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Joey Votto : Sortie de l’enfer!
Revue de presse
Journal de Québec, le 22 décembre 2010
Personne ne peut présumer de la vigueur des démons qui hantaient Joey Votto au cours de l’été 2009. Le joueur de baseball a dû négocier avec la dépression, une maladie mentale débilitante engendrant un stress énorme. Le joueur de premier but des Reds de Cincin¬nati a alors été contraint de se retirer et de remettre les pièces du casse-tête de sa vie en ordre.
Ajoutons à cela que Votto a été éprouvé par le décès de son père l’année précédente. De son propre aveu, il avait qualifié l’expérience d’«anéantissante». Elle a menacé de faire dérailler sa carrière.
Tout cela considéré, personne ne se ¬serait étonné de voir les performances du joueur des Reds, qui était précédemment passé d’espoir des ligues mineures à super étoile, être couci-couça. Mais, contre toute attente, le jeune Ontarien de 27 ans s’est relevé de ces épreuves pour se catapulter dans la stratosphère du baseball.
Devant Toews
Joey Votto a réussi l’exploit de revenir en force pour être élu, en fin de compte, joueur par excellence de la Ligue nationale de baseball! Son histoire a touché bien des gens droit au cœur. Et à notre palmarès, ça lui vaut de devancer l’attaquant des Blackhawks de Chicago, gagnant de la Coupe Stanley et d’une médaille d’or olympique, Jonathan Toews, dans la course au titre d’athlète masculin de l’année 2010 au Canada de l’Agence QMI.
« Il était sur le point de devoir abdiquer et renoncer à sa carrière. C’était grave à ce point, a révélé Tom Valcke, président du Temple de la renommée du baseball canadien, qui connaît Votto depuis une dizaine d’années. Qu’il ait effectué un tel revirement relève du miracle, rien de moins. Ça dépasse tout entendement. C’est phénoménal. »
Votto a signé une saison qui s’avère parmi les meilleures de tous les temps par un joueur originaire du Canada. Il a été élu presque à l’unanimité joueur par excellence de son circuit. Il n’est que le troisième Canadien de l’histoire à mériter cet honneur prestigieux.
« Je suis davantage fier de ce que j’ai réussi dans ma vie personnelle que sur le terrain, a-t-il confessé. Joueur de l’année, athlète canadien de l’année, champion frappeur… j’ai remporté une foule de prix. Mais, je suis tellement fier de moi à l’extérieur du sport. L’année 2009 a été éprouvante et 2008 s’était révélée pire encore. Je suis jeune et il m’a fallu du temps pour me rétablir. Chaque individu est différent et je me suis comporté de la seule façon que je connais. »
Après trois saisons dans le baseball ¬majeur, Votto a démontré qu’il avait une incroyable éthique de travail.
« Je ne crois pas que les choses tombent en place d’elles-mêmes, dans la vie, a ajouté Votto. Il m’a fallu beaucoup d’efforts et d’énergie. Je crois que m’aligner pour une équipe qui a remporté le championnat de sa section m’a aidé. Rivaliser avec Albert Pujols, le joueur de -premier but des Cards de St. Louis, le meilleur athlète de notre sport, m’a aidé aussi. J’esti¬me que pour la première fois j’ai pu être moi-même. »
Meilleur que Pujols
Votto a terminé la saison avec une moyenne au bâton de .324, 37 coups de circuit et 113 points produits, pour amasser 31 des 32 votes de première place au scrutin du joueur par excellence de l’Asso¬ciation des chroniqueurs de baseball d’Amérique. Pujols, champion en titre des deux années précédentes, a terminé deuxième.
« C’est plutôt renversant de battre Albert Pujols », avait-il indiqué sur le coup, visiblement secoué par le résultat du vote. Il en a reparlé récemment. « C’était ¬in¬descriptible. Pour Pujols, ç’aurait été un troisième honneur de suite, le quatrième de sa carrière. Je n’en revenais pas. »
Aux yeux de Valcke, il ne fait aucun doute que la nomination de Votto aura un impact considérable sur le baseball au pays.
« L’impact est directement ressenti. Il y a toujours un lien entre ce qui se produit au sommet de la pyramide et ce qui se trame plus bas. »
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.
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