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Juin/07
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Premier match chez les professionnels pour Kevin Denis-Fortier

Il aurait pu affronter Jonathan Forest, le releveur québécois du club adverse, mais ce n'est que partie remise

Texte et photos, Jacques Lanciault

Kevin Denis-Fortier et Jonathan Forest ensemble après leur premier match de la saison entre leurs deux équipes.

Dunedin, Floride, le 24 juin 2007 – Vendredi après-midi, avant de quitter le stade des Blue Jays de la Ligue des recrues à Dunedin en Floride, au terme de sa deuxième journée chez les professionnels, Kevin Denis-Fortier, le tout nouveau porte-couleurs du club-école des Jays dans la Gulf Coast League (GCL), a eu à répondre à une question piège émanant du gérant de son équipe : « Est-ce que tu es prêt à jouer? » Honnêtement, comment un jeune qui a paraphé son premier contrat professionnel il n'y a à peine qu'un mois, peut répondre autre chose que : oui, coach. Et ce, même s'il n'est avec l'équipe que depuis deux jours, qu'il n'a pris part qu'à deux pratiques au bâton, qu'il ne connaît même pas encore les noms de la plupart de ses coéquipiers. Pourtant, c'est ce que Kevin a répondu : « Oui coach! »

N. B. — Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Kevin Denis-Fortier et Jonathan Forest ensemble après leur premier match de la saison entre leurs deux équipes.

Et l'ancien des Diamants de Québec de la Ligue de Baseball Élite du Québec (LBÉQ) s'en est bien tiré. Et ce, même s'il n'a pas réussi de coup sûr en quatre apparitions au bâton. Après la rencontre, il avouait avoir été véritablement surpris du type de lancers qu'on lui a servi. « Je n'ai pas eu la chance d'être impressionné par la vitesse des tirs des lanceurs adverses, à vrai dire on m'a servi peu de balles rapides à frapper aujourd'hui. À titre d'exemple, à ma dernière présence au bâton, le lanceur de relève des Phillies m'a retiré sur trois balles à effet de suite. Il ne me reste qu'à m'adapter. »

En défensive, Kevin, à sa position de joueur de premier but, a fait le travail, même si on sentait sur certains jeux qu'il n'était pas encore tout à fait à l'aise. Par ailleurs, il a amorcé et complété un double jeu inversé. Mais, le jeune était tout de même déçu de son match. « C'était mon premier match chez les professionnels, j'aurais aimé aider mon équipe dès aujourd'hui, leur faire voir qu'ils peuvent me faire confiance. Surtout, que je n'étais pas nerveux. Ma nervosité, c'est vendredi que je l'ai ressentie, lorsque le coach m'a dit « Alors tu joues demain! »

Il aurait pu affronter Jonathan Forest
Pour sa première rencontre chez les professionnels, Kevin et les Jays affrontaient la formation des recrues des Phillies de Philadelphie. Celle au sein de laquelle on retrouve l'artilleur québécois Jonathan Forest. Ce dernier, même s'il avait lancé trois manches jeudi dernier, inscrivant la victoire à sa première sortie au sein du baseball pro, était un des deux lanceurs disponibles pour terminer la rencontre au monticule face aux Blue Jays, mais, et là c'est dommage tout autant pour Kevin que pour moi qui était présent à Dunedin, Forest n'a pas été utilisé.

Kevin aurait vraiment aimé afffronter son compatriote : « Ça aurait certainement été très spécial : à mon premier match chez les pros, affronter, en fin de match, les tirs d'un autre Québécois. Mais, nous allons nous reprendre et peut-être très rapidement, car nous rejouons contre les Phillies lundi. »

Trois des nôtres sur le terrain?
« Il se pourrait même que nous soyons trois Québécois sur le terrain pour cette rencontre », d'ajouter l'athlète de Québec. « En fait, le Québécois Mathieu Moisan arbitre au sein de notre ligue. D'ailleurs, hier, il était d'office pour notre match. »

Mathieu Moisan, l'arbitre de l'année au sein du circuit Baillairgé en 2006, est effectivement membre du groupe des officiels au sein de la Gulf Coast League. Pour son premier mois, il officie les matchs de la section dans laquelle se retrouvent Kevin Denis-Fortier et Jonathan Forest. Par la suite, il se retrouvera dans la section où évolue Josué Peley, toujours au sein de la GCL.

Des retards dans l'obtention de son visa de travail
Denis-Fortier n'est arrivé en Floride que mardi dernier. Pourtant, il avait apposé sa signature au bas de l'offre de l'équipe de la Ligue Américaine de Baseball dès la mi-mai, mais des retards dans l'obtention de son visa de travail l'ont obligé à demeurer au Québec plus longtemps que prévu.

« Je me suis tout de même entraîné », mentionne-t-il. « J'ai profité des pratiques au bâton des Diamants, lorsque l'équipe était au stade Municipal, mais, c'est certain que j'aurais préféré être ici en Floride pour apprendre à connaître mes coéquipiers et pour m'habituer à l'équipe avant que la saison ne commence. »

Kevin, rappelons-le, à la fin d'une saison spectaculaire au baseball collégial américain, avec la formation du Crowder College, une institution du Missouri – il y a frappé 10 doubles, 11 circuits et produit 63 points -, a signé un contrat professionnel avec les Blue Jays de Toronto, eux qui l'avaient réclamé à l'encan des joueurs amateurs de 2005 et de 2006.

Évidemment, joindre les rangs d'une formation dont la saison est déjà commencée, une formation par ailleurs où on se retrouve évidemment le seul francophone, n'est pas une sinécure. Il faut performer jour après jour pour voir son nom inscrit sur l'alignement. « Avec les Jays de la GCL, nous sommes trois joueurs de premier but. La compétition sera féroce. Pour le moment, je n'ai pas vu les deux autres frapper beaucoup de coups sûrs. Mais, j'avoue qu'ils sont impressionnants, du moins physiquement. L'un deux pèse 260 livres et de plus, il frappe des deux côtés du marbre. »

Kevin Denis-Fortier et Jonathan Forest ensemble après leur premier match de la saison entre leurs deux équipes.

S'habituer à la chaleur
En Floride, le jour, la chaleur est torride. Le mercure avoisine régulièrement les 100 degrés Fahrenheit (34 degrés Celcius) et les matchs de la GCL se jouent le jour, même que la plupart du temps ils commencent à midi, quand le soleil brille de tous ses feux. Des ses deux premiers jours sur le terrain Kevin a ressenti cette chaleur : « Lors de l'entraînement, je suais à grosses gouttes. Même durant les matchs j'avais chaud et je n'étais même pas sur le jeu. Il va falloir que je m'habitue. C'est totalement le contraire de ce que j'ai connu au Missouri où il ventait et il faisait froid. Heureusement, demain (dimanche) nous sommes en congé et je vais pouvoir me reposer et relaxer un peu. »

Après tout le 24 juin, pour un Québécois, c'est bien un congé férié chômé!

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