22
Mai/21
0

Ligue Frontier: les retrouvailles d’Andy McCauley

Revue de presse

Carl Tardif, Le Soleil, le 22 mai 2021

S’il y avait eu une saison en 2020, les amateurs de baseball de Québec et de Trois-Rivières auraient déjà fait connaissance avec la Ligue Frontier. Ceux de la région d’Ottawa vivraient leur baptême ces jours-ci, si leur entrée n’était pas retardée à 2022 à cause de la pandémie. Pour mieux connaître ce circuit de baseball indépendant qui s’étire dans deux pays, sept états et bientôt deux provinces, le Mag Sports s’est entretenu avec l’ancien gérant des Capitales Andy McCauley, qui dirige les Otters d’Evansville, dans l’Indiana, depuis 2010. Partons à la découverte de la Ligue Frontier.

«J’ai reçu plusieurs offres ces dernières années pour aller dans la Ligue Atlantic et l’American Association, deux calibres plus relevés du baseball indépendant, mais j’adore trop l’enthousiasme que l’on retrouve dans la Ligue Frontier et ma position à Evansville pour partir. J’ai déjà dit à notre propriétaire qu’à moins d’être congédié ou de mourir sur le terrain, je ne quitterais jamais mon poste.»

Dire qu’Andy McCauley est en amour avec la Ligue Frontier est un euphémisme. Après un détour de huit ans dans la Ligue Northern, dont l’été 2002 à Québec, il file le parfait bonheur dans cette ville située sur la pointe sud de l’Indiana, à cheval sur la frontière du Kentucky.

Équipe Québec disputera d’ailleurs sa deuxième série de la saison à Evansville à compter de samedi prochain après avoir disputé les deux premiers matchs de son histoire d’un an à Gateway, les 27 et 28 mai (jeudi et vendredi).

Photo ci-dessus : L'ex-gérant des Capitales Andy MCCauley file le parfait bonheur avec les Otters d'Evansville.

À quoi s’attendre de cette Ligue Frontier, plus jeune que la Ligue Can-Am ayant abrité les Aigles, les Capitales et les Champions (rebaptisés les Titans) avant la fusion de 2019 entre les deux entités?

«Quand je suis arrivé de la Ligue Northern en 2010, mon plus grand souhait était d’y retourner le plus vite possible afin de travailler avec des joueurs plus vieux et plus expérimentés. Mais j’ai vraiment découvert le plaisir qu’il y avait à diriger des joueurs plus jeunes, qui sont affamés et qui veulent avoir une chance de percer à un plus haut niveau», explique le gérant par excellence de la saison 2014.

La Ligue Frontier est un repère de joueurs qui espèrent capter l’attention du baseball affilié. Il s’agit d’ailleurs de la pépinière indépendante la plus productive pour les filiales des ligues majeures. Les équipes doivent aligner au moins 10 recrues qui n’ont jamais joué pro ou très peu et n’avoir pas plus de 10 joueurs d’expérience, y compris un maximum de trois vétérans.

«Dans les autres ligues, plusieurs joueurs veulent avoir une deuxième chance, voire une troisième. Chaque année, la Ligue Frontier permet à des jeunes de signer dans le baseball affilié, et ça tombe bien, car c’est ce que nous avons sous la main. Dans notre ligue, vous ne verrez pas beaucoup d’anciens des majeures. Ça donne du baseball intéressant, agressif, intense, combatif. Les gars se défoncent pour améliorer leur sort, car les salaires ne sont pas à la même hauteur que les autres ligues.»

Comme dans toute ligue indépendante, le calibre peut surprendre celui qui pense se la couler douce.

«Je le répète toujours à ceux qui arrivent d’un niveau supérieur, ne prenez pas cette ligue à la légère, car vous allez vous faire bouffer tout rond», avertit en riant celui qui a perdu deux releveurs et un lanceur partant à quelques semaines de la fin de saison en 2019 au profit du baseball affilié alors que son club trônait en tête.

Un petit miracle
McCauley avait à peine 30 ans lorsqu’il est devenu le deuxième gérant de l’histoire des Capitales en 2002. Il avait succédé au regretté Jay Ward, un homme de baseball accroché aux traditions.

«Je pourrais vous nommer tous les joueurs de cette équipe, comme Benoît Émond, Joce Blais, John Cotton, Erik Kofler, Rudy Gomez, mais surtout, Pat Scalabrini. Lorsqu’on l’avait transféré du deuxième au troisième but, nous avions décollé. Je ne suis étonné pas qu’il soit gérant depuis 10 ans, il connaissait les subtilités du baseball. Je sais qu’il est embarqué dans l’aventure pour gagner. Ce fut une année spéciale, en 2002, c’était la première fois que je dirigeais des joueurs plus expérimentés et qui avaient quasiment le même âge que moi», rappelle celui qui avait dirigé quatre saisons dans la Ligue Frontier en tout début de carrière, dont deux à London, en Ontario.

«Québec fait partie des plus beaux endroits où j’ai travaillé, autant pour la qualité de vie, le charme du Stade municipal et la passion des amateurs. Non, mais, quelle ambiance! Il y avait une atmosphère de hockey, je n’ai jamais rien vu de tel ailleurs. Miles Wolff et moi, on était émerveillé par la foule, par toute la bière qui se vendait, c’était magique. Je me souviens d’une bagarre générale, des fans sautaient sur le terrain pour venir nous aider… À cause des amateurs, je ne crois pas que le baseball va disparaître à Québec», note McCauley, qui a toujours gardé le contact avec Scalabrini et le président Michel Laplante.

Le hasard du calendrier 2020 lui aurait permis de vivre ses retrouvailles l’an passé, puisque les Otters devaient briser la glace dans la Vieille Capitale. Ce n’est que partie remise.

«Ce sont des choses qui arrivent», glisse en français ce père de trois jeunes enfants de 5 ans, 3 ans et sept mois qui a pu passer l’été dernier à la maison de Binghamton, où sa femme est entraîneuse de volleyball universitaire.

Il avait quand même hâte de reprendre le boulot, surtout en raison de la fusion qui amène aussi les marchés de New York (Boulders) et du New Jersey (Jackals et Miners) dans la Ligue Frontier.

«C’est un petit miracle ce qu’ils ont réussi à développer comme ligue. Je crois que la Frontier est maintenant le meilleur circuit indépendant au pays, notamment par le vaste territoire que l’on couvre, mais aussi par les marchés où l’on joue. Il ne reste qu’à traverser ce petit bout un peu difficile que personne n’aurait pu prévoir. J’ai hâte que l’on puisse avoir une saison normale.»

Les adversaires d’équipe Québec

Otters d’Evansville

Indiana
Gérant : Andy McCauley
Fiche en 2019 : 57-39
À noter: champions en 2016, 2026
Y’alls de Florence

Kentucky
Gérant : Brian White
Fiche en 2019 : 57-39 (Frontier)
À noter : a aussi porté le nom de Freedom
Grizzlies de Gateway

Illinois
Gérant : Phil Warren
Fiche en 2019 : 39-57 (Frontier)
À noter : champions 2003
Slammers de Joliet

Illinois
Gérant : Aaron Nieckula
Fiche en 2019 : 40-56 (Frontier)
À noter : champions 2018, 2011
Crushers de Lake Erie

Ohio
Gérant : Dan Rohn
Fiche en 2019 : 54-42 (Frontier)
À noter : champions 2009
Jackals du New Jersey

New Jersey
Gérant : Brooks Carey
Fiche en 2019 : 48-46 (Can-Am)
À noter : champions 2019, 2004, 2002, 2001, 1998
Boulders de New York

New York
Gérant : T.J. Stanton
Fiche en 2019 : 43-50 (Can-Am)
À noter : champions 2014
Boomers de Schaumburg

Illinois
Gérant : Jamie Bennett
Fiche en 2019 : 47-49 (Frontier)
À noter : Champions 2017, 2014, 2013
Miners de Southern Illinois

Illinois
Gérant : Mike Pinto
Fiche en 2019 : 53-43 (Frontier)
À noter : champions 2012
ValleyCats de Tri-City

New York
Gérant : Pete Incaviglia
Fiche de 2019 : aucune équipe
À noter : membre de la Ligue New York-Penn (A) 2002-2020
Miners de Sussex County

New Jersey
Gérant : Bobby Jones
Fiche en 2019 : 61-33 (Can-Am)
À noter : champions 2018, 2008 (Skyhawks)
Wild Things de Washington

Pennsylvanie
Gérant : Tom Vaeth
Fiche en 2019 : 37-59 (Frontier)
À noter : a joint la Ligue en 2002
Thunderbolts de Windy City

Illinois
Gérant : Brian Smith
Fiche en 2019 : 42-54 (Frontier)
À noter : champions 2008, 2007

Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant