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La « Révolution tranquille » du Kenya : quatre décennies après celle du Québec

Texte de Jacques Lanciault présenté dans le cadre d’un cours de rédaction à l’Univesité de Montréal. Le travail consistait à rédiger un texte informatif sur le Kenya.

Laval, le 29 janvier 2004 - Mwai Kibaki est devenu, le 29 décembre 2002, le troisième président du Kenya. Son élection et celle de son parti, le NARC (Coalition nationale de l’arc-en-ciel) mettaient fin à un règne de 39 ans du parti KANU (Union Nationale africaine du Kenya) et à une période de 24 années de présidence pour Daniel Arap Moi. Mais plus encore, cette élection propulsait au pouvoir un groupe de Kényans farouchement résolus à éradiquer le pays de la corruption, à relancer l’économie et à améliorer la qualité de vie d’une population de près de 32 millions d’habitants.

Un peu à l’image du Québec du début des années 1960, le Kenya entre ainsi de plain-pied dans sa « révolution tranquille ». Aussitôt élu, le président Kibaki, tout comme Jean Lesage au Québec à l’époque, s’est lancé dans des réformes sociales et dans une grande chasse aux sorcières visant à débusquer les fraudeurs du régime de Daniel Arap Moi, le porte-étendard kényan de l’ère duplessiste.

Plusieurs Kényans considèrent l’élection du NARC comme l’accession du pays à une deuxième indépendance. En 1963, au terme d’une longue guerre livrée par le peuple au colonisateur anglais, le Kenya accédait à son indépendance légale de la Grande-Bretagne. En 2002, lors d’élections où violence et intimidation étaient absentes du paysage, le peuple kényan a signifié son congé à l’oppresseur dont le sang qui coulait dans ses veines était identique au sien.

Ce qui surprend dans l’élection de Kibaki est son âge : 71 ans. Malgré cela, son arrivée au pouvoir peut être considérée comme une cure de rajeunissement, lui qui prend la relève de l’ex président Moi âgé de 78 ans. Une situation tout de même curieuse lorsqu’on constate qu’au Kenya, 50 % de la population a moins de 15 ans.

Mais quel est le pays qu’habite cette nation kényane? Évidemment, le Kenya est Africain. Un pays qui occupe d’ailleurs l’imaginaire des Nord-américains depuis 1985, alors qu’apparaissaient au grand écran ses magnifiques paysages dans le film réalisé par Sydney Pollack, « Souvenir d’Afrique » (Out of Africa).

Le Kenya est situé du côté Est de l’Afrique, là où la côte orientale de son territoire baigne dans les eaux de l’océan Indien. Pour bien le visualiser, disons que l’équateur, la ligne qui divise notre planète en deux hémisphères, le nord et le sud, le traverse de part en part. Transposé en Amérique du Sud, le Kenya occuperait la partie la plus nordique du Brésil. La Somalie, l’Éthiopie, le Soudan, l’Ouganda et la Tanzanie partagent ses frontières.

Sur un territoire de 580 000 km2, soit près de trois fois plus petit que le Québec, une population de 31,5 millions de personnes prend place. C’est un million de plus que la population totale du Canada… Qui plus est, la croissance de cette marée humaine est de l’ordre de 4 % par année. En comparaison, la population canadienne a fait un bond de 4 %… de 1996 à 2001!

Cette population, composée de plusieurs groupes dont une majorité est issue des tribus Masais et Kikuyus, deux groupes mis en évidence dans le film de Pollack, se retrouve dans deux grandes villes du pays : Nairobi, la capitale, et Mombasa, ville portuaire située sur l’océan Indien.

De la présence anglaise — le Kenya a été colonie britannique de 1895 à 1963 —, les Kényans ont conservé l’anglais comme langue officielle. Mais, le swahili est consacré langue nationale du pays. De plus, les dialectes kikuyu, luo et kamba sont encore d’usage.

Peuplé aussi densément, on semble bien loin des grands espaces vierges si brillamment figés sur la pellicule de Pollack, il n’y a de ça pourtant qu’une vingtaine d’années !

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