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Le mot du jour : Vychinsky

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Andreï Ianouarievitch Vychinski.

Vendredi, 24 février 2012

Source de la recherche
Les paragraphes suivants, tirée d’une réplique à Hubert T. Lacroix de Pierre Karl Péladeau, texte publié dans le quotidien Le Devoir du 16 février 2012 :

« Probablement trop accaparé par son rôle de président du conseil de la société Fibrek qui fait l'objet d'une offre non sollicitée, et forcé de reprendre le travail fait par la direction des communications de CBC/Radio-Canada, il aura répété le message que ses spin doctors avaient pondu il y a peu de temps pour discréditer le témoignage que j'ai été appelé à rendre, en raison d'une convocation en bonne et due forme, devant le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes, pour démontrer que CBC/Radio-Canada se défile par tous les moyens de ses obligations de transparence en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, privant ainsi les Canadiens du droit de savoir comment sont dépensées leurs contributions citoyennes.

Cette stratégie est d'autant plus méprisante à l'endroit des Canadiens qu'elle provient d'une société de la Couronne qui prétend divertir et informer la population avec toute la transparence et la rigueur qui devraient accompagner cet exercice. Quebecor a déjà eu l'occasion de répondre au tissu de faussetés propagées par la direction de CBC/Radio-Canada. Mais il apparaît incroyable qu'elles soient à nouveau relayées directement par son p.-d.g. devant public. C'est à proprement parler inimaginable, sinon dans des pays où la démocratie est à géométrie variable, qu'un haut fonctionnaire se fasse le complice d'une opération de dénigrement de cette envergure.

Dans la foulée du procès récemment effectué par le reportage sans fondement sur Quebecor de la généralement très bonne émission Enquête, Hubert T. Lacroix, digne d'un Vychinsky, a choisi d'instruire lui aussi uniquement à charge, compromettant ainsi la dignité de sa fonction.»

Définition :
L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend qui était ce Vychinsky auquel fait référence monsieur Péladeau.

« Andreï Ianouarievitch Vychinski était un juriste et un diplomate soviétique, né le 10 décembre 1883 à Odessa et mort le 22 novembre 1954 à New York.

Juriste de formation, d'origine bourgeoise et catholique, parlant bien le français, Vychinski est avocat à Bakou quand il adhère à la fraction menchévique du POSDR en 1903. Il fait très tôt la connaissance de Staline. Il ne rejoint les bolchéviques qu'en 1920, mais grimpe les échelons avec une rapidité surprenante, sans doute explicable à la fois par sa fidélité aussi inconditionnelle que précoce à Staline, qui connaissait son passé et à son absence absolue de scrupules dans ses actes et ses prises de position.

En 1922, il est désigné président du collège des avocats de Moscou. À cette fonction, il est un des instruments, sans doute le plus efficace, d'une propagande qui vise à donner au système judiciaire de la toute nouvelle Union soviétique les apparences du respect du principe de légalité, notamment dans les protections légales offertes aux accusés dans le cadre de leur défense.

Dès 1928, Vychinski mène les grands procès en tant que procureur de l'URSS. Contre Evgueni Pachoukanis, il définit les bases juridiques du droit soviétique et devient un des personnages les plus en vue du gouvernement

Il apparaît sur le devant de la scène lors des grands procès de Moscou, qui éliminent en plusieurs fournées, de 1936 à 1938, la quasi totalité de la vieille garde bolchévique. Ses écarts de langage, ses insultes aux condamnés, son mode d'accusation, toute sa personnalité soulèvent le dégoût et l'intérêt des journaux occidentaux qui, à l'époque, découvrent ces mises en scène stupéfiantes.

Les accusés reconnaissent eux-mêmes les forfaits qu'on leur reproche parce qu'ils sont soumis à des menaces ou, pire, parce qu'ils ont reçu des promesses de clémence s'ils agissent ainsi. Cette stratégie ne requiert aucune preuve alors même — comme le montra le procès de Zinoviev — que les engagements du procureur et de ses collaborateurs du NKVD n'ont jamais été tenus, la sentence de mort étant immédiatement exécutée après l'énoncé du verdict.

Des détails aujourd'hui mieux connus, démontrent des travers moraux de Vychinski, capable de traiter avec certains accusés pour exiger d'eux de l'argent tout en les dépouillant de leurs biens (cas de la datcha de Serebriakov en janvier 1937, devenue propriété du procureur, où Staline fut ensuite reçu plusieurs fois). De même, prendre la défense de certains prévenus pouvait être dangereux. On cite l'exemple de cet officiel du parti qui, venant au secours de sa nièce, osa exprimer des critiques envers les juges le conduisant aussitôt à être accusé d'espionnage puis à être exécuté sans délai. »

Photo de Wikipédia ci-dessus : Vychinski lisant le verdict du procès Centre antisoviétique trotskyste de réserve en janvier 1937 (procès de Radek).

Remplis sous: La folie des mots Mots clés:
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