Hommage à Serge Touchette

Revue de presse

Pierre Durocher, Le Journal de Montréal, le 1er avril 2016

Pendant plus de 30 ans, Serge Touchette a livré sa passion pour le baseball aux lecteurs du Journal de Montréal, avec sa plume unique en son genre.

Le Temple de la renommée du baseball au Canada a reconnu la qualité de son travail en lui décernant le prix Jack Graney, remis annuellement à une personnalité des médias dont la carrière a contribué de manière significative au rayonnement du baseball au pays.

Photo ci-dessus : Un hommage pleinement mérité pour Serge Touchette. (Photo : Pierre Durocher)

On profitera du match de samedi entre les Blue Jays et les Red Sox au Stade olympique pour souligner l’honneur qui lui est décerné, soit en présentant le vétéran journaliste à la foule.

Celui qu’on surnomme Touche a couvert les Expos de 1975 à 2004. Il a donc vécu les plus belles années de l’équipe, comme la lente agonie de la concession.

Maintenant âgé de 63 ans, Serge a échangé quelques souvenirs avec l’auteur de ces lignes, qui a eu le plaisir de couvrir les Expos en sa compagnie de 1979 à 1988.

Comment as-tu développé cette passion pour le baseball?

«Durant les années 1960, je regardais les matchs présentés le samedi à la télévision de Radio-Canada. J’adorais voir jouer la grande vedette des Giants, Willie Mays. C’était mon idole de jeunesse. Mays est le meilleur joueur de baseball que j’ai vu à l’œuvre. Au monticule, mon préféré était Bob Gibson. Il intimidait les frappeurs.»

Quels ont été tes plus beaux moments sur la couverture des Expos?

«Je réponds toujours la même chose: c’est quand j’avais une bonne histoire dans Le Journal. Mes pires moments, c’est lorsque j’en manquais une! Dénicher de bonnes histoires qui pouvaient intéresser les lecteurs était mon pain quotidien.»

Parmi tous les joueurs des Expos qui ont défilé sous tes yeux, lequel a été le meilleur?

«Gary Carter a été un joueur dominant, le meilleur après Johnny Bench, à une position très exigeante. Toutefois, Vladimir Guerrero a été le plus talentueux de tous les joueurs qui ont porté l’uniforme des Expos. C’était une vraie bête tellement il faisait tout sur le terrain de façon explosive. Vlad frappait, courait et lançait la balle avec puissance.»

Et quel fut le meilleur lanceur de l’histoire des Expos?

«Le temps d’une saison, ce fut Pedro Martinez, récipiendaire du trophée Cy Young en 1997 avec une fiche de 17-8, une moyenne de points mérités de 1,90 et 305 retraits au bâton. Pour l’ensemble de sa carrière, je place Steve Rogers devant Dennis Martinez, mais par un nez seulement. Les gens ont tendance à se souvenir de Rogers pour le coup de circuit fatidique qu’il a accordé à Rick Monday lors de la série de championnat de 1981, mais je préfère me rappeler que Rogers a réalisé l’exploit de battre Steve Carlton deux fois en l’espace d’une semaine au mois d’octobre 1981.»

Le match du 19 octobre 1981 a-t-il été le plus mémorable de tous?

«Oui et non. Je retiendrai toujours le troisième match de la série de championnat contre les Dodgers lorsque Jerry White avait frappé, contre toute attente, un circuit de trois points pour permettre aux Expos de l’emporter 4 à 1 et de mener 2 à 1 dans la série. Les 50 000 spectateurs avaient tous bondi de leur siège en même temps. C’était magique et c’est le plus près que l’équipe est venue de participer à la Série mondiale.»

Que penses-tu des efforts qui sont faits pour ramener une équipe de baseball majeur à Montréal?

«J’ai envie d’y croire. C’est un message fort de remplir le Stade olympique pour deux matchs de la Ligue des pamplemousses. Je m’interroge toutefois à savoir combien de milliers de spectateurs sont là uniquement parce que c’est un gros happening en ville. Je crois que les Expos pourraient revivre si on pouvait créer un solide partenariat avec un riche propriétaire américain et des hommes d’affaires canadiens. Les Montréalais ont été échaudés par le duo Loria-Samson, mais on doit se souvenir que l’Américain George Gillett a été un bon propriétaire pour le Canadien. Il reste toutefois plusieurs étapes à franchir avant d’assister à la renaissance des Expos.»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.