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COVID-19 : Les étudiants-athlètes estriens à l’étranger se portent bien

Revue de Web

Megan Foy, EstriePlus.com, Le journal Internet, le 27 novembre 2020

Marie-Pier Fauteux, Jason Bégin et William Desmarais

Les répercussions de la COVID-19 sur le sport étudiant dépassent évidemment les frontières de la province : mais qu'advient-il des étudiants-athlètes Québécois ayant pris la décision d'évoluer dans leur sport à l'extérieur de la province?

À l'heure où la majorité des sports pratiqués dans un cadre scolaire ont été mis sur pause au Québec, la réalité des athlètes qui ont quitté la province comporte, somme toute, beaucoup d'avantages. C'est à tout le moins ce qui a été constaté des échanges avec trois étudiants-athlètes de la région partis vers de nouveaux horizons, en pleine pandémie.

Montage photo ci-dessus : Marie-Pier Fauteux, Jason Bégin et William Desmarais.

Des circonstances qui ont tout changé
« Bizarrement, [la COVID-19] est un facteur qui nous a aidées à partir, explique Marie-Pier Fauteux, parce qu'on se disait que peu importe où on va être dans le monde, la COVID va être présente. Alors tant qu'à attendre au Québec, être stand-by et ne pas savoir quoi faire, au moins on va se lancer un défi et on va y aller. » La joueuse de rugby de 23 ans a décidé cet été, comme plusieurs de ses collègues québécoises, de continuer sa carrière sportive en France - à Rennes, dans son cas.

La jeune femme qui joue à la position #8 a évolué au sein de l'équipe du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke. Elle a remporté plusieurs honneurs, dont celui d'Athlète par excellence au Québec en 2018. Maintenant, elle fait partie de l'équipe du Stade Rennais rugby, soit l'un des clubs jouant dans le plus haut calibre au pays (Élite 1). Contrairement au Québec la France n'a pas annulé sa saison de rugby - du moins, pas jusqu'à la deuxième vague : « On ne pouvait pas se permettre de rester au Québec et de ne pas toucher le ballon pendant 10 mois, donc il fallait vraiment qu'on trouve une opportunité [pour jouer]. », indique-t-elle.

C'est également l'instauration des cours universitaires en ligne qui a permis le départ de Marie-Pier : « Dans mon cas, ça m'a donné l'opportunité de venir en France, et je crois que s'il n'y avait pas eu la COVID, je ne pense pas que j'aurais pris cette chance-là, que j'aurais fait mes bagages et que je serais partie. », constate-t-elle, sans oublier que seule sa famille manque à son bonheur là-bas. Son prochain objectif? La coupe du monde de rugby 2021.

Une décision presque inébranlable
C'est plutôt vers les États-Unis que Jason Bégin s'est envolé à la fin de l'été 2020. L'athlète de 18 ans évoluait, plus jeune, à la fois au hockey et au baseball : c'est toutefois dans ce dernier sport qu'il a décidé de concentrer ses efforts lorsqu'il a choisi d'accéder l'Académie de Baseball Canada (ABC) à seulement 15 ans. Reconnu pour ses qualités de frappeur, Jason a terminé avec une moyenne de .423 au bâton lors de sa dernière saison régulière avec l'équipe U17 de l'Académie.

Jason s'est rapidement habitué à la vie étudiante hors-Québec, puisqu'il avait déjà quitté le nid familial pour étudier à l'ABC, située à Montréal. Toutefois, ce sont d'autres défis qui l'attendaient en Oklahoma, à la Southwestern Oklahoma State University : la maîtrise d'une seconde langue dans un contexte quotidien, par exemple.

Alors qu'il se préparait depuis un certain moment à l'éventualité d'être recruté par les américains, la COVID-19 a-t-elle pesé dans sa décision de partir? Il explique que le point tournant de sa décision ne concernait pas le virus en soi, mais plutôt la tenue de la saison de baseball en Oklahoma: « Si j'avais su au départ, que pour ma première année, on n'aurait pas de saison, j'y aurais pensé pas mal plus longtemps. [...] Reste que, en ce moment, ma vie n'est pas tant différente de ce que de ce que j'avais avec la COVID au Québec », rajoute l'étudiant en finances, en précisant que peu importe l'endroit où il se trouvera dans le monde, la pandémie sera présente. Mais pas nécessairement le sport.

Une option avantageuse en tous points
William Desmarais, joueur de hockey de 19 ans, a quant à lui quitté la province pour s'installer au Manitoba. Après avoir évolué pour les Harfangs du Triolet et dans la LHMAAAQ (Intrépide de Gatineau), le gardien de but sherbrookois a saisi l'opportunité de jouer avec le Phoenix de Sherbrooke (LHJMQ) le temps d'une saison. L'an dernier, tout juste avant l'arrivée de la COVID-19, William évoluait au sein des Cougars du Collège Champlain dans la Ligue de hockey collégial du Québec - ligue dans laquelle il a terminé 1er au classement des gardiens de buts, avec un pourcentage d'arrêt de 0.924 au terme de la saison 2019-2020.

« Dans un cas comme dans l'autre, même s'il n'y avait pas eu la COVID, je savais que j'allais avoir un meilleur niveau de jeu, que ça allait être plus compétitif et que j'aurais plus de visibilité », soulève William, qui joue actuellement avec les Selkirk Steelers dans la MJHL. Le programme Cégep à distance, qui existait bien avant la pandémie, lui permet d'ailleurs de compléter ses études dans le système scolaire québécois : pandémie ou pas, il aurait quand même fait affaire avec l'institution.

Comme Marie-Pier et Jason, le joueur de hockey a facilement tissé des liens avec les gens côtoyés dans son environnement : le fait d'habiter en pension ou en colocation et d'évoluer dans un sport d'équipe change énormément la donne. De plus, diverses mesures sanitaires - en général, les mêmes qu'au Québec - sont en place pour une pratique du sport sécuritaire. Mais un constat global émane de chez William : « On est chanceux. Ce n'est pas un privilège de jouer au hockey, c'est une chance, c'est un plaisir. Faut en profiter, parce qu'on ne sait jamais quand ça peut être arrêté. C'est hors de notre contrôle, faut profiter de chaque moment sur la glace. »

« Juste d'être ici, déjà c'est une chance, mais en plus de pouvoir jouer, c'est une chance à chaque jour », rajoute Marie-Pier Fauteux, reconnaissante. Certes, il serait possible de se demander dans quelle mesure les jeunes peuvent évoluer dans le sport étudiant québécois. La réponse est peut-être liée aux opportunités, mais peut-être aussi à la façon dont les institutions gèrent la situation à l'étranger. Dans tous les cas, ce n'est pas une pandémie qui les empêchera d'atteindre leurs objectifs respectifs.

Revue de Web publiée par Jacques Lanciault.

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