L’honneur des filles est sauf

Revue de presse

Jean-François Plante, Le Droit, le 14 juillet 2015

Habituée de se frotter à des équipes midget AAA, l'équipe canadienne féminine de baseball a embrayé en deuxième vitesse lundi soir à Ottawa.

Parce qu'elles visent la médaille d'or aux Jeux panaméricains de Toronto, les Canadiennes ont poursuivi leur préparation en se mesurant à une équipe d'hommes de la Ligue de baseball de la capitale nationale. La troupe de l'entraîneur-chef André Lachance s'est agréablement bien défendue devant une foule d'environ 400 spectateurs curieux au stade Raymond Chabot Grant Thornton.

Photo ci-dessus : L'équipe canadienne de baseball féminin se préparait, lundi soir, pour les jeux panaméricains en affrontant une équipe senior tier-II d'Ottawa. Après un lent début, elles ont réussi à tenir tête aux hommes. (PATRICK WOODBURY, LEDROIT)

Après un lent départ où elles se sont creusé un déficit de 7-0 après trois manches et demie, les Canadiennes ont montré un visage différent pour remonter le pointage jusqu'à 7-7 avant de s'incliner 8-7 après sept manches contre les Expos d'Ottawa, une équipe senior tier-II.

Les deux équipes nageaient dans l'inconnu avant le match. Lanceur gagnant, Alex Poulin, âgé de 24 ans, n'avait jamais joué contre une équipe entièrement composée de filles.

«On connaissait une joueuse de Cornwall (Jenna Flannigan) qui joue contre nous une fois par mois, mais je n'avais jamais lancé contre neuf filles de suite auparavant. Ça faisait bizarre. J'étais nerveux de lancer à l'intérieur, mais je n'avais pas le choix. Les tirs de leurs lanceuses sont plus lents que ce que nous sommes habitués de voir, mais leurs courbes et leurs changements de vitesse sont aussi bons que les tirs des gars!»

Le fait saillant de la carrière d'Alex Poulin avait été sa participation aux Séries mondiales des Petites Ligues en 2005 avec les Red Sox d'Orléans. Le match contre l'équipe canadienne féminine est venu s'ajouter à ses meilleurs souvenirs.

«Elles voulaient jouer contre une équipe de deuxième division. Nous sommes huit dans notre ligue et nous sommes au milieu du peloton. Je ne sais pas pourquoi nous avons été choisis, mais c'était une expérience spéciale.»

Receveuse de l'équipe canadienne, Stéphanie Savoie est habituée d'affronter les gars au baseball. «J'avais quatre ans quand j'ai commencé. Mon frère plus âgé jouait et je voulais jouer aussi. J'ai toujours joué avec des gars. Quand on veut, on peut. J'ai trouvé des façons de m'intégrer et j'avais le talent pour rivaliser. Ce soir, nous n'avions aucune attente. Nous avons approché ce match comme une occasion de nous préparer aux Jeux», raconte celle qui porte habituellement les couleurs de l'équipe féminine du Québec, mais qui joue dans des ligues masculines à Drummondville à l'occasion.

Le baseball féminin fera ses débuts aux Jeux panaméricains de Toronto la semaine prochaine. Le Canada amorcera son tournoi lundi prochain contre le Cuba. Le tournoi va rassembler cinq équipes et les Canadiennes veulent faire partie de l'histoire.

«L'objectif, c'est la médaille d'or. Nous serons extrêmement déçues si nous devons nous contenter d'une autre couleur de médaille. Nos bâtons peuvent faire mal. Nous avons une bonne rotation de lanceurs et notre défensive peut nous faire gagner», a expliqué celle qui s'est rendue sur les sentiers à ses cinq présences au bâton (simple, atteinte deux fois par des tirs, un but sur balle et sauve sur une erreur).

Le Canada devra lutter contre les Américaines sans oublier les Vénézuéliennes qui peuvent surprendre. Le meilleur résultat canadien de la carrière de Savoie a été une médaille d'argent en 2008. Elle croit toutefois que l'équipe approche son apogée. «Notre noyau de vétérante est solide avec du bon leadership et nos jeunes joueuses sont très fortes.»

Les joueurs de la Ligue de baseball de la capitale nationale en ont été témoins lundi soir.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.