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Le couteau entre les dents

Revue de presse

Propos de Russell Martin recueillis par Nicolas Dupont, RDS.CA, le 4 mai 2013

Russell Martin C’est bien connu, une saison de baseball n’est pas un sprint, mais bien un marathon. 162 matchs, c’est long et les joueurs de chaque formation sont conscients de cette réalité. C’est la raison pourquoi il était primordial de ne pas appuyer sur le bouton panique après avoir connu une première semaine difficile.

Photo ci-dessus : Russell Martin glisse au marbre.

Il est vrai que nous avons mis un certain temps avant de nous mettre en marche, mais à l’heure actuelle, les Pirates de Pittsburgh représentent une équipe très difficile à battre. Pour le moment, nous sommes au meilleur de la lutte à la première place dans la division centrale de la Nationale. Cependant, nous savons que nous devrons garder le cap tout au long de la saison puisque les organisations qui forment cette division sont coriaces. Heureusement, nous comptons sur un esprit d’équipe hors du commun où le plaisir de jouer ensemble demeure la clé de notre succès.

Quand j’ai pris la décision de joindre les Pirates, j’ai tout de suite pensé aux jeunes talents de l’organisation. Mais je ne cesse d’être impressionné par le calibre de l’équipe, et ce à quoi elle ressemblera dans les années à venir. Certes, c’est fort prometteur. Starling Marte est très impressionnant; son grand talent lui permet de tout accomplir sur le terrain. Quant à Andrew McCutchen, il est un spécimen à mes yeux, un vrai 5-tool-player. Plus encouragent encore, ces jeunes sont bien entourés avec la présence de Neil Walker, Travis Snider, Pedro Alvarez. Cette organisation est bien en selle pour l’avenir. Nous sommes tous dans le même bateau et l’attitude positive permet d’être compétitifs jour après jour.

En ce qui me concerne, nul besoin de vous dire que je n’ai pas connu le début de saison escompté alors que j’ai dû attendre à mon septième match avant de frapper un premier coup sûr avec ma nouvelle équipe. Croyez-moi, il était temps! Est-ce que ce lent départ était dû à l’excitation qui m’habitait ou est-ce que je me mettais trop de pression sur les épaules? Qui sait…

Ce qui est certain, c’est que ça m’a pris un certain temps avant de mettre le doigt sur le bobo. J’essayais de comprendre pourquoi je réussissais à faire contact avec la balle, mais que j’étais toujours une fraction de seconde en retard. Comme c’est le cas dans n’importe quel sport, le timing est extrêmement important. C’est alors que mon complice de toujours, Ivan Naccarata, m’a montré une centaine d’images de mon élan sur son ordinateur. Ivan amène toujours des pistes de solution intéressantes lorsque je connais des difficultés au bâton et cette fois, il a remonté jusqu’en 2008 pour que je puisse visionner des photos de mes meilleurs élans, de même que mes moins bons coups. Nous avons porté une attention particulière sur ma posture, et nous avons remarqué que mon épaule gauche était légèrement trop repliée sur elle-même. De plus, nous avons établi que mon problème principal résidait dans mon transfert de poids vers l’avant. En gros, je n’étais pas prêt au moment où l’artilleur décochait la balle.

Après avoir pris connaissance de tout ça grâce aux photos d’Ivan, c’était plus clair dans mon esprit; je n’amorçais pas mon élan assez rapidement. Tout était une question de timing. L’entraineur des frappeurs Jay Bell a travaillé avec moi sur le terrain afin de corriger ces lacunes techniques sur une base quotidienne et c’est de cette manière que l’engrenage s’est remis à fonctionner. J’aime beaucoup cet instructeur. Il est toujours disponible pour t’aider et il accomplit un boulot formidable avec les jeunes joueurs de l’équipe.

Depuis que j’ai réglé mon problème, tout va pour le mieux. J’ai retrouvé toute ma confiance et mon aplomb au bâton, ce qui m’a même valu le titre de joueur de la dernière semaine dans la Ligue nationale et au moment d’écrire ces lignes, ma moyenne au bâton est très respectable à ,274. Je ne sais pas si c’est une coïncidence, mais nous avons commencé à gagner régulièrement lorsque mon bâton s’est mis à résonner. Je vais donc m’assurer de continuer sur ma lancée d’ici la fin de l’année, afin d’aider les Pirates à participer aux séries de fin de saison. Et qui sait, peut-être que je me retrouverai au match des étoiles.

Derrière le marbre… et au 3e coussin
Défensivement, mon objectif est d’être à la hauteur des attentes. À l’heure actuelle, j’ai retiré huit coureurs en tentative de vol, ce qui me place au premier rang dans les Majeures, à égalité avec A.J. Ellis des Dodgers et Matt Wieters des Orioles. La facette défensive de mon jeu demeure très importante à mes yeux. J’aime que les lanceurs aient confiance en mes moyens, qu’ils me considèrent comme un receveur fiable. J’en retire une grande satisfaction. Néanmoins, il faut dire que les lanceurs des Pirates me facilitent la tâche, car ils ont tendance à relâcher la balle rapidement. Ils laissent glisser leur jambe plutôt que de la lever très haut. Cette fraction de seconde de plus me donne donc un certain avantage pour épingler les coureurs.

Depuis un certain temps, le gérant Clint Hurdle m’utilise au troisième coussin lors des pratiques au bâton de l’équipe. A-t-il l’intention de faire appel à mes services un jour au troisième but dans un avenir rapproché? Je l’ignore. Mais j’imagine que Hurdle m’a placé à cet endroit parce qu’il a vu un certain potentiel. Ce qui est certain, c’est que ça me relaxe d’attraper des balles au champ intérieur chaque jour. Je me débrouille bien. Jouer comme troisième-but demande de bons réflexes et je suis à l’aise à cet endroit sur le terrain. Cependant, c’est très différent du poste d’arrêt-court, qui est plus exigeant puisqu’il commande d’avoir un bon jeu de pieds et de travailler avec les angles.

Retour aux anciennes amours
Au début du mois d’avril, j’ai eu le plaisir de remettre les pieds au Dodger Stadium, alors que les Pirates se trouvaient à Los Angeles pour une série de trois rencontres. Comme vous le savez, c’est à cet endroit que j’ai amorcé ma carrière et mes premiers moments marquants sont survenus au Chavez Ravine.

Ce fut un moment inoubliable, car j’ai pu renouer avec d’anciens coéquipiers et d’anciens instructeurs que je n’avais pas vus depuis plus de deux ans. J’ai également rencontré plusieurs partisans qui m’ont supporté lorsque j’évoluais avec les Dodgers. À ma grande surprise, ils occupaient toujours les mêmes sièges qu’avant. J’étais bien content de revoir ceux et celles qui m’ont encouragé au début de ma carrière. De plus, des proches sont venus de Montréal jusqu’à Los Angeles pour me voir jouer de nouveau au Dodger Stadium encore. De très belles émotions.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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