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Au stade de 11 h 30 à 20 h 30… pour finalement encaisser la défaite!

Coupe du monde de baseball féminin 2014

Texte d'Alexis Brudnicki, traduit par Jacques Lanciault

Pluie

MIYAZAKI, Japon, 5 septembre 2014 – Le moins que l’on puisse dire des troupières de l’équipe nationale féminine canadienne est qu’elles ont livré un combat acharné, mercredi, face à leurs homologues des États-Unis! Un très long affrontement disputé sous la pluie et dans la boue, un combat fait de sueurs et au final de larmes, où les nôtres se sont inclinées au compte de 8 à 7 dans un match ponctué de 2 délais de pluie, de 5 remontées spectaculaires et de 22 coups sûrs!

Photo ci-dessus : Un match qui s’est éternisé. Laissons Stéphanie Savoie, une des deux Québécoises de l’équipe nous raconter en quelques lignes sa journée : « Méchante journée de fou! Arrivons au terrain à 11 h 30 pour notre match de 13 h 30. Premier délais en raison de la pluie. Le début du match est reporté à 15 h 15! Puis, le match est arrêté en sixième manche. Autre délais de pluie, cette fois-ci de 18 h 00 à 19 h 30. Finalement reprise du match et défaite crève-coeur au pointage de 8 à 7 contre les États-Unis ! Jour de repos demain et retour sur le terrain vendredi contre le Japon ! » (Photo : Alexis Brudnicki)

Pour la troupe canadienne, déjà assurée d’un carton d’invitation pour la deuxième ronde du tournoi de la Coupe du monde de baseball féminin disputé à Miyazaki au Japon, il s’agissait d’un premier revers en trois matchs.

« Nous n’abandonnons jamais », a déclaré le gérant de l’équipe canadienne, André Lachance. « Je suis fier de mon équipe, de la façon dont nos joueuses se présentent sur le terrain jour après jour, elles se battent, elles n’abandonnent jamais et elles croient toujours qu’elles ont une chance de gagner. Et dans un tournoi comme celui-ci, c’est bien ainsi, car nous affrontons toujours les meilleures équipes au monde. Pas seulement les États-Unis, comme aujourd’hui, mais aussi les Australiennes, les Japonaises, et les autres. »

« Quel que soit le score, nous allons nous battre jusqu’à la fin. »

Le début de la rencontre a été retardé de près de deux heures. Puis, le match a commencé. Mais, en sixième manche, la pluie est devenue si forte que les officiels ont arrêté la rencontre. À ce moment-là, les Américaines menaient au compte de 7-6, mais les Canadiennes étaient au bâton et le point égalisateur était sur les buts… et il n’y avait qu’un seul retrait dans la manche.

Dès que la pluie a diminué, l’équipe d’entretien du terrain au stade Sun Marine s’est mise au travail…, avec l’aide des joueuses canadiennes et de plusieurs bénévoles, et ce, pour accélérer le travail. Les nôtres ont épongé et épongé encore l’eau qui se trouvait sur le champ intérieur fait de terre! Nos jeunes filles ont laissé une forte impression chez les amateurs prenant place dans les gradins et chez les représentants des médias… et elles ont été ovationnées lorsqu’elles ont repris place sur le terrain ainsi qu’à la fin de la rencontre.

« C’est entre autres cela notre équipe », a lancé fièrement André Lachance. « Une image des valeurs de notre pays. Nous n’avons pas vraiment réfléchi. Il nous est apparu normal de donner un coup de main. Cela montre beaucoup de choses quant à l’unité qui règne au sein de notre groupe. Nous croyions sincèrement que c’est ce qu’il fallait faire dans les circonstances. Je suis content que notre geste, pourtant tout naturel, ait été apprécié. »

Équipe Canada

Photo ci-dessus : Tout au fond de l'abri des joueurs, les entraîneurs André Lachance, Patricia Landry et Christian Chénard surveillent attentivement le match. (Photo : Alexis Brudnicki)

« Nous avons pris la bonne décision et ç’a été rapide. J’ai été surpris qu’une petite demi-heure après que nous nous soyons joints aux travaux que le terrain soit prêt! Une autre situation dont nos joueuses se souviendront toute leur vie. Nous avons fait bonne impression sur les gens d’ici. Ils méritaient un peu d’aide. Après tout, ils avaient déjà travaillé fort une première fois pour nous permettre d’amorcer la rencontre et nous ne voulions pas le match prenne fin ainsi. Autant que possible, un match de baseball ne doit jamais finir de cette façon. »

Malgré la défaite crève-cœur, André Lachance voulait être certain que ses joueuses sorte du terrain la tête haute et que toutes comprennent que ce revers ne faisait qu’ajouter à leur expérience de vie.

« Je sais que c’est difficile », a admis le pilote canadien alors qu’il s’adressait à ses joueuses après le match. « Nous voulons gagner tout le temps. Mais, malgré la défaite, je ne pourrais pas être plus fier de vous, les filles. La façon dont vous avez joué aujourd’hui, votre empressement à travailler sur le terrain... Vous n’avez jamais abandonné. Vous n’avez aucune idée de la très haute estime que vous portent aujourd’hui les Japonais. Vous pouvez être fières de vous, vous avez fièrement représenté le Canada! »

Pendant que l’équipe prenait le chemin de l’autobus avec tout l’équipement, pour le retour à l’hôtel, une larme à l’œil, Kazunori Kodama, le chauffeur de l’autobus des Canadiennes pour la durée de la Coupe du Monde a chargé les sacs dans les remises, puis il a demandé à la traductrice assignée à l’équipe de traduire son message.

« Beau match tout le monde », a dit Kodama en japonais. « Merci beaucoup pour le superbe match que vous m’avez offert. J’ai été touché par votre attitude. J’en ai pleuré. »

Durant tout le match, les deux équipes se sont échangé l’avance. Dès le début de la rencontre, les nôtres ont pris les devants 3-0.

Nicole Luchanski, qui joue au deuxième but depuis plusieurs années pour les Canadiennes, a amorcé le match avec un simple et elle a mis la pression sur les Américaines durant tout le match. La jeune femme originaire d’Edmonton en Alberta a ramené un dossier de 2-en-4 avec un but volé et trois points comptés. Sa façon de jouer est un des facteurs qui fait que la troupe canadienne connaît le succès depuis qu’elle est avec l’équipe.

« La première fois que je l’ai vue jouer, c’était en 2006 lors du championnat canadien, j’ai tout de suite su que je la voulais avec l’équipe », soutient Lachance. « Elle n’avait que 16 ans et elle était partout sur le terrain, n’hésitant jamais à plonger pour attraper la balle. Je me suis dit : “C’est le genre de fille dont nous avons besoin.” Elle est avec nous depuis la première année du programme et elle est depuis notre joueuse de deuxième but. »

« C’est une véritable bougie d’allumage. Elle ne dit pas grand-chose en dehors du terrain, mais quand il est temps de sauter sur le losange, elle est toujours là prête à se salir pour que nous gagnions. Nous savons que nous pouvons toujours compter sur elle. »

Une autre « vétérane » de l’équipe, Ashley Stephenson, a réussi deux coups sûrs, elle aussi, en plus de produire de points dans le match. En cinquième manche, elle a soutiré un but sur balles, le quatrième consécutif accordé par les Américaines dans un tour à la frappe où les nôtres ont compté trois fois.

L’athlète originaire de Mississauga en Ontario est une des joueuses qui s’assure en tout temps que les joueuses canadiennes démontrent leur enthousiasme sur le terrain, comme dans l’abri. Elle sait donner son élan à l’équipe.

« C’est pourquoi, année après année, nous les gardons précieusement avec nous », explique Lachance. « Elles ont de l’expérience. Elles ont déjà affronté les États-Unis par le passé. Notre fiche est de quatre gains contre trois revers contre elles en matchs de la Coupe du monde et toutes ces rencontres contre elles ont été de grands moments de baseball. »

« Depuis qu’elles sont avec nous, elle communique leur enthousiasme, leur passion du jeu et leur longue expérience aux plus jeunes de l’équipe. Même en ne jouant pas aujourd’hui, ces jeunes baseballeuses ont beaucoup appris sur comment il faut jouer dans un match de Coupe du monde. »

Meagan Cornelssen (Grand Prairie, AB), elle qui patrouille le champ gauche, la recrue Kelsey Lalor (Red Deer, AB) et la receveuse Stéphanie Savoie (La Pocatière, QC) ont produit un point chacune.

Savoie, qui a été limitée à deux buts sur balles en quatre visites à la plaque, a été très impressionnante derrière le marbre. Elle a toujours gardé la balle au centre de son corps, ramenant merveilleusement bien les tirs dans la zone des prises et dirigeant de main de maître les lanceuses qui ont grimpé sur le monticule.

Stéphanie Savoie

Photo ci-dessus : Stéphanie Savoie est la clé de voute de la défensive canadiennes selon le gérant de l’équipe André Lachance. (Photo : Alexis Brudnicki)

« Nous avons mis beaucoup d’emphase sur notre jeu en défense lors de notre préparation. Nous avons fait le pari que si nous commettions moins d’erreurs que nos adversaires, nous allions gagner plus de matchs que nous allions en perdre et Stéphanie est notre pilier à ce niveau, car c’est elle peut diriger les filles ayant le jeu devant elle », a confié André Lachance.

« Stéphanie s’est retrouvée à la plaque avec les buts remplis en septième manche et c’est elle que nous voulions voir là dans de telles circonstances. Cette fois-ci, ça n’a pas marché, mais je suis toujours fier d’eux quand même. »

« Et je le serai toujours. »

Vanessa Riopel

Photo ci-dessus : Vanessa Riopel a tenu son équipe dans le match durant son séjour de trois manches au monticule. (Photo : Alexis Brudnicki)

Vanessa Riopel (Repentigny, QC) a amorcé le match au monticule pour le Canada, et ce, même si elle avait lancé les deux dernières manches du match d’hier face à la Chine Taipei. L’artilleuse droitière de 24 ans a lancé trois manches cédant quatre points, dont trois sont mérités à sa fiche. Elle a accordé sept coups sûrs et un but sur balles.

Melissa Armstrong (Saskatoon, SK) s’est amené en relève et a œuvré durant une manche et deux tiers, cédant trois points sur quatre coups sûrs et un but sur balles. Elle a inscrit un retrait sur des prises. Amanda Asay (Prince George, C.-B.) a terminé le match sur la butte officiant une manche et deux tiers et cédant un point sur trois coups sûrs et un but sur balles. C’est elle qui a hérité de la défaite.

« Nous avons montré à nos prochains adversaires que nous allons leur offrir une forte résistance », a fait observer Lachance. « Je suis certain qu’ils ont assisté à nos matchs et qu’ils ne sont pas trop confortables à l’idée de nous affronter. Nous voulions qu’ils sachent que tout peut arriver lorsqu’ils jouent contre nous et qu’ils devront travailler d’arrache-pied pour nous battre. »

Méli-mélo
L’équipe nationale féminine affrontera le Japon dans son premier match en deuxième ronde.

La rencontre aura lieu vendredi à 5 heures 30 (heure de l’Est)

Ce match est télédiffusé sur Internet à l’adresse suivante : http://internetv.tv/browse.php.

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