Août/230
Le Palace of the Legion of Honor, un musée passionnant (2e partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 57e d’une longue série de reportages relatifs à un périple qui nous a menés à Vancouver, en croisière en Alaska et finalement à San Francisco, une étourdissante odyssée que nous avons réalisée en fin d’été 2022
San Francisco, Californie, États-Unis, dimanche, 18 septembre 2022 - De la pluie est prévue pour aujourd'hui à San Francisco. Ça tombe bien, notre programme de visites prévoit que nous consacrons une bonne partie de la journée à un musée.
Le hic, c'est que nous ne savions pas que nous avions une très longue distance à marcher dans le Lincoln Park entre l'arrêt d'autobus que nous avons choisi d'emprunter et l'entrée du California Palace of the Legion of Honor.
Mais le souvenir de notre longue promenade sous la pluie et le début de visite avec des vêtements passablement mouillés s'est estompé à vitesse grand V tellement le musée est magnifique.
Le musée de la Légion d'honneur est une composante des musées des beaux-arts de San Francisco, l'autre antenne étant le musée de Young, dont nous n'avons vu que l'extérieur de l'édifice plus tôt dans le périple.
Au « Palais de la Légion d'honneur », on retrouve une très vaste collection de peintures, de sculptures et de céramiques européennes allant du XVe siècle au début du XXe siècle, une période pour laquelle nous nous passionnons.
Le musée présente également des artefacts de l'Égypte ancienne, de l'Assyrie, de la Mésopotamie, de la Grèce et de Rome.
Lors de notre passage, une exposition temporaire époustouflante était en cours : « Guo Pei : Couture Fantasy ». Les superbes robes conçues par la créatrice de mode chinoise ont été mises en valeur dans pratiquement toutes les salles de l'exposition permanente du musée… ce qui a rendu notre visite tout simplement fabuleuse.
Photo ci-dessus : Le « Musée de la Légion d'honneur » compte trois galeries où sont exposées plus de 100 sculptures d'Auguste Rodin, dont celle-ci titrée « Mignon », que le sculpteur français a réalisée en 1870.
Nous continuons notre exploration du très très intéressant Musée de la Légion d'honneur!
Photo ci-dessus : Une très belle toile de Giambattista Tiepolo (1696-1770). Elle est titrée « L'empire de Flore » ou encore « Triomphe de Flore ». Elle a été réalisée en 1743. Rappelons que Flore est la déesse romaine des fleurs et de la floraison… de la jeunesse.
Photos ci-dessus : Deux muses de la mythologie grecque : « Thalie », muse de la comédie et « Terpsichore », muse de la musique et de la danse, deux toiles de Jean Marc Nattier (1685-1766). Les deux œuvres réalisées en 1739 par Nattier sont utilisées par l'encyclopédie libre Wikipédia pour illustrer leurs pages sur ces muses!
Photos ci-dessus : La salle « The Robert Dollar Gallery » est dominée par une superbe robe à longue traîne de l'exposition « Guo Pei : Couture Fantasy ». Elle provient de la collection « Courtyard printemps-été 2016 ». Elle est confectionnée de soie, de fil d'acier, de polyester et brodée de fils de soie et d'argent, agrémentée de plumes d'autruche, de fils de zircon et de cristal et brillants Swarovski! La robe, mentionne l'affichette, fait référence au style popularisé par Marie-Antoinette (1755-1793), alors reine de France, dans son domaine de campagne du « Petit Trianon ».
La « Galerie Rodin »
Nous nous trouvons pour le moment dans la salle « Adolph Bernard and Alma de Bretteville Spreckels Gallery », une grande pièce inaugurée le 11 novembre 1974 pour souligner le 50e anniversaire du don du musée à la ville de San Francisco.
Photo ci-dessus : La « Galerie Rodin » est décorée des drapeaux des États-Unis et de la France.
Photos ci-dessus : « Les Trois ombres »… un ensemble de sculptures qu'Auguste Rodin réalisa entre 1902 et 1904.
Le site Internet du Musée Rodin de Paris explique l'ensemble « Les Trois ombres » ainsi :
« Dans la Divine Comédie de Dante, les ombres, c’est-à-dire les âmes de trois damnés, se tiennent à l’entrée des Enfers et désignent une inscription sans équivoque : “Vous qui entrez, abandonnez toute espérance”.
Rodin fit plusieurs études d’Ombres, et finit par assembler trois figures identiques qui semblent ainsi tourner autour d’un même point. Il les plaça au sommet de La Porte, d’où elles dominent le spectateur, puis les fit agrandir pour créer un groupe monumental autonome.
L’exagération de l’inclinaison de la tête est telle que les cous et les épaules dessinent pratiquement une seule ligne. C’est par de telles déformations anatomiques que Rodin atteignait une puissance expressive sans égale à son époque. »
Photos ci-dessus : « L'athlète américain » une sculpture réalisée par Auguste Rodin (1840-1917) entre 1901 et 1904.
Relativement à cette sculpture « L'athlète américain », le musée Rodin de Philadelphie précise ceci : « Auguste Rodin capte l'effet d'ombre et de lumière sur la forme puissante de son modèle amateur. »
« Le Philadelphien Samuel Stockton White III a posé pour Rodin à Paris en 1901 et 1904, alors qu'il faisait une pause dans ses études de culturiste. Rodin n'aimait pas la tendance des modèles professionnels à adopter des poses conventionnelles et a encouragé White à choisir une pose qui semblait naturelle.
Reconnaissant que les séances de modelage pouvaient être longues, White adopta cette position assise qui, peut-être involontairement, rappelle l'œuvre acclamée de Rodin “Le Penseur” de 1880.
Lorsque White demanda à acheter une version en bronze de la pièce, Rodin lui présenta ceci, le premier moulage en bronze. White est devenu un collectionneur d'art passionné à son retour à Philadelphie, sans doute inspiré par son expérience dans l'atelier de Rodin et les intérêts de son épouse… la peintre Vera McEntire. »
Photo ci-dessus : Cette autre sculpture de Rodin, un des nombreux dons d'Alma de Bretteville Spreckels au musée, s'intitule « Miss Eve Fairfax (La Nature) » et a été réalisée par le sculpteur français de 1907 à 1916.
Soulignons qu'Eve Fairfax est née le 10 octobre 1871 en Angleterre. Elle a posé durant de nombreuses années pour Rodin… les deux semblant avoir des sentiments l'un pour l'autre.
Photo ci-dessus : Un meuble créé à Paris en 1660 que l'on peut admirer dans une superbe salle lambrissée. Il s'agit d'un don de Harriet Pulman Carolan, l'héritière de la compagnie de chemins de fer.
Photos ci-dessus : Deux autre superbes robes. Elles sont de la « Collection Golden Age of Couture » de l'automne-hiver 2017-2018!
Photo ci-dessus : Ouf… de toute beauté. Elle provient de la « Collection Encounter » automne-hiver 2016-2017.
Photos ci-dessus : Autre robe avec longue traîne qui provient également de la « Collection Golden Age of Couture » de l'automne- hiver 2017-2018 .
Photo ci-dessus : Plus simple, mais elle aussi très belle. Elle est titrée « Lanfeng Blue Phoenix » et elle provient de la « Collection Legend of the Dragon de 2012 ».
Photos ci-dessus : Un portrait en pied d'Anne Montgomery (1752-1819), vice comtesse de Townsend, réalisé en 1789-1790 par le peintre anglais Joshua Reynolds (1723-1792).
Le site Internet du musée commente cette magnifique toile ainsi :
« Anne Montgomery était la deuxième des trois belles filles d'un irlandais. Célébrées sous le nom des “Grâces irlandaises”, les sœurs ont été immortalisées en 1773 par Sir Joshua Reynolds dans un portrait grandiose intitulé “Three Ladies Orning a Term of Hymen”.
Cette même année, Anne est devenue la deuxième épouse de George, quatrième vicomte Townshend, et plus tard marquis Townshend. En 1779-1780, elle pose pour Reynolds pour cet élégant portrait en pied.
Conçues comme un pendant au tableau de son mari, qui peut être admiré à l'Art Gallery of Ontario à Toronto, les deux figures sont rendues dans des couleurs riches et énergiques, posées dans un décor sylvestre et drapées du manteau d'hermine symbolique de leur rang temporel.
Bien que la robe simple du modèle soit censée suggérer un idéal classique et intemporel, Reynolds l'a embellie avec des éléments de décoration turcs, populaires en Angleterre à cette époque. Sa coiffure est à la mode contemporaine. »
Photos ci-dessus : Deux autres mannequins superbement vêtus. Ils proviennent de la « Collection Encounter » d'automne-hiver 2016-2017.
Photo ci-dessus : Portrait de Mary, comtesse de Plymouth, une toile réalisée par le peintre anglais Thomas Lawrence (1769-1830). Mary est Lady Mary Sackville (1792-1864).
Photo ci-dessus : Une toile du peintre britannique Thomas Gainsborough (1729-1788) intitulée « Madame Maria Anne Fitzherbert (1756-1837) », une œuvre réalisée par Gainsborough en 1784.
L'histoire de Maria Anne Fitzherbert racontée sur la page que l'encyclopédie libre Wikipédia lui consacre est fort intéressante.
« La jeune femme, deux fois veuve dès l'âge de 25 ans, fut présentée à la société londonienne. Au printemps de 1784, soit l'année où Gainsborough réalisa son portrait, Maria Anne Fitzherbert fut présentée à un jeune admirateur, Georges, prince de Galles.
Elle devint sa maîtresse. Le 15 décembre 1785, Maria Anne Fitzherbert épousa le prince de Galles. Ce mariage fut considéré comme illégal, et resta secret, car selon la Loi des mariages de 1772, le prince de Galles était dans l'obligation, pour se marier, de demander la permission à son père, le roi George III et au Conseil privé, ce qu'il ne fit pas.
Mais même si le prince avait demandé cette permission, elle n'aurait probablement pas été accordée, Maria Anne Fitzherbert étant catholique romaine.
Maria Anne Fitzherbert et le prince de Galles continuèrent leur vie sentimentale même après le mariage du prince avec Caroline de Brunswick en 1795. Elle était alors présentée comme une “vieille amie”.
Vers 1800, il revint vivre auprès de Maria Anne Fitzherbert, mais leur relation se termina en 1811, alors que George fut nommé prince régent. »
Photo ci-dessus : Buste en bronze d'Henri Rochefort réalisé par Auguste Rodin entre 1884 et 1886. Son nom complet était Victor Henri de Rochefort-Luçay (1831-1913). Il était journaliste, auteur de théâtre et homme politique français… et grand ami de Rodin.
Photo ci-dessus : « Saint Jean-Baptiste prêchant », une réalisation de 1880 de Rodin.
Photo ci-dessus : « Mignon »… Le site Internet du musée raconte la petite histoire de l'œuvre : « En 1864, Rodin rencontre Rose Beuret (Française, 1844-1917), une couturière qui devient son assistante d'atelier. Elle lui donne un fils en 1866, Auguste-Eugène, et Rodin l'épouse en 1916. Le titre de “Mignon” fait énigmatiquement référence à Beuret… Mais peut aussi se rapporter à l'opéra Mignon de 1866 extrêmement populaire, dans lequel le personnage principal s'engage dans une histoire d'amour tumultueuse! »
Photo ci-dessus : Toujours des œuvres de Rodin… « L'appel des armes », aussi nommée « La Défense », une sculpture réalisée en 1879.
Photo ci-dessus : Une mini-robe toute simple issue de la « Collection An Amazing Journey in a Childhood Dream » de 2007.
Nous sortons de la salle des œuvres consacrées à Auguste Rodin… et nous retournons dans un passé beaucoup plus lointain.
Photo ci-dessus : « The Tribute Money », « L'argent du tribut » est un tableau de 1610-1615 de Peter Paul Rubens (1577-1640) qui illustre le récit biblique de la réponse du Christ à la question posée par les pharisiens sur les impôts romains.
Photos ci-dessus : Une autre superbe robe de la « Collection An Amazing Journey in a Childhood Dream » de 2007.
Photo ci-dessus : « Portrait d'une femme de 54 ans », une œuvre peinte en 1591… par l'artiste brabançon Frans Pourbus le Jeune (1577-1640).
Photo ci-dessus : Une « Sainte Famille » qui nous semble plus réaliste que bien d'autres que nous avons vues, notamment par le très jeune âge de Marie. Dans ce tableau du peintre flamand Jacob Jordaens (1593-1678), on y voit Jésus avec ses parents et sa grand-mère, Sainte-Anne, ainsi que l'ange Gabriel.
Photo ci-dessus : Un tableau représentant une scène que nous avons vue des centaines de fois dans différents musées du monde, « Suzanne et les Vieillards ». Cette fois-ci, l'œuvre date de 1670 et est de l'artiste peintre hollandais Jan van Noordt (1620-1675).
Photo ci-dessus : Un superbe portrait de Marie-Claire de Croÿ, la duchesse d'Havre, et de son fils Philippe-Eugène. Le tableau, datant de 1634, est d'Anthony van Dyck (1599-1641).
Photos ci-dessus : Une autre robe impressionnante de l'exposition « Guo Pei : Couture Fantasy ». Celle-ci provient de la collection Samsara (Life Circle) de 2006.
Photo ci-dessus : « Portrait d'un jeune », une œuvre réalisée par le peintre flamand Michael Sweerts (1618-1664) entre 1655 et 1661.
Photo ci-dessus : « Le Singel d'Amsterdam en 1697 », une toile du spécialiste des « canaux de la capitale des Pays-Bas », Gerrit Adriaensz Berckheyde (1639-1698).
Photo ci-dessus : Une toile superbe de Jan Steen (1626-1679), un Néerlandais. L'œuvre est titrée « Le contrat de mariage de Tobias et de Sarah » et elle date de 1673.
Photo ci-dessus : « Portrait de Charles de Verninac », une toile d'Eugène Delacroix (1798-1863) réalisée en 1826. Le jeune homme était le neveu de l'artiste. Nous avons lu sur Internet que ce tableau n'est pas signé. Mais il est attribué à Delacroix, car il correspond au style et au coup de pinceau de l'artiste au début au milieu des années 1820.
Photo ci-dessus : Le peintre français Jacques-Louis David (1748-1825) a peint une de ses filles jumelles, Louise-Émilie Félicité David, alors baronne Meunier. L'œuvre date de 1812.
Photo ci-dessus : Une autre toile de Jacques-Louis David, « La bonne aventure », une œuvre réalisée en 1824..
Photos ci-dessus : Hyacinthe-Gabrielle Wellesley, née Rolland, comtesse de Mornington, un portrait d'Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) réalisé en 1791. Hyacinthe-Gabrielle Rolland était connue comme actrice sous le nom de Gabrielle Fagan. Lorsque Vigée Le Brun a peint son portrait, Mlle Roland et Lord Mornington vivaient déjà ensemble depuis six ans et elle était mère de trois enfants!
À suivre
Poursuite de notre superbe visite du musée Legion of Honor… notamment en passant par la section du musée réservée aux peintres impressionnistes!
Photo ci-dessus : Une superbe toile de Pierre-Auguste Renoir, une œuvre réalisée en 1870 et titrée « Madame Clémentine Valensi Stora »… ou l'Algérienne.
Pour lire les autres textes de ce périple, cliquez sur ce lien : Croisières - Alaska et la côte ouest américaine
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