Le palacio de San Telmo, monuments et fontaines, l’Hôtel Alfonso XIII et l’ancienne fabrique de tabac!

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 72e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014

Séville, Espagne, mardi 27 mai 2014 - Notre incursion matinale dans le quartier de Triana a été agréable et intéressante. Tant notre visite de la Capilla de Los Marineros, celle du Musée des Calèches, que nos promenades dans les jolies petites calles du quartier.

Après avoir traversé le pont de Triana, nous nous retrouvons dans un quadrilatère époustouflant.

Côte à côte ou presque se trouve le palacio de San Telmo, un palais bâti en 1682 qui abrite aujourd’hui la Junta de Andalucía, c’est-à-dire le gouvernement autonome d’Andalousie, le superbe « Hôtel Alfonso XIII », le plus célèbre palace de Séville, édifié pour l’Exposition ibéro-américaine de 1929, un des pavillons de l’Université de Séville, qui prend place dans une ancienne fabrique de tabac, et finalement le Casino de la Exposición de 1929, où, pour l’heure, se tient une exposition temporaire sur le centenaire du parc Maria Luisa.

Photo ci-dessus : La superbe fontaine de Hispalis (nom romain de la ville de Séville) présente une série de sculptures représentant allégoriquement Séville. Une femme en tunique assise sur une sorte de grandes feuilles de lotus domine l’ensemble.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N. B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

La traversée du puente de San Telmo nous amène presque directement sur la grande place sise devant l’immense façade principale du palacio de San Telmo. Wow!

Photo ci-dessus : Le palais de San Telmo est l’un des bâtiments les plus élégants de Séville. Il est construit sur un plan rectangulaire et possède quatre tours et un grand patio central.

La construction du « Palais de San Telmo » s’est amorcée en 1682 sous la direction de l’architecte espagnol Leonardo de Figueroa (1650-1730). Le bâtiment fut implanté sur un terrain appartenant au « Tribunal de l’Inquisition », situé hors les murs, non loin du fleuve Guadalquivir.

À l’origine il était destiné au siège du Colegio Seminario de Mareantes. On y accueillait et formait alors les orphelins des marins… à une époque où Séville était encore au cœur du commerce entre l’Espagne et son empire!

Après plusieurs changements de mains, le palais est devenu aujourd’hui le siège de la présidence de la Junta de Andalucía, le gouvernement autonome andalou.

Il porte le nom de San Telmo, le saint patron des marins… et il est considéré comme l’un des exemples les plus achevés de l’architecture baroque sévillane.

Photos ci-dessus : La façade principale du palais de San Telmo est dotée d’un portail datant du XVIIIe siècle, une œuvre de Leonardo de Figueroa.

Photos ci-dessus : Le portail de la façade principale date de 1754 et prend la forme d’un véritable retable. La porte d’entrée entourée de colonnes de chaque côté est surmontée d’un balcon soutenu par des atlantes.

Nous pouvons le visiter… sur rendez-vous préalable auprès de la présidence de la Junta de Andalucía, mais nous n’avons pas sollicité de rendez-vous. Dommage.

Nous amorçons le tour de l’immense palais… tout près prend place un paseo nommé à la mémoire de Federico García Lorca (1898-1936), le poète et dramaturge espagnol le plus lu au monde.

Photos ci-dessus : Le paseo Federico García Lorca… un lieu de calme.

Toutes les façades du palacio de San Telmo sont très jolies. Une est décorée de sculptures représentant des personnalités importantes de Séville.

C’est Antonio d’Orléans (1866-1930), duc de Montpensier, propriétaire du palais à l’époque, qui a chargé le sculpteur Antonio Susillo (1855-1896) de créer un groupe de douze sculptures.

Les sculptures sont disposées sur la balustrade de la toiture du palais. Celles-ci représentent douze personnalités, dont neuf sont nées à Séville, tandis que les trois autres y ont vécu et y sont mortes.

Photos ci-dessus : La façade latérale est décorée de sculptures réalisées par Antonio Susillo en 1895 et dédiées à des personnages illustres de Séville, dont entre autres Miguel Mañara (1627-1679), grand promoteur de la « Santa Caridad de Sevilla », et Luis Daoiz (1767-1808), un héros militaire espagnol.

Les douze personnages représentés sont :

. Le sculpteur Juan Martínez Montañés (1568-1649);
. Le militaire Rodrigo Ponce de León y Núñez (1443-1492);
. L’artiste-peintre Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (1599-1660);
. Le fondateur de l’hôpital de la Caridad Miguel Mañara Vicentelo de Leca (1627-1679);
. L’acteur professionnel, dramaturge et directeur de théâtre Lope de Rueda (1510-1565);
. L’historien et généalogiste Diego Ortiz de Zúñiga (1636-1680);
. L’écrivain Fernando de Herrera (1534-1597);
. Le soldat exceptionnel Luis Daoíz (1767-1808);
. L’humaniste, biologiste et écrivain polyglotte Benito Arias Montano (1527-1598);
. Le grand peintre Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682);
. Le diplomate et homme d’État Fernando Afán de Ribera y Téllez-Girón (1583-1637);
. Bartolomé de las Casas (1484-1566), prêtre, missionnaire, écrivain et historien et surtout grand défenseur des Amérindiens.

Nous nous arrêtons sur la terrasse d’un Café Starbuck… sur la calle San Fernando et dégustons un expresso, un cappucino et un muffin (7 €).

La fontaine de Hispalis
Nous repartons alors qu’il est près de midi et nous arrivons sur la place de la Puerta de Jerez, dont le nom provient de l’ancienne porte de Jerez édifiée jadis en ces lieux. Cette porte s’ouvrait sur une route filant en direction de Jerez de la Frontera… où nous nous rendrons jeudi.

La place est dominée par une magnifique fontaine : la fontaine de Hispalis, aussi appelée fontaine de Séville, car Hispalis était le nom donné par les Romains à la ville de Séville.

Photos ci-dessus : La fontaine de Hispalis, également appelée fontaine de Séville, est dédiée à la ville de Séville. Elle est l’œuvre de Manuel Delgado Brackembury (1882-1941) qui l’a réalisée en 1929.

C’est en 1928 que la fontaine a été commandée, par le conseil municipal de Séville, au sculpteur Manuel Delgado Brackenbury. Elle a été installée sur cette place en 1929, l’année de l’Exposition ibéro-américaine.

La superbe fontaine présente une série de sculptures représentant allégoriquement Séville. Une femme en tunique assise sur une sorte de grandes feuilles de lotus, soutenues par des figures d’enfants nus montées sur de grosses tortues, domine l’ensemble.

Hôtel Alfonso XIII
Nous arrivons devant l’Hôtel Alfonso XIII, qualifié par notre « Cartoville Séville » comme le plus célèbre palace de Séville!

Photos ci-dessus : Le magnifique Hôtel Alfonso XIII a été édifié dans un style néomudéjar pour l’exposition ibéro-américaine de 1929.

Photos ci-dessus : La décoration extérieure de l’Hôtel Alfonso XIII est impressionnante.

Nous y entrons et nous nous retrouvons sur un patio où il y a une fontaine et un décor en brique et céramique. C’est très beau.

Photos ci-dessus : Les clients de l’Hôtel Alfonso XIII peuvent profiter d’une multitude de charmants patios.

Photo ci-dessus : Nous entrons dans le hall d’entrée… et arrivons sur le patio restaurant.

Photo ci-dessus : Évidemment, il y a une boutique souvenir… avec des objets hors de prix.

L’ancienne fabrique royale de tabac
Tout près de l’Hôtel Alfonso XIII se trouve une immense bâtisse… Il s’agit d’une ancienne manufacture de tabac édifiée en 1725… la fabrique royale de tabac de Séville.

Alors que la manufacture était en pleine opération… elle était occupée par des femmes qui fabriquaient du tabac dans des conditions déplorables… Aujourd’hui, ce sont des centaines d’étudiants et d’enseignants de l’Université de Séville qui occupent le bâtiment.

L’édifice a été construit au XVIIIe siècle pour abriter la première grande fabrique de tabac européenne. Qu’un tel bâtiment ait été érigé à Séville n’est pas par hasard. À l’époque, Séville détenait le monopole du commerce avec l’Amérique.

La fabrique est entrée en service en 1758… et a continué à fonctionner jusqu’en 1950. À cette date, l’université de Séville y a installé sa présidence, ainsi qu’une partie de ses services et facultés.

Photos ci-dessus : L’ensemble de l’ancienne fabrique de tabac est entouré de belles grilles en ferronnerie. Entre celles-ci et la bâtisse ont été aménagés des jardins. L’extérieur de l’édifice présente une belle unité. Les quatre façades sont bâties selon le même schéma.

L’élément extérieur le plus remarquable est sans conteste le superbe portail baroque de la façade principale, au nord. Il fut dessiné par l’ingénieur et architecte militaire Sébastien Van der Borcht (1725-1787), et sculpté entre 1751 et 1754 par Cayetano da Costa (1709-1780).

Photos ci-dessus : L’édifice de l’ancienne fabrique royale de tabac affiche quelques beaux bas-reliefs dont des effigies d’Indiens des Amériques fumant le tabac.

L’ancienne fabrique royale de tabac de Séville occupe pas moins de 30 000 mètres carrés!

Aujourd’hui, les lieux sont occupés par une faculté universitaire… et ça grouille d’étudiants.

Nous entrons et traversons le rez-de-chaussée pour aboutir à une autre porte d’entrée… sur le côté opposé.

Photo ci-dessus : Une sculpture représentant Rodrigo Fernández de Santaella (1444-1509), un prêtre espagnol, docteur en théologie, qui en 1505 fonda le « Colegio de Santa María de Jesús », une institution qui fut à l’origine de l’Université de Séville. L’œuvre du sculpteur Joaquín Bilbao (1864-1934) prend place dans l’une des cours intérieures de l’ancienne manufacture royale de tabac, l’actuel rectorat de l’Université de Séville.

Photo ci-dessus : Une superbe affiche qui vante la « fábrica del conocimiento », c’est-à-dire « l’usine du savoir » qu’est l’entreprise universitaire.

Nous quittons la fabrique et passons devant les Jardines del Cristina… un grand parc inauguré en 1830 en hommage à l’ex-épouse de Fernando VII, Doña Cristina d’Orléans.

Photos ci-dessus : Les « Jardines del Cristina » ont été aménagés sous la direction de l’architecte Melchor Cano et sur les conseils botaniques de Claudio Boutelou.

Photo ci-dessus : Au début des années 1930 le sculpteur Manuel Echegoyán (1905-1984) a érigé un monument à Emilio Castelar (1832-1899), président du gouvernement de la Première République. Le buste de Castelar apparaît accompagné de deux figures féminines classiques, représentent l’art oratoire et la Justice.

Dans les Jardines del Cristina, il y a une superbe fontaine qui rend hommage à la Génération des 27!

L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend que le terme « Génération des 27 » fait référence à un groupe d’écrivains et de poètes espagnols du XXe siècle qui se sont fait connaître sur la scène culturelle en 1927 à l’occasion de l’hommage rendu à Luis de Góngora dans l’Ateneo de Sevilla lors du troisième centenaire de la mort du poète de Cordoue.

Photos ci-dessus : La fontaine de la « Génération des 27 » est faite de pierres de taille et de marbre de Macael. Elle présente des textes de poésie sculptés sur ses côtés. Au sommet se trouve une sculpture en bronze représentant la muse de la poésie lisant un livre. La sculpture réalisée en 2011 est une œuvre de l’artiste Sergio Portela (1971- ).

Photo ci-dessus : Nous apercevons un des tramways de Séville.

À suivre
Poursuite de nos découvertes à Séville… dont celle du magnifique ancien Casino de la Exposición de 1929 sis dans le Parque de Maria Luisa.

Photo ci-dessus : Le bâtiment du « Casino de la Exposición » a été conçu par l’architecte valencien Vicente Traver y Tomás (1888-1966) en 1926. Ce dernier a utilisé des éléments de décoration de style baroque, notamment pour la salle circulaire du Casino et pour le porche à colonnes de l’entrée.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse