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Ryne Sandberg, mon nouveau gérant

Revue de presse

Propos de Phillippe Aumont recueillis par Éric Leblanc, RDS.CA, le 7 juillet 2011

Phillippe Aumont Pour la première fois de ma carrière, je suis ennuyé par une tendinite à l’épaule droite, ce qui me force à prendre quelques jours de repos avec ma nouvelle équipe au niveau AAA.

J’ai été rappelé le 16 juin pour me joindre aux Iron Pigs de Lehigh Valley (à Allentown en Pennsylvanie) qui sont dirigés par Ryne Sandberg, l’ancien joueur vedette des Cubs de Chicago.

Les entraîneurs m’ont rapidement fait confiance et j’ai effectué cinq sorties (trois points concédés en 7,2 manches avec 13 retraits au bâton) avant de me retrouver sur la touche en raison de mon malaise à une épaule.

Tout allait bien, mais je suis allé voir le médecin de l’équipe il y a quelques jours parce que je ressentais une douleur depuis quelques semaines. Je continuais à lancer, mais j’avais besoin de savoir ce qui se passait et j’ai passé un test d’imagerie par résonance magnétique.

C’est la première fois que ça m’arrive donc je ne savais pas trop ce qui se passait et j’avais un peu peur avant d’obtenir le diagnostic d’une tendinite. Je suis donc en repos jusqu’au match des étoiles du 13 juillet.

En général, j’étais content de mes performances à l’exception d’un match durant lequel j’en ai arraché. Mais c’était seulement une mauvaise soirée alors que je n’avais aucun contrôle (rires). Ma sortie précédente et ma sortie suivante ont fonctionné donc les entraîneurs comprenaient que c’était seulement une présence à oublier.

Sandberg n’est pas le plus jasant, mais c’est correct

En faisant le saut au niveau AAA, ça me permet aussi d’évoluer pour un entraîneur très connu.

D’emblée, je peux vous dire que Ryne Sandberg ne parle pas beaucoup, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Bien sûr, je ne le connais pas encore beaucoup, mais c’est sa personnalité. Quand on se croise, on se salue, mais ça demeure bref.

Par contre, il n’hésite pas à venir me parler s’il doit m’expliquer quelque chose et je peux aussi m’adresser à lui quand j’ai des questions.

Vous pourriez penser qu’on rencontre les entraîneurs lors d’un rappel pour discuter de notre tâche et de notre développement, mais ça ne fonctionne pas vraiment de cette façon.

Quand tu reçois l’appel, tu fais ta job et voilà tout! (rires)

Il faut dire que j’ai une bonne idée de ce que je peux effectuer au monticule et des choses que je dois améliorer. Je dois garder ce plan en tête et travailler sur certains aspects.

Je peux aussi vous confirmer qu’on remarque toujours la popularité de notre entraîneur, et ce, partout où on joue. Les partisans lui demandent des autographes et il y a beaucoup plus de spectateurs qui assistent à nos matchs à l’étranger que lors de la visite des autres équipes. Après tout, c’est normal!

Pour nous, c’est agréable parce qu’on joue devant 10 000 à 12 000 spectateurs par match. Notre stade est toujours rempli et ça me procure une expérience qui sera bénéfique.

Par contre, je dois dire que nos partisans sont exigeants et ils ont plutôt la mémoire courte…

Voilà pourquoi c’est toujours plus plaisant de jouer devant une telle foule quand ça va bien.

D'ailleurs, je me suis fait huer lors de ma soirée plus difficile. J’en étais à ma deuxième sortie et j’ai accordé des buts sur balles aux deux premiers frappeurs avant de concéder un triple poussant trois coureurs au marbre… Quand je lançais une prise, tout le monde applaudissait et quand je donnais un but sur balles, ils criaient : «Sortez-le du match!»

Quelques jours plus tard, j’ai retiré trois frappeurs consécutifs et tout le monde jubilait. Disons qu’ils veulent gagner et c’est bien parce que nous possédons une bonne équipe.

La chose qui me surprend dans tout cela, c’est qu’on entend surtout les commentaires négatifs quand on se retrouve au monticule. C’est particulier et j’en ai discuté avec Jack Curtis, le psychologue sportif que j’ai consulté, et il m’expliquait que c’est commun pour la plupart des athlètes.

Ton cerveau perçoit majoritairement les remarques négatives alors que c’est rare que tu entends les encouragements dans le bruit. Ça m’intriguait et je suis content d’en avoir discuté avec un spécialiste.

Les vétérans m’ont bien accueilli
J’ai été rappelé en compagnie de trois coéquipiers du niveau AA et on évolue maintenant pour une très bonne formation (premier rang de notre division avec une fiche de 50-36). Les gars s’amusent et c’est très important sans oublier que la chimie est excellente.

Nous avons reçu un très bon accueil à notre arrivée et c’est plus facile puisqu’on connaît plusieurs joueurs.

Ceci dit, les joueurs qui sont rappelés passent parfois un petit mauvais quart d’heure. Mais ce ne fut pas le cas!

Bien sûr, je suis la recrue dans l’équipe et le plus jeune donc je prends mon petit coin. J’essaie de me tenir occupé et je ne dérange pas les plus vieux qui ont de l’expérience et qui ont acquis le respect avec le temps.

Le AAA, une grande motivation
Sans surprise, le calibre de jeu est beaucoup plus difficile au niveau AAA, la marche est vraiment plus haute. Il faut s’attendre à cela étant donné qu’on affronte plusieurs joueurs, autant des frappeurs que des lanceurs, qui ont évolué dans les majeures. Ceux-ci ont plus d’expérience et le talent est au rendez-vous.

Ça représente un gros défi et j’aime cela; ça me motive. Je ne dis pas que c’était facile au niveau AA, mais j’avais du succès et je pouvais bien jouer même si je ne me sentais pas au sommet de ma forme.

Ce n’est pas le cas dans le AAA où la marge d’erreur est beaucoup plus mince. Par exemple, si tu n’es pas capable de lancer ta courbe pour une prise, tu la retires de ton arsenal pour cette présence. Ça ne donne rien de t’entêter parce que les frappeurs vont la laisser passer.

De la même façon, si tu n’es pas capable de placer ta rapide, les frappeurs vont facilement en prendre avantage.

Pour le moment, ce sont les principales différences que j’ai remarquées. Ça revient à dire qu’il faut minimiser les erreurs dans les tirs et avoir une meilleure idée de quoi faire.

À ce niveau, tu ne peux pas te relâcher un peu parce que dès que tu échappes un lancer, les frappeurs sautent dessus!

Revue de Web publiée par Jacques Lanciault.

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