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Denis Boucher, il y a 20 ans…

Revue de presse

Étienne Bouchard, Agence QMI, le 6 septembre 2013

Denis BoucherMONTRÉAL - L'ex-artilleur Denis Boucher a certes marqué l'histoire du baseball québécois il y a exactement 20 ans. En effet, le 6 septembre 1993, il devenait le premier représentant de la Belle Province depuis Claude Raymond à porter les couleurs des Expos dans le cadre d'un match disputé à Montréal.

Bien préparé pour cette rencontre mémorable, le gaucher a d'ailleurs offert une bonne première impression aux plus de 40 000 spectateurs ayant rempli le Stade olympique. Le numéro 38 avait concédé un point, six coups sûrs et aucun but sur balles en six manches aux dangereux frappeurs des Rockies du Colorado; son seul faux pas ayant été un circuit accordé à Andres Galarraga. Les Expos l’avaient emporté 4-3.

Pour celui qui avait également porté les couleurs des Blue Jays de Toronto plus tôt au cours de sa carrière dans les majeures, la journée a été remplie d'émotions.

«Durant la semaine qui précédait, il y avait eu beaucoup de préparation. Aussi, c'était une bonne chose que la partie ait lieu en après-midi, car je n'ai pas eu le temps de trop penser. Je me suis aussi bloqué l'attention du monde extérieur, dont les médias. Après un bon déjeuner, je m'étais rendu au stade vers 10 h», a-t-il expliqué durant une entrevue téléphonique, jeudi.

«C'était gros, mais à vrai dire, on est toujours nerveux et on a des papillons dans l'estomac avant chaque match des majeures, car on veut bien faire à chaque fois. […] Par contre, je savais bien que c'était très spécial.»

Faire connaissance à nouveau
L'homme aujourd'hui âgé de 45 ans s'estime chanceux d'avoir affronté les Rockies ce jour-là. Quelques mois auparavant, il avait participé au camp d'entraînement de ceux-ci, après qu'ils l'eurent choisi au cours d'un repêchage d'expansion. Toutefois, Boucher a été échangé aux Padres de San Diego à l'aube du calendrier régulier, avant de se retrouver avec les Expos par le biais d'une autre transaction, le 10 juin 1993.

«Je les connaissais très bien et ça m'a aidé, a-t-il mentionné à propos de ses rivaux du Colorado. Ils avaient notamment Eric Young, qui était très rapide, Dante Bichette et Galarraga, qui avaient tous les deux énormément de puissance. En plus, ils pouvaient compter sur des gars d'expérience comme Charlie Hayes et Joe Girardi, maintenant gérant des Yankees de New York.»

L'heure de gloire des Canadiens
À l'occasion de son départ durant lequel il a effectué 81 tirs, dont 54 prises, Boucher a eu la chance de plancher avec son compatriote Joe Siddall, qui se retrouvait derrière le marbre. D'ailleurs, ce fut la première fois de l'histoire du baseball majeur qu'un duo lanceur-receveur canadien était en action.

«Nous étions très à l'aise ensemble, car nous avions déjà joué l'un contre l'autre dans les mineures ou encore, nous avions été coéquipiers, comme à Ottawa. Lancer à Joe était une chose facile.»

Cette première a en quelque sorte ouvert la voie aux joueurs du pays, d'après l'instructeur des lanceurs de l'équipe nationale.

«Ç'a été comme une renaissance des Canadiens et cela a fait ouvrir les yeux des dirigeants du baseball. Aujourd'hui, nous sommes représentés dans toutes les formations des majeures. On le voit avec les Joey Votto, qui a déjà été choisi le joueur par excellence, Justin Morneau et Russell Martin, qui prendra part aux matchs éliminatoires cette année», a-t-il ajouté.

Les Expos : un enclos solide
En 1993, les Expos de Montréal formaient une équipe redoutable, particulièrement en deuxième moitié de saison.

Ils avaient présenté un dossier de 94-68, ce qui leur avait permis de terminer à trois parties des Phillies de Philadelphie et du sommet de la section Est de la Ligue nationale. Cependant, leur rendement annonçait surtout ce qui allait survenir l'année suivante, alors que Montréal a dominé le baseball avec 74 triomphes dans un calendrier écourté.

«Avec trois voltigeurs étoiles en Marquis Grissom, Larry Walker et Moises Alou, on avait une très bonne équipe. Mais notre enclos de relève était fort avec les John Wetteland, Mel Rojas, Tim Scott et Jeff Shaw, qui est devenu un "closer" plus tard dans sa carrière. Les partants pouvaient lancer cinq ou six manches et on savait que nos chances de gagner étaient bonnes.»

Et c'est sans compter la présence du vénérable Felipe Alou, qui était davantage reconnu pour ses gestes que pour ses paroles, d'après le Québécois.

«Il parlait peu, mais il excellait côté stratégie. Il connaissait tous les joueurs de la formation adverse et pouvait déplacer ses gars en conséquence. Felipe laissait ses hommes agir et c'était l'une de ses qualités», a conclu celui qui, en plus de son implication dans l'équipe nationale, travaille également comme recruteur chez les Yankees de New York.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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