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Miles Wolff : visionnaire et missionnaire

Revue de presse

Mario Morissette, Le Journal de Québec, le 4 novembre 2012

Miles WolffLes Capitales de Québec ont disputé le premier match de leur histoire en mai 1999. Pourtant, quatre ans plus tôt, le projet fou de relancer le baseball professionnel dans la Vieille Capitale germait déjà dans l’esprit de Miles Wolff, qui a été admis hier soir au Temple de la renommée du baseball québécois.

Photo ci-dessus : Miles Wolff a été admis samedi soir au Temple de la renommée du baseball québécois, lors d’une soirée au Château Frontenac. Il était notamment accompagné (de gauche à droite) de Stéphane Dionne, Jean-François Côté, Michel Laplante et Patrick Scalabrini. (Photo Karl Tremblay)

En mai 1995, sous les pressions de deux jeunes passionnés de baseball sans le sou et récemment abonnés à Internet, André Lachance et Jean-François Côté, Wolff débarquait à Québec pour visiter le Stade municipal.

Les Diamants de la Ligue élite venaient à peine d’y emménager dans la foulée des efforts d’un comité de relance qui avait sauvé l’amphithéâtre du pic des démolisseurs.

Au terme de cette inspection, j’avais eu l’occasion de discuter avec Miles Wolff pendant près d’une heure.

Vêtu sobrement (probablement d’un pantalon gris, d’une chemise bleue et d’un débardeur marine), Wolff détonnait par son allure et ses propos. Il ne possédait pas l’air ni le baratin d’un vendeur ou d’un promoteur sportif.

En balayant les gradins du regard, il m’avait confié que le Stade municipal, par son cachet historique et son toit, lui rappelait le Wade Stadium de Duluth, où évoluaient les Dukes de la Ligue Northern. Ah bon...

Annonce torontoise
Au printemps de 1998, Wolff annonçait la fondation des Capitales de Québec. La nouvelle avait été d’abord publiée dans The Globe and Mail de Toronto, sous la plume d’un collaborateur de Baseball America.

En mai 1999, les Caps prenaient leur envol. Malgré de beaux succès dans les gradins, Wolff a failli laisser sa traditionnelle chemise bleu poudre dans cette folle aventure.

Pendant presque 10 ans, chaque automne, il a dû renflouer les coffres de son équipe. Sans jamais évoquer de menace d’un déménagement ou d’une dissolution.

Parallèlement, Wolff, le commissaire, a tenu à bout de bras une ligue au sein de laquelle les concessions venaient et disparaissaient au gré des saisons.

Beaucoup d’hommes d’affaires auraient mis la clé dans la porte et joui d’une retraite paisible.

N’avait-il pas assuré la sécurité financière de sa famille en vendant à fort prix les Bulls de Durham, rendus célèbres au cinéma par Kevin Costner et Susan Sarandon, puis en cédant la revue Baseball America juste avant l’émergence des publications sur le Web? Indépendant de fortune, Wolff n’a jamais abdiqué à Québec.

« Miles a persévéré pour l’amour du baseball et parce qu’il a toujours été convaincu du succès à long terme des Capitales. Il fallait drôlement y croire, surtout à l’époque où les Expos ont quitté Montréal (2004) », affirme le président des Caps, Michel Laplante, témoin de nombreux bilans rédigés à l’encre rouge.

Proprio et partisan
En janvier 2005, après une tentative avortée de vente, il a repris le flambeau, confiant de grandes responsabilités à Laplante, parachuté directeur général et gérant.

En octobre 2010, même s’il a cédé son bébé à Jean Tremblay, il est demeuré dans l’antichambre des Capitales.

Sans déroger à sa routine. À chaque match des Québécois au stade, il met toujours sa neutralité de commissaire à rude épreuve. Le partisan numéro un de l’équipe a toujours occupé le même siège derrière l’écran protecteur, où il peut frayer avec les amateurs.

Pas de loge privée, pas de siège capitonné, à la merci de la pluie, du vent et du froid et toujours prêt à vider mon sac d’arachides!

L’exception
Récemment, Miles Wolff a investi dans l’aventure des Aigles de Trois-Rivières.

Devinez qui ne songera pas à la retraite tant que la Ville de Montréal ne sera pas revenue membre en règle d’une ligue professionnelle? La Can-Am, évidemment.

Hier, quand Miles Wolff a prononcé son discours de remerciement, un discours qui aurait dû être amorcé par sa réplique fétiche « Well, you know », André Lachance, directeur des opérations à Baseball Canada, était dans la salle de bal du Château Frontenac. Le monde est p’tit, madame chose!

Wolff est le premier non-Québécois à être admis à ce temple. Curieusement, le propriétaire et fondateur des Expos de Montréal (1968 à 1990), Charles Bronfman, n’est toujours pas membre en règle.

« La nomination de Miles est un honneur amplement mérité! » plaide Laplante.

L’ancien lanceur des ligues majeures Denis Boucher (Blue Jays, Expos, Indians) et feu Hughes Beaudoin (proprio des Indiens et des Carnavals de Québec) ont également été admis au temple.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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