Poursuite contre Rawlings : B45 surveille

Revue de presse

Stéphane Cadorette, Le Journal de Québec, le 11 août 2010

Président du fabricant de bâtons de baseball B45, Michel Laplante garde évidemment un œil attentif sur le dénouement éventuel d’une poursuite intentée hier contre les Mets de New York, le joueur Luis Castillo, les ligues majeures et Jarden, propriétaire du fabricant Rawlings.

James Falzen, un partisan qui a été défiguré par les éclats d’un bâton sur une fausse balle de Castillo lors d’un match dans l’ancien Shea Stadium de New York, en août 2007, a lancé officiellement hier les procédures judiciaires mijotées depuis des mois.

Parmi les cibles visées, Rawlings, l’un des fabricants de bâtons les plus connus. Ledit partisan invoque notamment que l’érable, l’essence de bois du bâton de Castillo, se brise plus facilement que le frêne.

La compagnie québécoise B45, dirigée par Laplante, travaille plutôt avec le bouleau jaune depuis ses débuts, en 2003.

« On a eu la peur de notre vie lors de cet incident, parce que Castillo utilisait aussi des B45, mais pas dans ce jeu. Notre produit était tout nouveau dans les majeures et ça aurait frappé un grand coup », se souvient l’ex-gérant des Capitales de Québec.

Porte ouverte?
Ce dernier estime que même si Rawlings se faisait taper sur les doigts, ou pire encore que l’essence d’érable était appelée à disparaître, l’essor de B45 n’irait pas forcément de pair avec les événements.

« Je ne pense pas que ça ouvre une plus grande porte à notre produit. Il y a au moins 50 % des joueurs des majeures qui ont un bâton en érable.

« Il y a déjà une énorme campagne pour faire en sorte que les bâtons en érable soient bannis du marché, parce qu’il y a effectivement plus de bris, mais il est loin d’être certain que l’Association des joueurs donnerait son appui pour ça. »

De toute façon, au dire de Laplante, les fabricants se tourneraient rapidement vers le bouleau jaune pour faire taire les critiques.

« Déjà, cinq ou six compagnies ont commencé à nous imiter carrément. Le problème, c’est que ce ne sont pas toutes les compagnies qui sont sélectives dans leur choix de bois et c’est ça qui peut aussi entraîner des bris. On voit que pour fournir à la demande avec l’érable, c’est ce qui se passe et ça peut devenir dangereux. »

Critères minutieux
Pour l’instant, B45 continue dans la production de bâtons scrupuleusement analysés au peigne fin. Elle fournit actuellement 45 joueurs des ligues majeures.

« Une compagnie comme la nôtre est avantagée quand le baseball majeur formule davantage des exigences dans la fabrication des bâtons, parce qu’on contrôle encore notre production du tout au tout. »

À l’heure actuelle, B45 produit quelque 10 000 bâtons en un an. En comparaison, une entreprise majeure comme Louisville en produit 1,7 million.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.