Daniel Brabant: 25 ans déjà!

Revue de presse

Benoît Rioux, Canoe.ca, le 8 décembre 2016

Seulement trois Québécois ont déjà remporté le trophée Tip-O’Neill, remis annuellement au meilleur joueur de baseball au Canada: Russell Martin, Éric Gagné et… Daniel Brabant.

Ancien lanceur de haut niveau, Brabant avait obtenu l’honneur il y a maintenant 25 ans, soit en 1991, après avoir grandement aidé le Canada à s’imposer au Championnat mondial junior.

Photo ci-dessus : Gagnant du trophée Tip-O'Neill en 1991, le Québécois Daniel Brabant avait aidé le Canada à l'emporter au Championnat mondial junior. (Photo Sébastien St-Jean / Agence QMI)

Évidemment, le résident de Varennes n’a plus cette force dans le bras qui lui avait permis d’obtenir le fameux prix décerné, depuis 1984, par le Temple de la renommée du baseball canadien.

«Je travaille maintenant sur les chemins de fer et quand je ramasse une roche pour essayer de la lancer, je me rends vite compte que je n’ai plus la forme que j’avais», a raconté, en riant, celui qui œuvre comme opérateur sur le réseau ferroviaire dans le port de Montréal.

Si son nom figure aux côtés de d’autres grands noms comme Larry Walker et Joey Votto, Brabant reste, à ce jour, le seul athlète à avoir été couronné pendant qu’il évoluait chez les amateurs.

«Le fait que je demeure la seule personne à l’avoir gagné pendant que je n’étais pas chez les professionnels, c’est valorisant pour moi, a noté l’homme de 43 ans. Mais quand j’ai obtenu ce prix-là, je ne savais même pas c’était quoi. Il n’y avait pas eu de cérémonie pour me le remettre, rien de tout ça. Aujourd’hui, c’est en voyant les noms de ceux qui gagnent que je réalise à quel point je suis honoré d’avoir mérité ce trophée.»

La semaine dernière, Votto s’est vu attribuer la récompense pour une sixième fois en sept ans.

«Étrangement, je n’ai jamais reçu un trophée ou une médaille pour cette nomination, mais je ne m’en fais plus avec ça depuis longtemps», a par ailleurs révélé Brabant.

CHAMPION DU MONDE
Pour être choisi meilleur joueur au pays, Brabant avait été formidable au monticule pour le Canada lors de la conquête de 1991 à Brandon, au Manitoba.

À 18 ans, il avait d’abord blanchi ses adversaires en deux départs lors du tournoi à la ronde. Brabant avait ensuite été envoyé au monticule pour entamer le match de la médaille d’or contre Taïwan.

En 19 manches et deux tiers lors de cette compétition, il avait conservé un dossier de 3-0 et une moyenne de points mérités de 0,46. Brabant avait d’ailleurs été nommé joueur par excellence du tournoi.

S’il a ensuite fait partie des filiales des Indians de Cleveland, le Québécois n’a jamais été en mesure d’évoluer dans le baseball majeur.

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UNE AUDITION QUI A TOUT CHANGÉ…
N’ayant jamais réalisé son rêve d’accéder au baseball majeur, le Québécois Daniel Brabant conserve néanmoins des souvenirs impérissables de sa carrière au monticule.

Brabant fréquentait ainsi le collège Northeastern Oklahoma A&M, aux États-Unis, quand l’organisation des Indians de Cleveland l’a convoqué, en toute discrétion, pour une audition.

«L’entraîneur des lanceurs (Jim Stevenson) avait été remercié du collège et il était devenu dépisteur pour les Indians, a raconté Brabant, plongé dans ses souvenirs. J’étais sensé retourner au collège, mais il avait eu l’idée d’organiser une session de lancers devant son patron.»

Après la courte démonstration, les représentants des Indians lui ont annoncé qu’ils le gardaient avec lui. C’est ainsi que Brabant, qui avait évolué avec les Ducs de Longueuil dans la Ligue de baseball junior élite au Québec, s’est retrouvé dans l’organisation des Indians pendant quelques années.

Les plus nostalgiques des Expos de Montréal souriront en apprenant que Brabant a été le co-chambreur du releveur Steve Kline. D’abord à Burlington avec les recrues de l’équipe, le Québécois a ensuite évolué en 1994 pour les Red Stixx de Columbus, au niveau A, avant de disputer deux saisons avec les Indians de Kinston, dans le A fort.

«J’ai affronté de très bons joueurs, Andruw Jones est d’ailleurs 0 en 2 contre moi», a soulevé Brabant, avec une certaine fierté.

Ozzie Guillen, a-t-on pu savoir, a toutefois eu beaucoup plus de succès contre le Québécois dans les rangs mineurs.

Du baseball au soccer
Père de trois fillettes, Brabant ne parle que très rarement de ses vieux exploits sportifs. La petite famille était d’ailleurs bien surprise d’apprendre qu’il avait été sollicité par un journaliste pour la présente entrevue.

Ayant été entraîneur des lanceurs et directeur général pour les Ducs au terme de sa carrière de joueur, Brabant a délaissé le baseball depuis plusieurs années. Il s’implique désormais, au soccer, auprès de ses trois filles.

VOICI LA LISTE DES RÉCIPIENDAIRES DU TROPHÉE TIP-O’NEILL, AU FIL DES ANS :
1984 – Terry Puhl
1985 – Dave Shipanoff
1986 – Rob Ducey
1987 – Larry Walker
1988 – Kevin Reimer
1989 – Steve Wilson
1990 – Larry Walker
1991 – Daniel Brabant
1992 – Larry Walker
1993 – Rob Butler
1994 – Larry Walker
1995 – Larry Walker
1996 – Jason Dickson
1997 – Larry Walker
1998 – Larry Walker
1999 – Jeff Zimmerman
2000 – Ryan Dempster
2001 – Corey Koskie / Larry Walker
2002 – Éric Gagné / Larry Walker
2003 – Éric Gagné
2004 – Jason Bay
2005 – Jason Bay
2006 – Justin Morneau
2007 – Russell Martin
2008 – Justin Morneau
2009 – Jason Bay
2010 – Joey Votto
2011 – John Axford / Joey Votto
2012 – Joey Votto
2013 – Joey Votto
2014 – Justin Morneau
2015 – Joey Votto
2016 – Joey Votto

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.