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Édouard Julien a finalement goûté au pro

Revue de presse

Nicolas Landry, RDS.CA, le 5 novembre 2020

Édouard Julien

MONTRÉAL – Le temps d’arrêt provoqué par la pandémie de COVID-19 a été un cauchemar pour de nombreux athlètes. Édouard Julien, lui, le considère plutôt comme un coup de chance inespéré.

Julien rongeait déjà son frein depuis plusieurs mois quand le virus a commencé à se propager en Amérique du Nord, en mars dernier. L’espoir des Twins du Minnesota se remettait alors d’une opération majeure à un coude qui lui avait déjà fait rater ses débuts dans le baseball affilié l'automne précédent. Il voyait maintenant le camp d’entraînement se mettre en branle sans lui.

« Dès que j’ai su que j’allais être opéré, dans ma tête, je me suis vu manquer la moitié d’une autre année. Ça a été dur mentalement. Mais quand les différentes saisons ont été annulées, je me suis dit que c’était un bon timing », raconte le joueur d’avant-champ de Québec en entrevue à RDS.

Julien s’est déchiré le ligament collatéral ulnaire, la blessure qui nécessite la fameuse opération « Tommy John », quelques semaines seulement après avoir signé son premier contrat professionnel. Il se trouvait au Pérou pour participer aux Championnats panaméricains avec l’équipe senior canadienne lorsque son coude l’a lâché durant un exercice de routine.

« J’étais supposé être le deuxième but partant de l’équipe, c’était notre deuxième pratique depuis qu’on était arrivé. J’ai reçu un relais du champ droit, je me suis retourné pour lancer au marbre, mais j’ai senti comme un "pop" dans mon coude. Ce qui est quand même drôle, c’est que les médecins là-bas me disaient que c’était juste le nerf. Ils prenaient mon bras, ils le tassaient, ils le pliaient, ils faisaient toutes sortes d’affaires avec et ils me disaient qu’il était bien correct. Quand je suis revenu, les Twins m’ont fait passer des radiographies. C’est là qu’ils ont vu que c’était déchiré au trois quart. »

Le premier séjour de Julien au complexe d’entraînement de son nouveau club, à Fort Myers en Floride, s’est donc passé strictement à l’infirmerie. Le choix de 18e ronde au repêchage de 2019 y a passé l’hiver avec une dizaine d’autres espoirs de l’organisation, coincé au neutre à une étape de sa carrière où on veut généralement garder le pied au plancher.

« C’était la première fois que je me blessais, je n’avais jamais manqué un match pour ça, donc c’était un peu tough au début. Mentalement, c’était vraiment plus dur que je pensais de voir tout le monde s’entraîner et jouer dans les différentes ligues pendant que j’étais obligé de rester à l’écart. C’était long. Mais en ce moment ça va bien. »

Une nouvelle réalité
Julien, dont la remise en forme devait s’étirer sur les deux premiers mois de la saison 2020, a toujours eu l’impression que la trêve généralisée qui a frappé le baseball affilié le ramènerait sur un pied d’égalité avec le reste de ses semblables. Il en a eu la confirmation lors du camp de perfectionnement annuel des Twins auquel il vient de participer. Pendant cinq semaines, du 22 septembre au 28 octobre, l’ancien cogneur de l’Université Auburn a côtoyé les autres jeunes projets de l’organisation.

Dans des circonstances normales, ce rendez-vous s’adresse principalement aux recrues qui viennent d’être repêchées ou aux joueurs internationaux récemment mis sous contrat. Il est l’occasion de se familiariser avec le personnel et la philosophie de l’organisation. Cette année, la liste des invités avait été prolongée afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes joueurs de revoir la pelouse.

Julien était l’un des dix joueurs d’avant-champ présents, un groupe qui incluait les deux plus récents choix de première ronde de l’organisation.

« Je ne dirais pas qu’il y a une rivalité, mais c’est sûr que tout le monde veut bien faire et pense plus à sa situation personnelle qu’à l’équipe, a constaté Julien à ses premières foulées chez les pros. C’est ce qui me manque peut-être le plus de l’université, où tous les joueurs veulent que tu réussisses et où tout le monde a le même but. Dans les mineures, c’est plus chacun pour soi. Chacun veut monter et atteindre le plus haut niveau, c’est normal. C’est ça qui a été le plus gros ajustement quand je suis arrivé. C’est sûr que je continue d’aider mes coéquipiers, mais je pense un peu plus à moi aussi. »

Étant donné son historique médical, Julien a commencé son camp avec certaines limitations imposées par l’équipe. Il n’a reçu le feu vert complet des médecins qu’au terme de sa troisième semaine d’entraînement. C’est débarrassé de toute inquiétude, et armé d’une liste de points techniques sur lesquels on lui a dit de travailler, qu’il amorce maintenant sa saison morte dans sa ville natale.

Quatre mois le séparent de son premier camp d’entraînement et il a la ferme intention de s’y présenter en grande forme.

« Je suis content parce que je sais sur quoi travailler. Je vais attaquer ça et j’ai vraiment hâte à la saison prochaine. »

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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