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Derrière la cage des frappeurs

Revue de presse

Maurice Dumas, Le Soleil, 18 juillet 2013

Pierre-Luc LaforestOn ne le réalise pas toujours, mais notre métier nous donne parfois des privilèges. Comme assister aux exercices au bâton de deux équipes de baseball qui s'affrontent quelques heures plus tard dans un match régulier.

Tous les goûts sont dans la nature. L'exercice au bâton, c'est quasiment le dessert avant le plat principal pour l'amateur de baseball que je suis. J'exagère à peine avec cette confidence. Bien installé derrière la cage des frappeurs, il n'y a pas de meilleur endroit pour placoter ou jaser de baseball. En attendant la prochaine pétarade...

Qui dit exercice au bâton dit Eddie Lantigua, le cogneur de puissance des Capitales pendant neuf saisons. On ne peut dissocier les deux. L'un ne va pas sans l'autre.

Photo ci-dessus : En carrière, Pierre-Luc Laforest a claqué 135 coups de circuit dans le baseball affilié, dont deux dans les ligues majeures. Il en a ajouté 54 dans le baseball indépendant, dont 46 avec les Capitales de Québec. Il en a également claqué plusieurs au sein des équipes nationales canadiennes, dont deux aux Jeux olympiques. (Photo Nandre Bois)

Eddie Lantigua en a animé des exercices au bâton des Capitales. Il a catapulté des centaines et des centaines de balles de l'autre côté des clôtures du Stade municipal du parc Victoria. Les terrains de tennis derrière la clôture de gauche en tremblent encore. Il frappait des coups en flèche et des balles en hauteur qui dessinaient un bel arc avant de retomber sur la terre ferme.

Des jeunes et des moins jeunes se chamaillaient dans le parc Victoria pour ramasser les balles propulsées par Eddie Lantigua. Certains délimitaient leur territoire et ne toléraient aucun intrus. Les balles cueillies par ces chasseurs étaient ensuite revendues aux Capitales à 1 $ l'unité.

Le contact de la balle avec le bâton d'Eddie Lantigua provoquait un son spécial, un son exclusif aux véritables bombardiers. C'est encore le cas aujourd'hui. Il a récemment participé à un exercice au bâton des Capitales. Il n'avait presque rien perdu de sa puissance.

La marque de 31 circuits en une saison d'Eddie Lantigua tient encore. Ce record établi en 2005 ne sera probablement jamais abaissé. Pierre-Luc Laforest s'en est approché sans vraiment le menacer avec 24 longues balles, en 2009.

Le premier circuit de Pierre-Luc Laforest dans l'uniforme des Capitales demeurera longtemps gravé dans la mémoire des habitués du Stade municipal. Un coup de canon qui a survolé le tableau indicateur au champ droit. Ce frappeur gaucher ne se contentait pas de retrousser la balle dans son champ. Il l'expédiait avec force dans toutes les directions.

D'autres canonniers
Au fil des ans, les Capitales ont aligné plusieurs frappeurs de longue distance. Carlos Rodriguez mordait souvent la poussière, mais la balle voyageait longtemps lorsqu'elle entrait en contact avec le gros bout de son bâton. Qui ne se souvient pas de ses claques retentissantes pendant le concours de circuits du match d'étoiles de 2003 présenté à Québec?

Plusieurs balles canonnées à l'extérieur des limites du Stade municipal provenaient également des bâtons de David Kennedy, Eric Kofler, Patrick Scalabrini, Bobby Wagner, Patrick Deschênes, Sébastien Boucher, Todd Leathers, Brian Cornelius et plusieurs autres.

Eric Kofler déployait beaucoup de puissance. Il frappait dur et sec. Patrick Deschênes se faisait également aller pendant l'exercice au bâton. Je me souviendrai toujours d'un missile de Juan Melo par-dessus la clôture du champ centre.

La nuance s'impose. L'exercice au bâton ne sert pas uniquement à prendre des élans pour ébranler les colonnes du temple. Elle prépare toutes les situations possibles pendant le déroulement d'une rencontre.

La formation actuelle des Capitales ne regroupe aucun frappeur de longue distance de la trempe d'Eddie Lantigua ou de Pierre-Luc Laforest. Je me régale néanmoins des élans au bâton d'avant-match. Rene Leveret n'a jamais frappé aussi loin que cette saison. Royce Consigli et Asif Shah étonnent par leur puissance. Sans être un «défonceur» de clôture, Sébastien Boucher possède tous les outils du frappeur complet. Je ne pensais jamais que Jonathan Malo et Josué Peley pouvaient réussir 10 ou 12 circuits par saison. Ils sont en bonne voie de répéter cet exploit.

Derrière la cage des frappeurs, on a l'impression que des balles partent en orbite. Quelle belle illusion!

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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