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Directeur général des Capitales de Québec : Charles Demers, la relance d’un rêve

Revue de presse

Par Jean-François Côté, Le Soleil, 20 mai 2022

Charles Demers

Au cours des 22 ans de leur existence, les Capitales ont vécu, survécu on pourrait dire, à de nombreuses tempêtes. Dès la première saison, le 4 juin 1999, jour de la première partie locale de l’histoire des Capitales jusqu’à la pandémie actuelle, chaque saison des Capitales a eu son lot de défis à affronter.

En 1999, tout était nouveau, la ligue, la concession, l’équipe administrative, l’équipe sur le terrain, tout comme les relations commerciales et sociales nécessaires au développement d’un club de baseball. C’était la naissance du rêve d’une bande de fous qui avaient choisi de croire au succès plutôt qu’aux embûches. De Miles Wolff à Michel Laplante en passant par Jay Ward, Stéphane Dionne, Nicolas Labbé et plusieurs autres, nous sommes partis à l’aventure en se fiant à l’expérience de M. Wolff.

Photo ci-dessus : Charles Demers, directeur général des Capitales de Québec. (Photo : Jonathan L'Heureux)

À l’aube de la saison 2022 des Capitales, on ne peut que constater qu’il y a une étrange ressemblance avec la première saison. Depuis 2 ans, la pandémie a forcé la direction à reconstruire toute l’organisation, deux fois plutôt qu’une. Les Capitales en seront à leur première expérience au sein d’une nouvelle ligue que les amateurs québécois ont pu découvrir l’an dernier avec Équipe Québec. composée de joueurs des Aigles de Trois-Rivières et des Capitales de Québec.

De joueur à directeur général
C’est en 2004 que Charles Demers est apparu sur le radar des Capitales, au sein de l’Académie des Capitales, comme joueur de baseball. À cette époque, on pouvait déjà voir qu’il avait le sens des affaires, étant le seul joueur à porter une montre lors des entraînements de l’académie. On lui demandait à répétition quelle heure il était, avant ses apparitions au bâton, lors de ses courses sur les buts ou de ses ateliers défensifs. Dès sa première journée avec l’équipe, il était déjà un membre de la famille!

Né à Laurier Station mais ayant grandi à Cap St-Ignace près de Montmagny, Charles est issu d’une famille de musiciens. Lui-même joue de la batterie et de la guitare et, malgré les difficultés de la pandémie que tous doivent affronter, le groupe familial joue toujours ensemble lorsque c’est possible. À l’âge de 4 ans, sa mère lui achète son premier gant de baseball. L’image chez les Demers, c’est maman qui se lance la balle avec fiston. Déjà, son parcours atypique avait débuté.

Jeune ado, Charles déménage à Lévis. Sportif, il joue au football et au baseball et il se démarque au foot comme quart--arrière. À sa deuxième année Bantam, il se voit offrir l’opportunité de joindre les rangs du programme Sport-Études de Lévis. C’est cet événement qui fait basculer l’avenir baseball de Charles.

Charles fait son stage Midget AAA, évolue ensuite jusqu’à 22 ans pour les Diamants de Québec où il fait sa marque en étant un coéquipier apprécié de ses pairs. Malgré les blessures qui minaient sa dernière saison, Charles réussit à contribuer à sa façon à coup de buts sur balles en étant atteint par des lancers (il établit même un record de ligue pour le nombre de fois où un frappeur est atteint) et en offrant un bon jeu défensif. Il comprend toutefois que son avenir, s’il est pour être au baseball, ne se passera pas sur le terrain comme joueur. Pendant les matchs, il se surprend déjà à se questionner sur le marketing, la billetterie et les concessions alimentaires.

Un homme d’affaires
Possédant la fibre entrepreneuriale depuis toujours, il gérait sa propre entreprise de tonte de gazon dès le début de l’adolescence. Il démarre ensuite, après avoir constaté un manque de ressources sur la rive sud, une Académie de baseball à Lévis qui, aujourd’hui, est partenaire de l’Académie des Capitales. Il devient copropriétaire de la boutique B45, en quelque sorte l’ancêtre du Baseball 360 qu’on connaît aujourd’hui.

Il se lance aussi dans les études : technique en administration, diplôme en économie à Montréal, baccalauréat en finance à l’UQAR et il complète ensuite un MBA en management avant d’entreprendre un doctorat qui n’est pas terminé.

Alternance travail-études
Les Capitales lui offrent une opportunité unique: travailler l’été et étudier l’hiver. Il va même étudier en Europe tout en continuant de travailler pour les Capitales à distance. C’est une combinaison gagnante. Son mémoire d’études porte sur les déterminants qui peuvent influencer les assistances lors d’une partie de baseball. Il peut étudier à souhait les données de billetterie des dix dernières années. À l’aide d’un modèle mathématique, tout y est scruté, chaleur, soleil, pluie, prévisions météo, promotions, autres activités en ville, adversaires, lanceurs partants, performance de l’équipe et je ne sais quoi d’autre. En termes techniques, c’est un modèle mathématique qui suit une régression linéaire.

Pour les Capitales, c’est un mariage de rêve, pour Charles, c’est l’opportunité d’une vie de combiner passion et raison. La comparaison avec Alex Anthopoulos des Braves d’Atlanta est frappante. L’un a commencé en vendant des hot-dogs, l’autre a commencé en dansant sur l’abri des Capitales. L’un est devenu DG des Blue Jays, l’autre est devenu DG des Capitales. L’un a gagné la Série Mondiale, l’autre a toute la vie devant lui pour nous émerveiller par ses prochains projets.

En 2022, les Capitales se joignent finalement à la Ligue Frontière en tant que Capitales de Québec, on se rappellera que pour la saison 2021, les Capitales et les Aigles de Trois-Rivières avaient fusionné l’espace d’une saison.

Un nouveau départ
On sent, pour Charles Demers et pour les Capitales, que la saison 2022 est importante. Au sein d’une nouvelle ligue et avec des variables encore incertaines à gérer, c’est grâce à son expérience, ses études, son cœur à l’ouvrage de même qu’avec le respect et les relations que Charles Demers a pu développer au fil des ans, que le succès sera au rendez-vous.

En 2022, tout est presque nouveau, la ligue, l’équipe administrative, l’équipe sur le terrain tout comme les relations commerciales et sociales nécessaires au développement d’un club de baseball. C’est la relance du rêve d’une bande de fous qui croient au succès plutôt qu’aux embûches.

Longue vie aux Capitales et merci Charles d’avoir repris le flambeau!

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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