides qui est une succession de massifs montagneux. Nous allons y admirer des églises d’époque en bois », nous informe Krystyna.
Nous sommes dans la voïvodie de Petite-Pologne. Nous filons sur la route 47 et nous traversons le village de Poronin, qui compte moins de 3 500 habitants.
La route est congestionnée… nous sommes complètement arrêtés, et ce, un bon moment. Il n’y a qu’une seule voie sur un pont que nous devons traverser, donc il faut y aller à tour de rôle… la circulation venant du nord… puis celle venant du sud!
Rendus à Nowy Targ, nous bifurquons vers l’Est sur la route 969 en direction de Dębno.
« En tournant ici, clame Krystyna, nous nous allongeons. Mais il y a plusieurs églises en bois qui valent ce petit détour. »
« Certaines sont inscrites à la liste du patrimoine de l’humanité de l’UNESCO, dont celle de Dębno où nous allons nous arrêter pour visiter l’église Saint-Michel Archange, qui date du XVe siècle. »
« Le nom de Dębno signifie bois de chêne, probablement parce que le bois de chêne est très présent dans la région. »
« Dębno est une ville de la voïvodie de Petite-Pologne. Elle compte plus ou moins 13 800 habitants et est située à seulement 40 km au nord-est de Zakopane. »
L’église Saint-Michel Archange
Nous descendons à 12 h 15 devant l’église paroissiale de l’Archange Saint-Michel… Elle est toute en bois et inscrite à la liste du patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 2003.
« C’est l’une des plus anciennes églises en bois de Pologne », soutient Krystyna. « Mais, on y célèbre encore des offices religieux. »
« La ville de Dębno, souligne notre accompagnatrice, fait partie de la route de Malopolska… qui s’étire sur 1 500 km et où l’on retrouve pas moins de 230 monuments variés, dont 8 qui sont inscrits à la liste de l’UNESCO. »
Photo ci-dessus : Une affiche indiquant que l’église Saint-Michel Archange de Dębno est le sixième arrêt de la route « Szlak Gotycki w Małopolsce », la route gothique de Malopolska.
Nous marchons tout autour de l’église, car elle n’est pas ouverte pour le moment.
Photo ci-dessus : La magnifique église de l’archange Saint-Michel… tout en bois. Elle a été construite au milieu du XVe siècle en bois de mélèze. Il s’agit d’un des chefs-d’œuvre les plus remarquables de l’architecture en bois typique de la Petite Pologne.
Photos ci-dessus : Sur le parterre de la petite église de l’archange Saint-Michel… il y a un chapelet en pierre!
Photos ci-dessus : Sur le terrain de l’église, nous pouvons admirer cette magnifique œuvre d’art représentant l’archange Saint-Michel terrassant le démon!
Nous entrons… et on nous informe que les photos sont interdites. Grrr!
L’intérieur de l’église est fort intéressant, même si c’est très petit. Ça sent toutefois le renfermer.
La chapelle, qui est située sous le clocher, est moins décorée que le chœur, mais laisse admirer ses poutres multicentenaires.
Dès notre entrée, la personne responsable des lieux met en marche une bande audio française nous racontant l’histoire de l’église!
Un autre groupe entre. Ils sont polonais, alors ils se demandent ce qui se passe, ne comprenant pas les informations.
« L’église Saint-Michel Archange de Dębno, nous indique la voix de la bande sonore, est un beau témoignage de la culture polonaise et du talent des gens de Podhale, la région la plus méridionale de la Pologne. »
« Les poutres constituant la charpente du lieu de prière ont été assemblées avec des chevilles en bois, il n’y a aucun clou », ajoute-t-on.
« La peinture murale de l’église, une polychromie du XVe siècle, est de style gothique renaissance. Elle affiche 33 couleurs et 77 dessins différents! »
Ce qui frappe est que la peinture ait si bien conservé ses couleurs… depuis 500 ans.
Puis, la bande sonore décrit les éléments un après l’autre : un aigle jagellonnien, un superbe triptyque réalisé par un artiste de Cracovie, un crucifix posé sur l’arc du toit de l’église datant de 1380, un petit autel à gauche, un tabernacle gothique unique du XIVe siècle qui n’a pas été utilisé depuis 300 ans, une statue de Saint-Nicolas, un drapeau du XVIe siècle. Le roi Jean III Sobieski l’a laissé ici quand il rentrait de Vienne après avoir vaincu les Turcs, etc.
Ce qui est comique, c’est que la dame qui nous reçoit nous indique avec de grands gestes de ses bras les éléments de la décoration mentionnés par la voix… mais nous sommes quasi certains qu’elle ne comprend pas le français!
« Les autels latéraux, en style baroque, remontent au XVIIe siècle. L’autel de gauche porte cinq figures gothiques de l’année 1440, formant le “Cortège de Cing Vierges”. »
Photo ci-dessus : Le magnifique triptyque qui décore le maître-autel date de la fin du XVe siècle et est un exemple de la transition entre les styles gothique et Renaissance. (Photo provenant d’Internet)
Photo ci-dessus : Le crucifix posé sur l’arc de la charpente de l’église date de 1380. On le nomme « l’Arbre de Vie ». L’auteur a profité de la forme croisée d’une branche pour le sculpter. (Photo provenant d’Internet)
Photo ci-dessus : La peinture murale de l’église nous montre, entre autres, Saint George combattant le dragon. (Photo provenant d’Internet)
Photo ci-dessus : Il y a une statue gothique à côté du tabernacle. Elle date de l’année 1420 et représente Saint Nicolas. (Photo provenant d’Internet)
La dame nous montre un instrument de musique… et nous en fait une brève démonstration.
Il s’agit d’un tympanon, un instrument de musique de la famille des cithares, qui est au sol au pied de l’autel. Il était utilisé au lieu de clochettes pendant la messe. Il date du XVe siècle. Son lingot plus fin produit des tons graves, celui qui est plus gros produit des tons aigus, ce qui semble être contre la loi de la physique.
Il y a un magnifique chandelier moderne.
Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont appris que le célèbre bandit slovaque, Jerzy Janosik (1688-1713), fréquentait cette église. C’était un genre de « Robin des bois » de la région, car selon la légende, il volait les riches pour donner aux pauvres. Il est l’objet de nombreux romans, pièces de théâtre et films.
Nous sortons.
Photo ci-dessus : Dans la cour de l’église, il y a ce drôle de cabanon.
En marchant vers l’autocar, nous apercevons un énorme nid de cigogne.
Photos ci-dessus : Un énorme nid de cigogne.
Photo ci-dessus : Dębno, une ville où le temps semble s’être arrêté depuis longtemps.
Nous grimpons dans l’autocar et repartons à 13 heures.
Un restaurant-musée : Góralsko Strawa
Notre chauffeur, Rafao, mène son véhicule pour revenir sur nos pas… sur la route 969.
Krystyna nous indique que nous devons rouler sur 18 km avant d’arriver au restaurant.
Nous traversons Waksmund, un petit village de moins de 2 500 habitants, puis nous bifurquons sur la route 957 et nous traversons le village de Jabtonka… situé à la frontière avec la Slovaquie.
Le thermomètre de l’autocar indique… 27 degrés Celsius.
Nous arrivons à Nowy Targ à 13 h 20. Le restaurant se nomme Góralsko Strawa.
Photo ci-dessus : L’extérieur du restaurant Góralsko Strawa situé à Nowy Targ dans le sud de la Pologne.
C’est un restaurant typiquement campagnard dont l’intérieur est décoré d’objets de toutes sortes : chaises et tables veillottes, petits berceaux, cloches de vache en bois. Il y a également un gros foyer rempli de branches de sapin.
Photo ci-dessus : Une belle sculpture… dans la décoration du restaurant « Góralsko Strawa ».
Nous nous installons à une grande table où des plateaux d’un excellent pain et trois sortes de salades de choux nous attendent.
Au menu un filet de porc avec pommes de terre pour Céline et une assiette de saumon avec une bière pour moi. Tout est excellent.
Après le repas, Krystyna nous invite à monter à l’étage pour jeter un coup d’œil sur la salle de réception du restaurant. Wow, elle est totalement différente de la salle à manger du rez-de-chaussée. C’est en style art déco.
L’endroit est merveilleux pour les réceptions. Il y a même une scène au fond de la pièce pour accueillir un orchestre. Il y a de magnifiques lampes suspendues, un beau bar en bois et des vitraux dans les fenêtres.
Photos ci-dessus : Magnifique salle de réception du restaurant Góralsko Strawa à Nowy Targ.
En route pour Cracovie
Nous repartons à 14 h 30… alors que le mercure indique 31 degrés Celsius.
Krystyna nous indique que Cracovie est somme toute assez proche à 90 km d’ici. Mais elle ajoute qu’étant donné que nous allons rouler sur une route à une seule voie de chaque côté, nous mettrons probablement 2 heures 30 pour arriver à destination.
Nous filons sur la route 47. En fait le verbe filer n’est sans doute pas le plus approprié dans les circonstances. La route est congestionnée.
« C’est toujours comme cela dans la région de Zakopane, souligne notre accompagnatrice, la ville est victime de son succès. »
Elle ajoute que selon elle il y a plus de touristes en Pologne cette année que par le passé. « C’est un beau pays, maintenant vous le savez, et ici la crise des migrants ne se fait pas sentir. Qui plus est, la Pologne n’a pas été victime d’attentats terroristes… touchons du bois. »
« Il y a très peu de grandes autoroutes en Pologne », fait-elle remarquer.
Photo ci-dessus : La route nous offre de beaux paysages.
Nous sommes maintenant sur la route 7.
Krystyna profite du trajet pour nous distribuer d’autres documents d’information sur la Pologne. Notamment des textes sur les écrivains et sur le cinéma polonais, incluant un résumé du récent film « Les Innocentes »… que nous avons visionné tout juste avant de partir du Québec.
Puis, elle offre à chacun des membres du groupe un petit morceau du fromage fumé… spécialité de Zakopane, le « oscypek ». Délicieux!
Il est 16 heures et nous voici pris dans un nouveau bouchon de circulation! Cette fois-ci, il y a des travaux routiers.
Un petit verre de Żubrówka
Notre accompagnatrice continue à jouer les serveuses! Elle nous sert cette fois-ci un verre de vodka.
« La meilleure de Pologne : la Żubrówka, également connue en français comme la vodka à l’herbe de bisons. »
« Il s’agit d’une vodka aromatisée aux herbes qui est distillée à partir de seigle et embouteillée à 40% d’alcool par volume! Sa saveur est unique et est décrite par les experts comme ayant des notes de bois, de vanille, de noix de coco et d’amande! »
« La vodka Żubrówka est en vente à la société des alcools au Québec », précise-t-elle.
Krystyna nous indique que nous apercevons Cracovie à l’horizon, avec ses hauts immeubles blancs.
« Il y a encore 200 bisons dans le nord-est de Varsovie. L’herbe pousse là où ils font pipi. »
« Pour bien apprécier la vodka, il faut qu’elle soit bien froide. La meilleure façon est de laisser la bouteille au congélateur, la vodka devient alors liquoreuse, mais elle ne gèle pas. »
Ce soir, notre hôtel est le Holyday Inn Krakow… pour trois nuits.
Nous apercevons le fleuve Vistule à notre droite et le magnifique château de Wawel. Nous traversons la Vistule, puis arrivons à l’hôtel.
Avant de descendre de l’autocar, notre accompagnatrice nous précise que demain nous partirons à pied pour la visite de la ville à 9 heures.
« Au terme de nos visites, nous assisterons à un concert dans la vieille ville… et souperons dans un restaurant très chic. »
Nous descendons.
Nous avons la chambre 609, une très petite chambre où il n’y a pas de bain. Céline est un peu déçue.
Photos ci-dessus : Notre petite chambre à l’Hôtel Holyday Inn Krakow de Cracovie.
Nous descendons pour le souper à 19 h 25… et nous sommes les derniers!
Assez curieusement, on nous sert un verre de jus de pomme en apéro, puis un potage de céleri-rave avec de la poire, suivie d’une poitrine de poulet avec sauce dijonnaise. Pour dessert un succulent gâteau mi-fromage.
Tout est excellent, incluant un verre de vin blanc pour Céline et une bière pour moi (33zł).
Méli-mélo
La choucroute polonaise est constituée de plusieurs sortes de choux.
Le bigos, ou choucroute royale, est considéré comme le plat national polonais et est généralement servi le lendemain de Noël.
Photo ci-dessus : Un superbe plat de bigos! (Photo provenant d’Internet)
Aux différentes sortes de chou, on ajoute plusieurs variétés de viandes, des champignons, des oignons, du vin rouge de Madère et on fait cuire le tout lentement… à trois reprises.
Le chou devient alors brun.
À suivre…
À la découverte de Cracovie!
Photo ci-dessus : La Halle aux draps, construite au XIVe siècle, véritable symbole de Cracovie.
Bibliographie
Atlas en fiches, Pologne, Gdańsk, Vistule, Économie de la Pologne, etc., Éditions Atlas, 2008;
Auschwitz-Birkenau, Histoire et présent, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 34 pages;
Encyclopédie libre Wikipédia Pologne, Gdańsk, Malbork, Oliwa, Sopot, Toruń, Vistule et plusieurs autres pages;
Château de Malbork, Éditions VIA s.c., 2015, 32 pages;
Découvrir Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;
Gdansk, La Voie Royale, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 18 pages;
Les incontournables des Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;
C’est à Gdańsk que tout a commencé, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2016, 28 pages;
Jerzy Duda-Gracz — Golgota Jasnogórska , Paulinianum, 32 pages;
Guide de conversation polonais, Édition Lonely Planet, 2016, 252 pages;
Le Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;
Petit futé - Pologne, Petit Futé, 2015, 480 pages.
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