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Le lanceur qui rêvait des Expos

L’artilleur des Capitales de Québec, Karl Gélinas, est prêt plus que jamais à intégrer les rangs du baseball majeur

Revue de presse

Catherine Bouchard, Le Journal de Québec, le 8 août 2015

Karl Gélinas

Lanceur vedette des Capitales de Québec, Karl Gélinas rêve du retour des Expos au Québec, réfléchit à une carrière en Asie et se dit plus que jamais au sommet de sa forme: celle qu’il faut pour accéder aux monticules des ligues majeures.

Photo ci-dessus : Le lanceur des Capitales, Karl Gélinas, croit que le départ des Expos en 2004 a fait décrocher plusieurs jeunes du baseball. (PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS)

L’excellence dans les sports sourit chez les Gélinas. Alors que son jeune frère, Éric, s’est taillé une place dans la Ligue nationale de hockey, au sein des Devils du New Jersey, Karl a flirté à deux reprises avec le baseball affilié.

En 2002, il a tenté le coup avec l’organisation des Angels de Los Angeles. L’aventure s’est soldée par une suspension de 50 matchs, un cauchemar à oublier alors qu’il a été pincé pour dopage.

Une deuxième occasion s’est présentée à lui, l’an dernier, alors invité au camp des ligues mineures des Phillies de Philadelphie.

Le lanceur de Québec estime n’avoir jamais eu l’occasion de faire la démonstration de son potentiel. Il croit que l’absence d’une ligue majeure au Québec nuit au développement du baseball et fait perdre de potentiels talents.

Tu as deux rendez-vous manqués avec le baseball affilié. L’espoir d’y accéder est-il encore là ?
Oui, surtout avec les performances que j’ai cette année, ce serait difficile d’arrêter d’y croire. Ma deuxième chance, avec les Phillies, la vérité, c’est qu’il y en a pas eu de deuxième chance. J’ai eu une tape dans le dos, ç’a été flatteur d’être invité. Mais d’être renvoyé après cinq manches lancées, ce n’est pas vraiment comprendre ce que j’aurais pu faire. De façon humble et honnête, et j’en ai vu du baseball, au camp des Phillies, j’étais convaincu que j’avais ma place. De voir les gens contre qui je devais me battre, sincèrement, j’étais le meilleur de la compétition.

Il y a plusieurs bons joueurs de baseball au Québec. Très peu ont percé dans les ligues majeures. Crois-tu qu’il y a une forme de discrimination envers les athlètes de la province qui performent au baseball ?
Je ne sais pas s’il y a de la discrimination, mais je crois que l’on part avec une prise en partant. On ne vient pas d’un milieu de baseball, on est regardé un peu de haut. Nous, le Canada, c’est le hockey. Ici, le baseball n’est pas aussi populaire ou pratiqué comme ça l’est aux États-Unis ou dans les pays latins. C’est donc peut-être un peu plus difficile d’être reconnu à notre juste valeur.

Le retour d’une équipe des ligues majeures au Québec donnerait-il une chance aux joueurs québécois d’accéder plus facilement à ce calibre de jeu ?
Je ne sais pas si ça donnerait une chance de plus, mais est-ce que j’aimerais y aller? La réponse est oui, absolument. Avec la perte des Expos, il y a plusieurs jeunes qui ont décroché, qui ont bifurqué ailleurs. Ç’a eu un impact sur la province et le nombre de joueurs. Il y a de moins gros bassins et des talents perdus.

Le spectre de ta suspension en 2006 te nuit-il encore ?
Pour moi, c’est complètement effacé. Avec les organisations, j’aimerais savoir si j’ai un «red flag» sur mon CV à cause de ça. Si oui, neuf ans plus tard, c’est quand même triste et j’aimerais leur dire: apprenez à savoir qui est Karl Gélinas avant de juger par une erreur faite à l’âge de 22 ans. Est-ce que je regrette mon geste? Oui, absolument.

Y aura-t-il une 10e saison au sein des Capitales à Québec ?
Si je ne suis pas appelé ailleurs, absolument, je veux revenir l’an prochain. Je ne jouerais nulle part ailleurs, pour ce qui est du baseball professionnel indépendant. Si j’ai une chance ailleurs, je réfléchis à la possibilité de jouer en Asie, comme au Japon ou en Corée. Je suis prêt à passer à une étape supérieure et j’aimerais voir jusqu’où le baseball peut m’amener.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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