Le monastère de la Cartuja et l’ancien hôpital Royal de Grenade… aujourd’hui l’Université!

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 33e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014

Grenade, Espagne, lundi 12 mai 2014 — Déjà notre dernière journée de visites à Grenade! Demain nous filons vers Cordoue, là où nous installerons nos pénates pour une autre semaine de découvertes.

Nous amorçons nos visites d’aujourd’hui en nous rendant, en autobus, au Monasterio de la Cartuja, un édifice religieux construit par les moines chartreux entre les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Après avoir visité quelques salles, toutes très austères, nous découvrons finalement le tabernacle, la sacristie et l’église du monastère. Wow! Du grand « baroque ». Des décorations de marbre coloré, des colonnes, des coupoles, des fresques, un très très impressionnant ensemble.

Après cette visite, nous marchons en direction de l’Avenida de la Constitución, où nous avons remarqué, hier, lors de notre tour en car touristique, un magnifique paseo arborant de nombreuses sculptures. Un véritable musée à ciel ouvert.

Avant d’y arriver toutefois, nous croisons l’édifice du rectorat de l’Université de Grenade qui prend place dans l’ancien Hospital Real de Granada, une bâtisse ouverte au public offrant de magnifiques patios à admirer.

Nous profitons de l’occasion pour grimper dans les locaux d’une superbe bibliothèque.

Photo ci-dessus : La « Sacristie » du « Monasterio de la Cartuja ». Au centre de l’autel, une statue représente Saint-Bruno, le fondateur de l’ordre chartreux. L’endroit affiche une profusion de décorations du plancher au plafond!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Autre réveil à une heure très raisonnable ce matin : 7 h 30.

Nous prenons le petit-déjeuner à l’appartement et nous partons tous les quatre, Carole, Céline, Claude et moi, à 9 h 30, pour notre visite du monastère de la Cartuja.

À cette heure matinale, le mercure n’indique que19 degrés Celsius, et ce, sous le soleil. Toutefois, nous savons maintenant par expérience qu’il grimpera, au fil du jour, pour atteindre probablement les 36 degrés… encore!

Le monastère étant situé un peu à l’extérieur du centre historique de Grenade, nous nous y rendons en bus.

Nous marchons jusqu’à Gran Vía de Colón, où nous grimpons dans l’autobus numéro 8. Puis après un court trajet, nous descendons au paseo de Cartuja, devant le monastère, il est 10 heures.

Photo ci-dessus : Le portail d’entrée du monastère de la Cartuja.

Nous franchissons le portail d’entrée et nous nous retrouvons dans la cour intérieure du monastère.

Tout est calme, nous entendons le chant des oiseaux.

Photos ci-dessus : La façade un peu sévère de l’édifice du monastère de la Cartuja. Ce portail, marqué par le néoclassicisme, fut dessiné par Joaquín Hermoso en 1794.

Nous montons plusieurs marches pour accéder à la porte d’entrée du monastère.

Du haut des escaliers, nous avons une belle vue sur les montagnes environnantes. Un des pavillons de l’université de Grenade fait face au monastère.

Photos ci-dessus : Une sculpture de Saint-Bruno en marbre blanc domine le portail d’entrée du monastère de la Cartuja. L’œuvre est de Pedro Hermoso, frère de celui qui a dessiné le portail.

L’entrée est gratuite avec nos cartes touristiques Bono Turistico, pour les autres visiteurs, le prix d’entrée est de 4 €.

Nous entrons tout d’abord dans un cloître… qui est très bien aménagé.

Il s’agit du « petit cloître », par opposition au « grand cloître », qui lui n’existe plus.

Ce cloître marque le centre du monastère et les portes des pièces de la bâtisse donnent toutes sur ses galeries.

Photos ci-dessus : Beaucoup de verdure dans le cloître du monastère de la Cartuja.

Photo ci-dessus : Au centre du cloître, une fontaine.

Photo ci-dessus : Du cloître, nous apercevons le clocher de l’église.

Nos lectures préparatoires au voyage nous avaient appris que la construction du monastère a commencé en 1516 grâce à un don de terres du Gran Capitán, Gonzalo Fernández de Córdoba (1453-1515).

Il s’agissait alors d’une « chartreuse », un monastère de Chartreux, qui porte le titre de monastère de l’Assomption de Notre-Dame.

L’encyclopédie Wikipédia nous apprend que : « L’ordre des Chartreux fut fondé en 1084 dans le massif de la Chartreuse (qui lui donna son nom), près de Grenoble, dans le Dauphiné (France), par saint Bruno et six compagnons (quatre clercs et deux laïcs). »

« C’est un ordre très austère, observant le jeûne et le silence avec beaucoup de rigueur. Les moines vivent dans des cellules individuelles et consacrent leur temps à la prière, l’étude et le travail manuel. »

« L’ordre eut 24 monastères en Espagne, dont la grande majorité ont été fermés par les autorités gouvernementales en 1836 lors de la mise en place de la loi du désamortissement prôné par de Mendizábal, dont le monastère de Grenade. »

NDLR Nous avons parlé du désamortissement dans un texte précédent.

Donc, le Monasterio de la Cartuja n’est plus une « chartreuse ». De nos jours, l’ensemble n’est plus complet parce que le grand cloître, les cellules et d’autres pièces ont disparu, mais il en subsiste une grande partie.

Nous entrons dans le réfectoire, une grande pièce avec voûte sur croisée d’ogives et arcs. On y trouve une chaire pour la lecture durant le repas et de grands tableaux sur les murs qui décorent la pièce.

Photo ci-dessus : Une partie du réfectoire avec son plafond d’ogives et arcs.

Photo ci-dessus : Une toile dans le réfectoire représente les apôtres Pierre et Paul. L’œuvre est du peintre espagnol Juan Sánchez Cotán (1560-1627).

La salle de San Pedro et San Pablo, qui jouxte le réfectoire, servait de lieux pour se laver les mains et se recueillir… avant de passer à table dans le réfectoire. Dans cette salle, il y a même un autel et un retable,

Nous passons devant la salle capitulaire, qui était à l’époque la pièce où les moines se réunissaient pour délibérer sur les affaires de la communauté.

Il nous semble que certains travaux de restauration seraient à réaliser dans les différentes salles.

El Sagrario... le Tabernacle
Nous entrons dans le Sagrario, un mot espagnol traduit en français par le « Tabernacle ».

Le chœur est très impressionnant avec ses nombreuses sculptures, ses tableaux et un retable magnifique avec la statue de la Vierge au centre.

Il y a également un faux miroir en arrière-plan qui permet d’apercevoir les trésors du sanctuaire!

Photos ci-dessus : L’autel du « tabernacle »… époustouflant!

Photos ci-dessus : Le « tabernacle » où se trouve l’autel, est couronné d’une coupole elliptique où prennent place des fresques d’Antonio Palomino.

La Sacristie
Puis, nous passons à la sacristie où les murs, le plafond et l’autel, tout est fabuleux…

La sacristie a été dessinée par Hurtado Izquierdo (1669-1725) et réalisée par différents maîtres entre 1727 et 1764.

Elle paraît, par sa forme et sa structure, comme une petite église.

Photo ci-dessus : Beaucoup de décorations baroques dans la sacristie.

Photos ci-dessus : Tout comme dans la salle précédente, le plafond est magnifique.

Photo ci-dessus : Les ornementations sont en marbre de Lanjarón.

Photos ci-dessus : Forme, lumière, couleur et les nombreux ornements baroques se fondent pour donner une sensation de grandeur, de mobilité et de légèreté! Au centre de l’autel, une statue représente Saint-Bruno, le fondateur de l’ordre chartreux, qui tient un crâne dans ses mains.

L’église
Finalement, nous entrons dans l’église où c’est encore plus wow!

Photos ci-dessus : Le maître-autel de l’église et son retable portant une statue de l’Immaculée-Conception.

Le meilleur du monastère demeure sans contredit les dernières pièces à visiter!

Nous revenons dans le cloître où sur le côté nous pouvons entrer dans trois petites chapelles. Nous entrons dans l’une d’elles où il y a une superbe statue du Christ. Elle s’intitule « Ecce Homo » et est une œuvre des frères García.

Photo ci-dessus : « Ecce Homo », une œuvre du XVIe siècle réalisée par les frères García.

Nous terminons la visite à 10 h 45.

Hors de l’édifice du monastère, dans la cour intérieure, nous nous arrêtons à la boutique. Il y a de très beaux objets. Nous achetons un petit aimant pour notre collection et une robe rouge de type espagnol pour notre petite-fille Chloé.

Photo ci-dessus : Notre petit aimant du « Monasterio de la Cartuja ».

Photo ci-dessus : Nous sortons de la belle cour intérieure du monastère par cette porte.

Nous quittons le site du monastère et rapidement nous nous arrêtons dans un petit restaurant, la Mesón La Rumba, pour prendre café, cappucino, expresso et churros… 6 euros pour nous quatre, une véritable aubaine.

Nous repartons une trentaine de minutes plus tard.

L’Université de Grenade… l’ancien hôpital royal de Grenade
Quelques pas nous suffisent pour arriver devant une belle bâtisse d’une autre époque.

Il s’agit de l’ancien « hôpital royal de Grenade », qui est actuellement le siège du Rectorat de l’Université de Grenade. Il abrite la bibliothèque universitaire et de certains des services centraux de gestion.

Ce sont les Rois Catholiques qui ont décidé de construire un hôpital royal en 1504.

La construction a été interrompue après la mort de Ferdinand le catholique… et elle a été reprise en 1522 sous le règne l’empereur Carlos V, Charles Quint.

L’hôpital a été inauguré en 1526, bien qu’il était inachevé. Les travaux se sont poursuivis tout au long des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Photos ci-dessus : La façade de l’édifice du rectorat de l’Université de Grenade. Le portail a été réalisé pour l’hôpital royal. La porte est en pierre d’Elvira et a été réalisée en 1632. On y retrouve les symboles des Rois Catholiques, des jougs et des flèches, une statue de la Vierge et sur les côtés les figures en prière des rois catholiques. Les sculptures sont d’Alonso de Mena. Sur le fronton circulaire, il y a un blason soutenu par l’aigle de San Juan.

Photo ci-dessus : Une grande allée magnifiquement pavée devant l’entrée du rectorat de l’Université de Grenade.

Quant à l’Université de Grenade, elle a été créée en 1531. Aujourd’hui, elle regroupe plus de 50 départements, 60 000 étudiants… et 3 500 professeurs.

Photo ci-dessus : Une belle statue qui prend place sur la terrasse devant l’édifice du rectorat de l’Université de Grenade.

Nous entrons. Évidemment, nous croisons des statues des Rois Catholiques.

Photos ci-dessus : En entrant dans le rectorat de l’Université de Grenade, nous sommes accueillis par des statues de Ferdinand d’Aragon et d’Isabel de Castille, les Rois Catholiques.

Nous sortons de l’autre côté de la bâtisse et nous nous retrouvons sur le patio del Archivo. En fait, il y a quatre patios décorés de grands arbres et de belles fleurs odorantes.

Photo ci-dessus : Des roses blanches en bouquet!

Photo ci-dessus : Du patio des Archives, nous avons une belle vue sur une des tours de la bâtisse.

Photo ci-dessus : Une statue de l’empereur Charles Quint.

Du patio des Archives, nous entrons dans la bibliothèque. C’est une longue salle avec des plafonds en arc. Il y a des livres du plancher au plafond.

Certains livres rares sont exposés en vitrine. Il y a une section où des étudiants travaillent en silence.

Évidemment, les photos sont interdites.

Les autres patios sont le patio de los Inocentes, le patio de los Mármoles et le patio de la Capilla.

Photos ci-dessus : Une fontaine prend place dans le patio de la Capilla.

Dans le patio de la Capilla, où évidemment il y avait, à l’époque, une chapelle, il n’y a plus rien aujourd’hui qui rappelle la religion.

Nous revenons sur nos pas et sortons.

Photo ci-dessus : Une magnifique mosaïque sur le pavé d’entrée du Rectorat de l’Université de Grenade… Elle affiche les armoiries des Rois Catholiques.

Nous poursuivons notre promenade, filant tranquillement vers l’Avenida de la Constitución.

Monumento al Triunfo de la Virgen
Nous entrons dans un beau parc… dont nous ignorons le nom. De là, nous voyons une magnifique colonne surmontée d’une statue de la Vierge.

Ce monument est intitulé Monumento al Triunfo de la Virgen, il honore l’Immaculée Conception. La dévotion de Grenade à l’Immaculée Conception est née avec les Rois Catholiques en 1496.

Grenade a été la première ville espagnole qui a juré d’admettre et de défendre la vérité théologique de l’Immaculée Conception de Marie. C’est pour cette raison qu’il a été décidé d’ériger dans le Campo del Triunfo ce monument.

Photos ci-dessus : Le « Monumento al Triunfo de la Virgen » prend place dans les « Jardines del Triunfo » de l’ancien Hôpital Royal. Sa construction confiée à Alonso de Mena a nécessité 13 ans de travail à l’artiste.

Monumento a San Juan de Dios
Le parc abrite également un très beau monument présentant quatre personnages. Des paroles qui auraient été prononcées par San Juan de Dios sont inscrites sur le monument.

Il s’agit du « Monument à San Juan de Dios », un groupe sculptural réalisé par l’artiste Miguel Moreno Romera.

Photos ci-dessus : Le « monument à San Juan de Dios » de Miguel Moreno Romera est en bronze. Il est composé de quatre figures grandeur nature qui sont réparties en triangle autour d’un portique et d’un escalier. Les personnages sont Saint-Jean-de-Dieu, un mendiant, une prostituée et un enfant.

À suivre
Promenade sur la magnifique l’Avenida de la Constitución où il y a de nombreuses sculptures. Une occasion en or de découvrir des personnages importants de l’histoire de Grenade.

Photo ci-dessus : Une statue d’une belle dame : Eugénie de Montijo (1826-1920), épouse de Napoléon III, l’empereur des Français, une œuvre de 2010 de l’artiste espagnol Miguel Barranco López, le même qui a sculpté la statue d’Albert Einstein au Centre des Sciences.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse