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Hommage à un homme d’exception

Revue de presse

Le Nouvelliste, le 11 juillet 2020

Fernand Bédard

L’auteure de ce texte est la fille de Fernand Bédard (notre photo), à qui la Ville de Trois-Rivières avait rendu hommage en 2002 en attribuant son nom au stade du terrain de l’Exposition. Elle se demande entre autres pourquoi le comité de toponymie de la Ville demeure muet sur les changements de nom du stade en échange d’une commandite aux Aigles de Trois-Rivières.

OPINIONS/ J’aimerais aujourd’hui rendre un hommage à un homme d’exception. J’entends et je lis plein de nouvelles le concernant directement et indirectement et j’aimerais juste émettre une opinion vue de l’intérieur.

Cet homme d’exception est mon père, monsieur Fernand Bédard. Oui, celui du stade! Depuis aussi loin que ma mémoire puisse retourner, j’aurai bientôt 57 ans, je me rappelle avoir vécu dans ce stade. Ma mère et moi avons accompagné mon père au cours de cette belle et grande aventure pratiquement chaque jour de notre vie à cette période.

J’ai vu mon père consacrer sa vie, sa santé, sa sueur, son propre argent mais surtout, je l’ai vu mettre tout son cœur dans une passion inégalée pour que le sport reste bien vivant à Trois-Rivières. Afin que le sport vive et que la population puisse en profiter, il a mis tout à profit pour maintenir ce monument de 1938, le stade de baseball, bien en vie également. Je l’ai vu organiser de multiples événements où il s’assurait d’être là en permanence afin que tout se passe pour le mieux et afin de soutenir toutes ses équipes de travail pour que tout soit le plus rentable possible afin d’assurer la survie du stade et du sport.

Photo ci-dessus : Fernand Bédard. (Photo : François Gervais)

Il était membre de l’organisation afin de tout coordonner et il assurait du même coup la supervision de toutes les équipes de travail tout en mettant la main à la pâte partout dès que quelqu’un avait besoin d’un coup de main pour respecter les horaires.

Je l’ai vu également mettre veston et cravate pour la traditionnelle photo de l’équipe avec les membres de l’organisation pour ensuite, pendant que les autres festoyaient après la photo, se dépêcher à mettre des bottes de caoutchouc et revêtir des vêtements appropriés pour sauter sur le terrain aider «ses gars», un jour de pluie, afin d’enlever l’eau sur le terrain pour s’assurer que le match débute à l’heure.

Mon père, c’est la main qui a nourri celui qui avait faim. C’est celui qui a donné du travail à ceux dont les familles avaient besoin. C’est celui qui consolait les joueurs qui ne voulaient pas quitter pour une autre ville. C’est celui qui répondait toujours présent, peu importe ses préoccupations ou contraintes, il trouvait toujours une solution équitable pour tous. Il n’est pas parfait, il vous le dira lui-même, mais il a toujours priorisé l’humain avant tout.

Mon père, c’est l’âme du baseball et du stade à Trois-Rivières. Je me rappelle que le comité de toponymie de la Ville avait crié au scandale quand la ville a décidé de nommer le stade à son nom. Ce comité disait qu’il était trop risqué d’attribuer le nom d’une personne encore vivante à un monument de peur qu’elle ne soit plus honorable avec le temps.

Eh bien, dans ce désolant dossier du nom du stade, dans mon livre à moi, la seule personne qui, encore aujourd’hui du haut de ses 88 ans bien sonnés, a su demeurer honorable, je crois que je peux, sans me tromper, affirmer que cette seule personne est mon père, monsieur Fernand Bédard.

Il n’y aura jamais assez d’argent d’un commanditaire pour égaler ce que mon père a fait pour le sport et le stade à Trois-Rivières. Alors, cher comité de toponymie, vous êtes où aujourd’hui?

Je ne vous lis ni vous entends nulle part. La preuve que l’argent mène bien le monde partout et en tout temps. On repassera pour l’honneur !

Mon père a su tourner la page car il n’avait jamais fait ce qu’il a fait pour recevoir des honneurs. Il a fait tout ça pour une seule et bonne raison, il avait et a toujours le sport et le stade tatoués sur le cœur.

Ma mère et moi avons toujours été fières d’être à ses côtés. Ma mère l’a appuyé toute sa vie et a vécu cette passion toujours à ses côtés.

Papa, nous sommes tous fiers de toi et de tout ce que tu as accompli. Tu peux dire, mission accomplie de façon plus qu’honorable !

Un monument honorable de 1938: le stade Fernand-Bédard. Un homme plus qu’honorable de 1931: Monsieur Fernand Bédard.

Chapeau, «Monsieur Baseball»!

Carole Bédard
Fille de Fernand Bédard
Notre-Dame-du-Bon-Conseil

Remplis sous: Baseball et softball Mots clés:
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