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Les Expos sont loin d’être oubliés

Revue de presse

Marc Brassard, Le Droit, le 9 novembre 2011

Marc Robitaille En tant qu’amateur de baseball et partisan de la première heure des Expos de Montréal lorsqu’il était enfant, la boucle est presque bouclée pour Marc Robitaille.

L’auteur gatinois, qui s’était fait connaître notamment avec son roman « Un été sans point ni coup sûr » plus tard porté au grand écran, vient d’accoucher du deuxième tome de « Il était une fois... les Expos », une brique d’environ 750 pages qui reprend là où lui et son coauteur, Jacques Doucet, avaient laissé après le premier, couvrant les années 1969 à 1984.

Photo ci-dessus de Jacques Lanciault : L’auteur gatinois Marc Robitaille a confié au journaliste Marc Brassard du Droit que ce n’est surtout pas un livre morose parce qu’il y a eu plein d’événements, de situations et de personnages qui sont plus grands que nature.

Le bouquin a été lancé hier lors d’une conférence de presse à Montréal et il y en aura une autre à Québec aujourd’hui, mais mon ancien adjoint quand j’étais entraîneur de nos fils au baseball mineur -- ou est-ce que c’est moi qui était son adjoint, je ne me souviens plus -- a bien voulu m’accorder une entrevue téléphonique hier matin. Sept ans après le départ des « Z’Amours » pour Washington, on le sent toujours aussi passionné par ce sport.

« C’est un gros livre, 750 pages, mais ça prenait ça pour raconter l’histoire des Expos, confiait-il d’entrée de jeu. On ne pouvait pas prendre des raccourcis avec une histoire aussi rocambolesque. »

Le premier livre, qui s’est vendu à plus de 10 000 exemplaires, était plus joyeux avec la naissance de l’équipe, les premières saisons passées au parc Jarry puis le transfert au Stade olympique, où Montréal a eu ses premières bonnes équipes, menées par des personnages comme Steve Rogers, Bill Lee, Gary Carter, Ellis Valentine, Andre Dawson et Warren Cromartie, lutter sans succès pour des championnats.

Le second s’annonçait « un peu moins ‘jojo’ », comme le dit Robitaille, avec toutes les tractations qui ont ultimement mené au déménagement de la franchise, la vente par la famille Bronfman au consortium mené par Claude Brochu, le passage, bref mais catastrophique, de Jeffrey Loria et David Samson (« Grand galot » et « Petit trot », comme le collègue Serge Touchette les avait surnommés de brillante façon), puis la mort de la franchise. Sans oublier à travers tout ça la superbe équipe de 1994, qui avait la meilleure fiche du baseball le 12 août, avant qu’une grève ne mette un terme à la saison sans qu’une Série mondiale ne soit présentée.

« Ce n’est surtout pas un livre morose parce qu’il y a eu plein d’événements, de situations et de personnages qui sont plus grands que nature. Dans les années 1980, il y a eu l’arrivée de Dennis Martinez, ensuite d’un Pascual Perez, l’échange pour Mark Langston. Et je vais trop vite, avant ça, il y avait eu le départ annoncé de Dawson et de Tim Raines, puis le retour de Raines. En 1987, les Expos avaient presque gagné le championnat aussi alors que personne ne les voyait là. Il y a eu un creux de vague en 1990-1991, puis c’est reparti avec l’arrivée des nouveaux, DeShields, Grissom, Walker, Felipe Alou qui devient gérant. Il y a quand même eu de belles années, malgré qu’ils laissaient partir de bons joueurs presque chaque saison pour réduire la masse salariale », rappelle Robitaille.

À travers ses travaux de recherche pour documenter le livre, Robitaille a également rencontré plusieurs des artisans qui étaient aux premières loges pour assister au déclin des Expos, autant Brochu que l’ancien président du consortium, Jacques Ménard, que l’ancien directeur général Dave Dombrowski, maintenant le président des Tigers de Detroit, et bien d’autres.

« Felipe Alou le dit dans la préface, il y a eu plusieurs forces qui se sont mises ensemble pour que l’histoire du club s’arrête là. En partant, les partisans n’étaient pas les plus loyaux, ils étaient là surtout quand le club gagnait. Même en 1994, ils se sont rendu compte très tard dans la saison qu’ils avaient un bon club. Ce n’est pas seulement la mauvaise gestion d’un Brochu ou d’un Loria qui a fait que l’histoire s’est mal terminée », souligne-t-il, touchant dans les deux tomes aux relations de travail entre les propriétaires et l’association des joueurs, ainsi qu’à la flambée des salaires qui a fait que les Expos pouvaient difficilement lutter avec les équipes riches, surtout avec un dollar canadien très faible à l’époque.

Robitaille a côtoyé Jacques Doucet, l’ancienne « Voix des Expos », pendant cinq ans pour mener ce projet à terme, leur première rencontre ayant lieu en 2005 alors qu’ils ont « plongé dedans » un an plus tard.

« Ça a été une belle aventure. Jacques est le témoin privilégié de tout ça. Il était journaliste à la Presse au début, puis il est devenu la voix des Expos à partir de 1972 jusqu’à la fin. Il a vu tous les matches, toute l’histoire. C’était extraordinaire d’avoir ce gars-là avec moi, ça me permettait de vérifier des impressions que j’avais. J’ai fait plusieurs rondes d’entrevues avec lui et ça a été la base de ces livres », dit Robitaille, qui ne croit pas vraiment à la possibilité d’un retour du baseball majeur dans la Métropole.

Je disais au début que la boucle était presque bouclée, mais elle ne l’est pas tout à fait, car Marc Robitaille estime qu’il lui reste suffisamment d’anecdotes de toutes sortes pour écrire une biographie de Jacques Doucet, que l’on pourra entendre la saison prochaine à TVA Sports décrire une soixantaine de parties des Blue Jays de Toronto.

Comme quoi les Expos sont peut-être partis, mais ils ne sont pas oubliés et ils suscitent toujours de l’intérêt. Des nostalgiques comme moi, il y en a plusieurs.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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