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Hormones de croissance : un avantage réel?

Revue de presse

Mario Morissette, Le Journal de Québec, le 27 septembre 2012

Éric GagnéÀ l’aide de sa biographie, Éric Gagné a relancé le débat sur les substances dopantes, particulièrement les hormones de croissance humaine (HGH) synthétisées.

Photo ci-dessus : Le 19 septembre dernier, Éric Gagné, alors instructeur des lanceurs de l’équipe nationale de France, a lancé une manche face aux représentants du Palm Beach State College. (Photo Christophe Elise / 42 Sports Images)

Sont-elles assez efficaces pour permettre à un lanceur de remporter le trophée Cy Young? Transforment-elles un partant moyen en as de la relève, voire le meilleur de sa profession? Ou s’avèrent-elles un placebo pour les athlètes inquiets en quête de performances exceptionnelles?

« Certes, il y a moins d’études qui ont été effectuées sur les hormones de croissance (HGH) que sur les stéroïdes anabolisants », affirme le docteur Richard Blanchette, membre fondateur de l’Association québécoise des médecins du sport.

« Cependant, scientifiquement rien ne prouve que ces hormones améliorent les performances ou qu’elles guérissent les tissus endommagés. D’ailleurs, je n’ai jamais lu une étude (sérieuse) là-dessus! » Le spécialiste doute évidemment qu’elles existent!

Gagné affirme avoir débuté sa consommation de « HGH » pour guérir un malaise au genou, blessure reçue durant un camp d’entrainement des Dodgers de Los Angeles.

« Par déduction, on (le corps médical) constate tout de même qu’elles augmentent la masse musculaire. Comme c’est le cas lors de la prise de stéroïdes, les tendons ne suivent pas le même rythme de croissance (impacts négligeables).

“Enfin, les HGH n’exercent aucun effet bénéfique sur le talent d’un sportif. Certes un lanceur n’augmente pas sa précision (à lancer des prises) et un frappeur ne sera pas plus habile à faire contact avec la balle à l’aide de son bâton”, image Richard Blanchette.

Mais un lanceur pourrait augmenter ses chances d’atteindre le niveau supérieur si la vélocité de a balle rapide gagnait quelques milles par heure.

Dans le cas de Gagné, il tirait déjà des petits pois au-delà des 90 mph au collège. En fin de carrière, durant son séjour à Québec il admettait avec candeur que les vélocités affichées par le pistolet radar dans les stades des ligues majeures étaient souvent exagérées. Ainsi, une dizaine d’années d’entrainement intensif lui auraient permis d’augmenter sa vélocité de quatre ou cinq mph. Ce n’est pas impossible, même à l’eau claire, parait-il.

Mentalité particulière
Le baseball professionnel a “historiquement banalisé”, l’usage de produits dopants. Les joueurs confrontés à des horaires exigeants et tenus d’offrir un spectacle quotidien pendant six mois par année ont rapidement agrippé ces béquilles chimiques et psychologiques.

“Le dopage s’est installé graduellement au baseball sans que les amateurs s’en aperçoivent. On est passé des stimulants (caféine, amphétamine, cocaïne), à la créatine, aux stéroïdes, puis aux hormones. À l’époque où Éric Gagné a consommé des hormones, ce produit n’était pas illégal, ni interdit par le baseball majeur”, rappelle le médecin qui a côtoyé le récipiendaire du Cy Young, au stade municipal, à l’été 2009.

Au retour du conflit de travail de 1994, les coups de circuit titanesques des Mark McGuire, Sammy Sosa, l’augmentation générale du nombre de longues balles, avaient ramené les foules dans les stades.

Le commissaire de ligues majeures et le syndicat des joueurs n’avaient guère le goût de soulever le couvercle de la marmite. En 2007, une enquête du sénateur George Mitchell (ancien juge) avait toutefois dévoilé le sombre secret de plusieurs joueurs sans que ces derniers subissent de sanctions ou ne passent aux aveux. Gagné est d’ailleurs le premier parmi les 89 visés par Mitchell à faire son “mea culpa” public.

“Éric affirme que 80 % des joueurs des Dodgers consommaient des produits dopants. À l’évidence, la direction de son équipe considérait que ce n’était pas grave. C’était dans les mentalités de l’époque.”

Sous les pressions du Congrès et du Sénat américain, MLB a depuis instauré des contrôles stricts. Cette saison, près d’une centaine de joueurs des mineures ont écopé de sanction minimale de 50 matchs. Melky Cabrera, meneur dans la moyenne au bâton dans la Ligue nationale a également été suspendu pour 50 parties à la mi-août.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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  1. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que malgré tout, sans les anabolisants, la carrière de Gagné n’aurait jamais rapporté autant de millions et elle n’aurait probablement jamais décollé. Il travaillerais probablement en ce moment pour nourrir sa famille. Même avec une carriere ecourtée, il a su remplir son compte de banque et assuré le bien-être de sa famille pour les futurs générations. 9 personnes sur 10 auraient pris le même gamble!

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