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Karl Gélinas paye encore le prix de son usage de stéroïdes, 11 ans plus tard

Revue de presse

Christine Roger, Radio-Canada.CA, le 14 avril 2017

Karl Gélinas

Quelques semaines seulement après avoir quitté le Québec pour le Mexique, Karl Gélinas a été libéré par les Pericos de Puebla. Le lanceur québécois est de retour à la case départ avec les Capitales de Québec et est toujours hanté par une erreur commise en 2006, lorsqu’il a échoué à un test antidopage.

Lors d’un séjour chez Éric Gagné en Arizona, les deux amis ont discuté de la possibilité d’aller jouer dans la Ligue mexicaine de baseball. Gagné préférait tenter un retour dans les ligues majeures, mais il a tout de même mentionné le nom de Karl Gélinas aux dirigeants de l’équipe mexicaine avec lesquels il était en contact. Karl Gélinas a ensuite reçu une invitation pour participer au camp d’entraînement des Pericos de Puebla.

Photo ci-dessus : Karl Gélinas.

Au Mexique, il pouvait non seulement toucher un meilleur salaire qu’à Québec, mais aussi disputer une saison plus longue et profiter d’une plus grande visibilité auprès des dépisteurs, notamment ceux provenant de l’Asie.

« Ils ont été très bons pour me faire comprendre que j’étais un long shot. Ça ne m’a pas effrayé, ça ne m’a pas fait peur. Dans le pire des cas, je reviens à Québec et ce n’est pas la fin du monde », mentionne-t-il.

C’est finalement ce qui s’est passé. Le calibre de la ligue est très comparable à celui auquel Gélinas est habitué dans la Ligue Can-Am. Ce sont les règlements qui ont finalement joué contre le Québécois.

« Je me disais que mes chances étaient bonnes. Le camp avançait, je lançais bien. Lorsqu’on a commencé à lancer contre des frappeurs, j’ai très bien répondu. Le seul problème, c’est qu’il y a des règlements pour les joueurs étrangers. Tu as seulement le droit d’en avoir six par équipe », explique-t-il.

Lorsque Gélinas a appris que les Tigers de Détroit avaient libéré Travis Blackley, un joueur qui avait joué à Puebla l’année précédente, il a rapidement compris que ses jours au Mexique étaient comptés. Les dirigeants de l’équipe mexicaine ont tenté de le convaincre de ne pas quitter le pays afin de se trouver une autre équipe, mais le principal intéressé a préféré rentrer chez lui.

« La solution la plus safe pour moi présentement, c’est de revenir à Québec, de revenir comme joueur-entraîneur et d’avoir une sécurité d’emploi cette saison. » — Karl Gélinas, lanceur des Capitales

La tache de 2006
Gélinas était le seul joueur étranger invité à Puebla à ne pas avoir d’expérience dans les majeures. Il est persuadé que c’est ce qui lui a coûté son poste puisque selon lui, il a autant de talent que les autres lanceurs.

Comment expliquer alors que Gélinas n’ait jamais réussi à faire sa place dans le baseball majeur depuis qu’il a été repêché par les Angels d’Anaheim, en 2002? Il ne se fait pas d’illusion. Onze ans après avoir échoué à un test antidopage, il y a encore une énorme tache à son dossier.

« Ça revient à une erreur monumentale que j’ai faite à l’âge de 22 ans quand j’ai essayé de brûler des étapes et que j’ai consommé des stéroïdes pour essayer d’améliorer mes performances. J’ai été pris en 2006 et je paie le prix depuis. J’ai vraiment l’impression que ç’a effrayé d’autres organisations pour me donner d’autres chances. » — Karl Gélinas, lanceur des Capitales

« On dirait que j’ai été oublié après quelques années. Est-ce que j’ai ce qu’il faut pour performer dans les majeures? Je ne le saurai jamais. Mais de pouvoir côtoyer des joueurs qui ont été là, de pouvoir me comparer avec eux et de voir qu’il n’y a pas beaucoup de différence, c’est vraiment satisfaisant », ajoute-t-il.

Karl Gélinas rentre donc à Québec, où il agira à titre de joueur-entraîneur avec les Capitales. S’il apprécie son rôle d’entraîneur des lanceurs, qu’il aimerait occuper à temps plein dans quelques années, il n’est pas question pour autant d’accrocher ses crampons de joueur.

« Je me sens en forme. Je me sens capable de lancer encore pendant quelques années. Ça va faire 11 ans que je vais jouer dans la même ligue, dans la même ville. Si je suis capable de terminer ma carrière à un endroit où je peux faire un peu plus d’argent, où je peux me mettre un peu d’argent de côté plutôt que de faire le strict minimum et survivre, je vais le faire », dit-il.

Gélinas a encore des comptes à régler avec lui-même et avec le monde du baseball. Il compte poursuivre sur sa lancée afin de réussir sa saison avec les Capitales et de pouvoir encore tenter sa chance à l’étranger.

« Mon rêve de jeunesse était de jouer dans les Ligues majeures. Évidemment, ça ne se produira pas, mais je veux me prouver que je suis capable de jouer à un niveau élevé », affirme-t-il.

Persévérant, vous dites?

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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