Carmona : un joyau méconnu de l’Andalousie! (deuxième partie)

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 67e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014

Séville-Carmona-Séville, Espagne, dimanche 25 mai 2014 - Autre expédition aujourd’hui. Nous partons de la station d’autobus de San Bernardo de Séville pour nous rendre à Carmona, une toute petite ville sise à moins de 30 kilomètres de la capitale de la communauté autonome d’Andalousie, Séville.

Nous y découvrons une cité médiévale superbe, en commençant par l’église San Pedro et sa Giraldilla, un véritable copier-coller de la Giralda de Séville, puis son Alcazar et deux de ses portes antiques, celle de Séville et celle de Cordoue.

Comme partout en Andalousie, Carmona regorge d’églises. Lors de notre passage, outre celle de San Pedro, nous admirerons celle de San Bartolomé, celle de San Felipe, celle de Santa Maria et quelques autres… en plus d’un couvent, celui de Santa Clara.

Nous aurons également la chance de rêver en pénétrant dans le « Parador » de la ville! Soulignons qu’en Espagne, les « Paradores » sont des hôtels de luxe fondés par le roi Alphonse XIII en 1928 pour promouvoir le tourisme dans le pays! Généralement, ceux-ci prennent place dans des châteaux, des forteresses, des couvents, des monastères et d’autres édifices historiques.

Finalement, nous terminerons notre journée en visitant la nécropole romaine de Carmona, un des vestiges, avec la porte de Séville et l’amphithéâtre romain, de la période romaine glorieuse de cette cité.

Photo ci-dessus : Depuis sa construction au 1er siècle après J.-C., l’impressionnante « Puerta de Córdoba » de Carmona a été restaurée en de très nombreuses occasions.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N. B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Nous sortons de l’Alcazar de la Puerta de Sevilla et nous poursuivons notre promenade.

Après quelques pas, nous arrivons devant l’église de San Bartolomé, elle qui date du XVe siècle.

Photos ci-dessus : L’iglesia de San Bartolomé a été construite au XVe siècle, au plus fort de la période gothique, bien que son image actuelle résulte de quelques restaurations importantes survenues au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle… à l’époque du baroque.

Nous entrons.

C’est une église à trois nefs séparées les unes des autres par des piliers. Il a trois absides surmontées de voûtes gothiques à nervures.

Photos ci-dessus : Tout près d’une sculpture du corps inerte du Christ, couchée sur un linceul blanc, une superbe statue de la Vierge, élégamment vêtue, pleure sur la dépouille de son fils.

Nous constatons que la messe vient tout juste de prendre fin. Des groupes de paroissiens sont toujours à jaser dans l’église.

Nous sortons, car soudain on ferme les lumières!

Photos ci-dessus : L’église de San Bartolomé a été érigée sur les ruines d’une des mosquées qui existaient dans le « Qarmuna » (1) musulman. Elle affiche un clocher baroque… partiellement caché par un bloc de maisons modernes.

(1) : « Qarmuna » était le nom de la cité de Carmona à l’époque musulmane.

Photo ci-dessus : Marchant vers l’Iglesia San Felipe, nous passons devant une porte donnant accès à un beau patio.

À un jet de pierre de l’église de San Bartolomé, il y en a une autre. Il s’agit de la Iglesia de San Felipe, celle-ci date du XIVe siècle… toutefois, pour l’heure, elle est fermée.

L’église de San Felipe est l’édifice religieux le plus original de toute la ville de Carmona, car il affiche un style Renaissance… appliqué à une structure mudéjare. Il est évident que cette église a été une mosquée, ce que prouve l’existence de son minaret… devenu clocher!

Photos ci-dessus : L’église de San Felipe est unique, puisqu’elle adopte l’image d’une tour-façade, typologie très rare en Andalousie. Le minaret a été prolongé et son entrée, avant la cour des ablutions, est devenue la façade principale de l’église, conservant ainsi sa structure mudéjare.

Photo ci-dessus : Le portail d’entrée de l’église de San Felipe de Carmona.

Photo ci-dessus : Avec un peu de recul, nous apercevons le clocher, l’ancien minaret de la mosquée.

Nous prenons la direction du parador… et nous croisons un impressionnant jacaranda en fleur.

Photos ci-dessus : Un magnifique jacaranda en fleurs!

Le Parador de Carmona
Sur l’ancienne forteresse musulmane, le roi Pedro I a construit un splendide palais mudéjar… qui est devenu sa résidence préférée.

Mais, le beau palais du roi n’a pas eu de chance et après deux tremblements de terre, des pillages et de nouvelles constructions, il a disparu définitivement à la fin du XIXe siècle.

Nos lectures sur l’histoire de cette époque nous ont appris que le roi Pedro I de Castille n’a pas été plus chanceux avec son règne qu’avec son château. En effet, Pedro 1er a dû régner à une époque d’intrigues, de guerres en Europe, de crises économiques et de haine fratricide.

« Son règne, peut-on lire sur Internet, a été marqué par la tension entre la royauté et la puissante noblesse péninsulaire, mais aussi par les différentes factions qui se disputaient le droit au trône.

En lutte constante avec ses demi-frères, ses exécutions et les représailles qu’il a menées lui valurent le surnom de “Pedro Le Cruel”. Toutefois, des siècles plus tard, certains le voient plutôt comme un roi ferme qui n’aspirait qu’à faire valoir ses droits contre la rébellion de son demi-frère.

La guerre civile qui ravagea la Castille fut menée par deux frères, lui et le futur Enrique II de Trastamara, puisque tous deux furent considérés comme des rois légitimes après la mort de leur père Alfonso XI.

Le conflit prit même une dimension internationale lorsqu’il impliqua des Aragonais, des Français et des Anglais, la péninsule étant une des scènes de la guerre de Cent Ans qui a opposé la France et l’Angleterre.

Finalement, Pedro 1er a été vaincu et assassiné par son frère Enrique à Montiel en 1369. Avec sa mort la dynastie Trastamara accéda au trône castillan. »

C’est dans l’angle est de l’ancienne forteresse que le « Parador de Carmona » a été construit en 1976, toujours de style hispano-musulman, comme un hommage au château sur lequel il est construit. Nous l’apercevons!

Photo ci-dessus : Vue sur le « Parador de Carmona » duquel nous nous approchons.

Photo ci-dessus : Tout en nous approchant du « Parador de Carmona », nous avons une belle vue sur la plaine en bas.

Quelques nuages dessinent des formes d’ombre dans les champs… comme de grandes pièces de puzzle!

Le « Parador de Carmona », dont la porte d’entrée est une ancienne porte de la muraille, est situé là où prenait place jadis l’Alcazar Del Rey don Perdro… nous entrons dans la cour intérieure pour les photos!

Photos ci-dessus : Cour intérieure du Parador de Carmona dressée comme une salle de réception.

Photos ci-dessus : Les environs du Parador de Carmona… sont dressés comme un hommage aux vieilles pierres.

Photos ci-dessus : L’immense entrée principale du « Parador de Carmona ». La porte est surmontée d’une céramique où l’on voit deux lions couronnés entourant les armoiries des monarques de Castille.

Photo ci-dessus : Dans la cour intérieure du Parador de Carmona, il y a une belle fontaine… qui, lors de notre passage, était nimbée dans une belle lumière rouge!

Nous sortons et nous nous mettons à la recherche de la Puerta de Córdoba

Photos ci-dessus : Pour nous rendre à la « Puerta de Córdoba », nous passons cette autre porte.

Photo ci-dessus : Une bâtisse au sommet de laquelle flottent au vent trois drapeaux… dont celui des monarques de Castille.

Photo ci-dessus : Au loin, nous voyons les vestiges impressionnants des murailles.

Photo ci-dessus : Et de la végétation.

La Puerta de Córdoba
Voilà, nous y arrivons…

Carmona avait, à l’époque romaine, quatre portes qui permettaient à la ville fortifiée de communiquer avec le monde extérieur. Il n’en reste que deux : celle de Séville, que nous avons vue à notre arrivée ici ce matin, et celle de Cordoue, devant laquelle nous nous retrouvons.

Photo ci-dessus : Une porte… c’est celle que nous cherchions… la « Puerta de Córdoba », mais vue de l’intérieur de la ville.

Nous la franchissons. Wow!

« Les résultats des recherches archéologiques ont permis de confirmer que le 1er siècle de notre ère a été pour Carmona une période de prospérité économique qui a conduit à la construction de grands et importants bâtiments publics, y compris la Puerta de Córdoba, qui constituait non seulement une porte défensive, mais aussi la marque de commerce de grands constructeurs. »

Photos ci-dessus : L’aspect baroque de la « Puerta de Córdoba » lui a été donné à l’époque de Charles II… dans les années 1688. À la fin du XVIIIe siècle, le célèbre architecte néoclassique, originaire de Carmona, José Chamorro, a reconstruit une partie du monument en consolidant l’ensemble.

La porte comprend deux tours octogonales, une de chaque côté.

Photo ci-dessus : Tout près de la porte, il y a un Centre d’information pour les visiteurs de la porte!

Au-delà de la porte… la route mène jusqu’à Cordoue… d’où son nom!

Il y a peu de touristes à Carmona.

Nous reprenons notre promenade en revenant vers le centre de la ville.

Photos ci-dessus : Nous déambulons tranquillement dans de charmantes petites « calles » de Carmona.

Au détour d’une petite rue, nous croisons une belle statue de Sainte-Angèle de la Croix… Santa Angela de la Cruz.

Photos ci-dessus : Le monument rend hommage à « Santa Angela de la Cruz ». L’œuvre est du sculpteur local Miguel Ángel Valverde Jiménez (1970- ). Le monument a été inauguré en novembre 2008, en hommage au travail réalisé par la communauté des Sœurs de la Croix à Carmona, dont la fondatrice est Santa Angela de la Cruz. La sculpture nous montre la sainte immortalisée dans le bronze. Elle apparaît en pied, vêtue de son habit traditionnel, debout et marchant. D’une main elle tient un petit crucifix sur sa poitrine et de l’autre un missel et un chapelet.

Nous passons devant la monumentale Iglesia Santa María de la Asunción… Mais elle est fermée.

Photos ci-dessus : L’église prieurale de « Santa María de la Asunción » a été construite en différentes phases entre les XVe et XIXe siècles. Elle est de style gothique tardif andalou.

À suivre
Nous terminons nos découvertes à Carmona en visitant la nécropole romaine, un des vestiges, avec la porte de Séville et l’amphithéâtre romain, de la période romaine glorieuse de cette cité.

Photo ci-dessus : Une vue de la nécropole romaine de Carmona.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse