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Les Blue Jays en état de choc

Revue de presse

Jacques Doucet, Le Journal de Montréal, le 4 novembre 2015

Alex Anthopoulos

Le bruit courait depuis quelque temps et même mon collègue Rodger Brulotte m’en avait parlé de façon assez convaincante.

Mais je refusais d’y croire.

Pourtant c’est arrivé... Alex Anthopoulos a quitté les Blue Jays de Toronto!

Il a dit, en entrevue, que la direction de Rogers ainsi que le nouveau président des Jays Mark Shapiro souhaitaient qu’il continue dans ses fonctions de vice-président baseball et directeur général. Et qu’on lui avait offert un contrat de cinq ans avec une forte augmentation de salaire.

Mais il a viré les talons.

Chose certaine, l’ancien employé des Expos n’a pas posé un geste irréfléchi. Sa feuille de route prouve que malgré son jeune âge (il n’a que 38 ans) il est un homme au jugement solide.

Certes, Alex Anthopoulos a commis quelques erreurs de parcours après avoir accepté de succéder à J.P. Riccardi, il y a six ans. Mais, il a appris de ses erreurs et ne les a pas répétées.

Il a répété plusieurs fois «it was not a good fit», ce que j’interprète comme voulant dire qu’il n’était pas à l’aise dans le nouveau contexte administratif du baseball chez les Blue Jays.

Perte de son principal allié
Son principal allié, chez les Jays, était Paul Beeston, le président sortant. Son successeur, Mark Shapiro, a la réputation d’être un homme qui aime mettre la main à la pâte lorsqu’il est question de transactions et de philosophie générale en matière de baseball. D’ailleurs, il n’est pas le genre à sacrifier de jeunes espoirs dans le cadre de transactions, ce que Anthopoulos a fait deux fois au cours des dernières années.

Bien que sa stratégie ait permis aux Jays d’atteindre les séries pour la première fois depuis 1993 et qu’ils soient venus tout près de se rendre en série mondiale, j’ai l’impression que le nouveau président ne partageait pas cette approche.

Sous l’ancien régime, Alex n’avait pas les mains liées en matière de transaction, sauf pour les répercussions financières.

Que lui réserve l’avenir ?

Pour l’instant, rien de précis, assure-t-il. Mais soyez assuré qu’il ne fera pas la queue au bureau de l’assurance chômage!

Tous les postes convoités de directeur-gérant sont déjà occupés. Mais, il y aura bien une équipe aux coffres bien garnis qui trouvera le moyen de soumettre une offre alléchante dans un rôle qui lui conviendra.

Comble de l’ironie, fallait-il qu’au moment où Alex Anthopoulos commentait sa décision de quitter les Blue Jays, il apprenne qu’il avait été élu «Exécutif par Excellence» du baseball majeur en 2015 !

Si jamais le baseball majeur souhaitait implanter une nouvelle équipe à Montréal, via l’expansion ou un déménagement, Alex Anthopoulos serait l’homme tout désigné pour faire revivre les Expos, n’est-ce pas?

Un fait unique
Si comme moi vous étiez assis devant votre téléviseur, au début du premier match de la série mondiale entre les Mets et les Royals, vous avez été témoin d’un fait unique dans les annales du baseball majeur.

Jamais un circuit à l’intérieur du terrain n’avait été réussi sur le premier lancer de la 2e tranche de la première manche. Et si vous vivez encore pendant 100 ans, vous croyez qu’un tel événement puisse être réédité?

Pourtant, c’est ce que Alcidez Escobar, des Royals, a réussi sur le premier tir de Matt Harvey. Vous me direz peut-être qu’un Yeonis Cespedes plus alerte aurait pu capter cette flèche dans l’allée de gauche, mais le fait demeure qu’il ne l’a pas fait et que Escobar a contourné les buts sans même qu’un relais soit dirigé vers le marbre.

Chaque fois qu’un match de baseball commence, je me dis qu’il est possible que j’assiste à un jeu que je n’ai jamais vu, même si j’ai décrit près de 6000 matchs de baseball et que j’en ai vu au moins 1000 autres à la télé.

Et le mardi 27 octobre 2015 était l’une de ces occasions.

C’était le 11e circuit à l’intérieur du terrain dans l’histoire des séries mondiales, et seulement le deuxième réussi par le premier frappeur en première manche.

L’autre avait été réussi par Patsy Dougherty, des Americans de Boston, aussi en fin de première manche, une claque de deux points aux dépens de Same Leever, lors du deuxième match de la série contre les Pirates de Pittsburgh en 1903.

Incidemment, cette série mondiale était la première de l’histoire des majeures... et personne -d’entre nous n’en a été témoin.

À l’an prochain
Alors voilà. C’est ma dernière chronique pour la saison 2015 du baseball majeur. Je vous remercie d’avoir été fidèle au rendez-vous, le mercredi, et souhaite vous retrouver dans cette page, tous en santé, le printemps prochain.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Remplis sous: Baseball et softball Mots clés:
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