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Les frappeurs des majeures ne pardonnent pas, constate Jesen Therrien

Revue de presse

Martin Leclerc, Ici Radio-Canada.ca, le 5 septembre 2017

Jesen Therrien, Phillies de Philadelphie

BILLET - Conversation rassurante, lundi soir, avec le lanceur québécois Jesen Therrien. Un peu plus d'un mois après avoir fait ses débuts dans les ligues majeures chez les Phillies de Philadelphie, le releveur de 24 ans ne semble absolument pas intimidé par son nouvel environnement. Loin de là, en fait.

Pourtant, bon nombre d’amateurs froncent les sourcils en jetant un coup d’œil à la colonne des statistiques. Incroyablement dominant aux niveaux AA et AAA en début de saison (son ratio de retraits au bâton par rapport aux buts sur balles accordés était de… 65/9!), l’artilleur de Montréal-Nord présente une moyenne de points mérités de 8,35 en 18 manches et un tiers depuis son arrivée au sein du Show, le 29 juillet dernier.

Photo ci-dessus : Ceux qui s’inquiétaient pour Jesen Therrien peuvent se rassurer. Il est méticuleusement en train d’apprendre son métier. (Photo : Getty Images)

Et durant ces 18 manches et un tiers, il a accordé 24 coups sûrs, dont 5 circuits. Therrien a jusqu’à présent retiré dix frappeurs des majeures sur des prises (dont deux lundis face aux Mets de New York) et a accordé sept passes gratuites.

« La différence entre les frappeurs des majeures et ceux des ligues mineures est très facile à expliquer. Dans les majeures, il n’y a pas de pardon. Les gars vont tout de suite te le faire payer si tu leur sers un seul mauvais lancer. Il faut être capable de bien exécuter 100 % de tes lancers, et si jamais tu commets une erreur, il faut quand même que la balle soit placée dans le bas de la zone des prises. Si tu en échappes une au milieu du marbre ou dans le haut de la zone, ils vont inévitablement te faire mal », explique-t-il.

Jesen Therrien donne l’exemple d’une séquence de quatre matchs, fin juillet-début août, au cours de laquelle il a accordé trois circuits.

« J’ai très bien lancé dans chacune de ces quatre sorties, mais j’ai payé le prix les seules fois où j’ai commis des erreurs. Il faut donc en prendre et en laisser avec la moyenne de points mérités d’un releveur lorsqu’il a peu de manches lancées à son actif. Tu peux arriver dans un match avec deux retraits et deux coureurs sur les sentiers, puis bang! un circuit survient et ta moyenne de points mérités est astronomique. »

Loin de se décourager, la recrue des Phillies semble presque amusée par le nouveau défi qui se dresse devant elle.

« Honnêtement, à date, aucun frappeur ne m’a jeté par terre. Personne ici ne m’a semblé impossible à retirer. Chaque fois que je me suis fait cogner, j’ai été capable d’identifier l’erreur que j’avais commise. Ce n’est pas arrivé qu’un frappeur me fasse mal alors que j’avais placé la balle où je le voulais. »

« Quand je visionne mes performances après les matchs, je me rends compte qu’un seul lancer peut totalement changer l’allure d’un match. Tu exécutes ce lancer à la perfection et tu rentres à l’abri sans accorder de point. Ma constance est toujours là. J’accorde peu de buts sur balles et je ne me fais pas malmener. Les entraîneurs me rappellent sans cesse que je suis en train de faire mes classes et que l’expérience que j’acquiers est précieuse. Il ne me reste qu’à continuer à foncer, à rester positif et à bien exécuter chacun de mes lancers », explique Jesen Therrien.

***

Faire ses classes dans les majeures est une chose. Le faire au sein d’une équipe perdante en est certainement une autre.

Les Phillies, qui présentent une fiche de 52-85, sont en plein processus de reconstruction. Ils connaissent leur pire saison depuis 1972, et leur équipe est l’une des plus jeunes de tout le baseball majeur.

Toutes ces défaites finissent-elles par peser lourd dans le vestiaire?

« L’esprit d’équipe est excellent. Quand je suis arrivé avec les Phillies, je connaissais déjà la plupart des gars et ils m’ont très chaleureusement accueilli. Ils étaient contents que je les rejoigne. Cela dit, je peux certifier que l’organisation des Phillies n’est pas une organisation de perdants. Il y a beaucoup de fierté ici. »

« Nous savons que notre groupe de joueurs est jeune et que nous sommes en train de bâtir quelque chose pour l’avenir. Alors, tout le monde se présente chaque jour avec l’intention de gagner. Personne ne se dit : “Ah, nous sommes jeunes, on gagnera plus tard”. C’est de cette manière que nous envisageons les choses », explique Therrien.

À en juger par la régularité avec laquelle le gérant des Phillies lui confie la balle (il a déjà effectué 15 sorties), il est permis de croire que l’organisation investit avec enthousiasme dans le polissage des habiletés de son releveur québécois et qu’il fait partie des plans d’avenir.

« Depuis que je suis arrivé ici, je me rends compte à quel point je m’étais préparé toute ma vie à jouer dans cet environnement. J’ai tellement fait de visualisation que je ne me sens pas comme une recrue. Je suis calme et concentré chaque fois que je monte sur la butte. Oui, j’affronte les meilleurs frappeurs au monde, mais ça reste en bout de ligne du baseball. Il ne me reste qu’à minimiser les erreurs », souligne-t-il.

Ceux qui s’inquiétaient pour Jesen Therrien peuvent donc se rassurer. Il est méticuleusement en train d’apprendre son métier. Et il n’a vraiment pas froid aux yeux.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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