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Le mot du jour : satrape

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Un satrape

Jeudi, 15 mars 2012

Source de la recherche :
Le paragraphe suivant tiré d’un éditorial de Serge Truffaut publié dans le quotidien Le Devoir du 2 mars 2012 : « Kim Jong-un est la copie carbone de son père, Kim Jong-il. En effet, le peuple coréen étant affamé que le fils a dépoussiéré la diplomatie de l'agacement que son aîné avait confectionnée. En échange de 240 000 tonnes de nourriture, le nouvel empereur coréen s'est dit enclin à reprendre les pourparlers multilatéraux suspendus en 2009 par son père après avoir obtenu satisfaction sur le flanc du riz, du blé, etc. Pour mémoire, c'est la cinquième fois depuis le début des années 90 que les satrapes coréens s'affirment de bonne foi pour mieux déguerpir ensuite. Mais bon, tant Hillary Clinton que Barack Obama ont estimé que l'éventualité d'une négociation possiblement sérieuse ne devait pas être écartée. Surtout en cette année électorale. »

Définition :
Le dictionnaire Le Grand Robert de la langue française définit le nom masculin satrape comme suit : « Homme puissant et despotique. »

Anciennement, un satrape était le gouverneur d'une province, dans l'Empire perse (depuis Cyrus et jusqu'à l'ère chrétienne), sorte de vice-roi qui exerçait l'autorité civile et judiciaire et administrait les finances.

On retrouve sur Internet à l’adresse www.cliolamuse.com la description suivante du satrape et des satrapies : « Les rois achéménides surent créer des institutions d’État particulièrement fonctionnelles. Le “Shahinshah”, le roi des rois, détenait le pouvoir central, assisté par le “Conseil des Nobles”. L’empire était divisé en provinces ou satrapies qui peuvent regrouper plusieurs peuples. Chacune d’entre elle était dirigée par un gouverneur de province, appelé satrape, c’est-à-dire “protecteur du pays”, dans l’organisation administrative du royaume perse.

Nommé par le roi, généralement issu d’une famille noble perse, disposant d’une force armée, le satrape était chargé de faire régner l’ordre, d’assurer la sécurité des routes, de protéger l’agriculture et de lever les impôts. En échange de sa fidélité au roi, le satrape recevait des gratifications (dons, domaines) et exceptionnellement une fille du roi en mariage.
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Le satrape n’était soumis pour la perception des impôts à aucun contrôle, d’où les nombreuses exactions qui parsèment l’histoire perse. Les satrapes possédaient de vastes domaines à leur libre disposition. Ils disposaient de forces armées locales qui devaient s’insérer dans l’organisation militaire de l’empire.

Cependant, le roi assurait pourtant une surveillance constante par des secrétaires adjoints aux satrapes et par des inspecteurs, “les oreilles et les yeux du roi”. Le satrape était secondé par un secrétaire ou chancelier, chargé en réalité de l’espionner et d’informer la cour de ses agissements. Toute une organisation de police assurait l’information permanente du Grand Roi. Cette administration, efficacement réglée, reposait sur un grand nombre de fonctionnaires.

Un excellent réseau routier et une organisation postale, rapide et efficace, facilitaient non seulement les communications, mais contribuaient aussi à la mobilité militaire, et offraient de sérieux avantages pour les échanges commerciaux. Les contacts avec la cour étaient assurés par les courriers qui empruntaient tout un réseau routier, dont l’axe le plus célèbre était la route royale. »

Photo ci-dessus : Dessein de Glez paru dans "Le journal de jeudi", Ouagadougou le 29 novembre 2004 avec la mention suivante : « Il est incroyable que l’on puisse encore, en 2004, dans ce XXIe siècle que certains nous prédisent radieux et d’autres épouvantable, se passionner pour une élection présidentielle tunisienne quand tout le monde sait que le satrape local gagne toujours haut la main. Et que son score est toujours à la hauteur du pouvoir qu’il détient. »

Remplis sous: La folie des mots Mots clés:
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