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Grenade : en longeant le rio del Darro, les anciens bains arabes, le musée de San Juan de Dios, etc.

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 22e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014

Carerra rio del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Grenade, Espagne, jeudi 8 mai 2014 — Après une superbe journée d’immersion dans la nature, hier, dans les Alpujarras, aujourd’hui nous partons vraiment à la découverte de la ville de Grenade…

En première étape, nous nous rendons à la Caja Granada pour récupérer nos Bono Turistico, des cartes qui nous donnent accès gratuitement, durant cinq jours, aux principaux monuments et musées de la cité… en plus de nous offrir des transports gratuits en autobus.

Nos cartes en main, nous traversons la plaza Nueva, sise à deux pas de notre appartement, et ce, avant d’entreprendre une balade le long de la toute petite rivière Darro, et ce, jusqu’au paseo de los Tristes, nous arrêtant en cours de route pour admirer de nombreuses bâtisses d’une autre époque.

Nous entrons à deux endroits, premièrement dans les anciens bains arabes, les Baños árabes el Bañuelo, un hammam datant de l’époque des Zirides, soit du XIe siècle, puis dans la Casa de Los Pisa où nous avons droit à une visite guidée du Museo de San Juan de Dios!

Photo ci-dessus : Notre promenade sur la toute petite rue bordant le rio Darro nous amène à apercevoir au sommet de la colline des bâtisses du site de l’Alhambra!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Rien ne presse ce matin… nos visites de la matinée se situent toutes à un jet de pierre de notre appartement.

Après notre petit-déjeuner maison, nous partons en marchant à 9 heures.

Pour l’heure, il y a quelques nuages et le mercure n’indique que 17 degrés Celsius… mais nous avons constaté hier qu’ici le mercure possède d’affolantes propriétés d’ascension rapide!

Nous descendons vers la plaza Nueva et traversons la petite rivière Darro.

Rio Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Rio Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photos ci-dessus : La toute petite rivière Darro était l’épine dorsale de la Grenade musulmane! C’est la rivière qui alimentait les palais et les jardins de l’Alhambra et l’ensemble du Generalife par un système d’aqueduc appelé « Acequia Real ». Le rio donne son nom aujourd’hui à deux rues de la ville : la « Carrera del Darro »… où nous marcherons sur toute sa longueur, et l’Acera del Darro.

Rio Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Une des belles maisons qui dominent le rio Darro… avec un magnifique azulejo au cœur de sa façade.

Nos cartes Bono turistico Granada
Avant d’amorcer nos visites sur la Carrera del Darro, nous devons passer prendre nos cartes bono turistico… que nous avons achetées par Internet au mois de février dernier. Un investissement de 150 € pour quatre cartes qui aura été des plus rentables.

Un des avantages majeurs de la carte est qu’elle inclut une réservation confirmée pour une visite de l’Alhambra… avec une entrée sans passer par les files d’attente.

De plus sont incluses les visites d’un grand nombre de monuments… dont la cathédrale, la chapelle royale, les monastères de la Cartuja et de San Jeronimo, le parc des sciences, le Musée de la mémoire andalouse, etc.

Nous avons également droit à neuf trajets en autobus local et à un billet de 24 heures pour le bus touristique!

Nous traversons la plaza Nueva, que nous connaissons maintenant bien et repassons devant le palais de la Chancellerie, la Real Chancillería de Grenade, qui a été bâti sur ordre de Charles Quint entre 1531 et 1587.

Nous nous arrêtons à la Caja Granada, sise tout près de la plaza, et nous récupérons nos Bono turistico.

Caja Granada, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Ma carte « Bono Turistico », elle qui officialise notre réservation pour la visite de l’Alhambra, soit pour demain 10 heures!

Nous revenons sur nos pas, passons devant l’église Santa Ana et filons vers la Casa de los Pisa où se trouve le Museo San Juan de Dios.

Casa de de los Pisa, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : La maison fut construite pour la famille Pisa peu après la reconquête de Grenade par les Rois Catholiques en 1492. Elle affiche des airs de palais mauresques, notamment avec sa porte cloutée.

Après la disparition de la famille Pisa à la fin du XIXe siècle, l’édifice fut acquis, en 1927, par l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu… à qui il appartient toujours aujourd’hui.

Promenade sur la Carrera del Darro
Malheureusement, le musée n’ouvre qu’à 10 heures et pour le moment il n’est que 9 h 30.

Nous décidons donc d’y aller maintenant de notre promenade sur la Carrera del Darro et de visiter le Museo San Juan de Dios sur le chemin du retour, soit en fin d’avant-midi.

Cette charmante petite rue longe le rio Darro, d’où son nom. Elle commence à la plaza Santa Ana et se termine au paseo de los Tristes.

Nous déambulerons sur toute sa longueur, sur la rive droite du Darro… où nous croiserons cinq petits ponts traversant la rivière.

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Nous apercevons au sommet de la colline qui borde le rio Darro des tours anciennes… des bâtiments appartenant à l’Alhambra.

Puis, nous passons devant les vestiges d’un pont. L’endroit se nomme Puerta de los Tableros.

Puerta de los Tableros, Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Il ne reste que ces vestiges du pont del Cadi qui avait été construit au XIe siècle. Celui-ci donnait accès alors à la porte de « los Tableros » qui reliait la ville à l’Alhambra!

Nous croisons le couvent de Santa Catalina de Zafra… avec son portail très ancien… mais il n’est pas possible de le visiter, du moins pour le moment.

La décoration de sa porte d’entrée est superbe.

Couvent Santa Catalina de Zafra, Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Une statue de Sainte-Catherine-de-Sienne prend place dans une niche entourée des écussons des fondateurs du monastère. La décoration est attribuée au grand artiste espagnol Diego de Siloé (1495-1563).

Un peu plus loin se trouve le Museo Arqueologico de Granada. Il prend place dans le palais de Castril… et comme il est inscrit sur notre programme de visite, il est fermé pour rénovation!

Tout en face du musée, il y une église, la Iglesia de San Pedro y Pablo. L’édifice construit entre 1559 et 1567 est de style mauresque.

Iglesia de San Pedro y Pablo, Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : L’édifice de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul a été construit au milieu du XVIe siècle et il affiche un style résolument mudéjar.

Céline et Carole entrent dans le monasterio de San Bernardo, lieu de résidence de sœurs cisterciennes… qui vendent des pâtisseries via un système de portes tournantes, et ce, pour que les sœurs ne soient pas vues, celles-ci étant cloîtrées.

Sur le comptoir, Céline et Carole nous mentionnent qu’il y avait des baguettes de pain dans un sac… Probablement oubliées par un client.

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne
Photo ci-dessus : Une autre très belle porte ouvragée.

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photos ci-dessus : Les ruelles perpendiculaires à la « Carrera del Darro »… sont très très étroites!

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : La marque du quartier est définitivement les magnifiques portes cloutées… et leurs décorations.

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photos ci-dessus : Tout au long de notre promenade, des tours de l’Alhambra dominaient la « carrera » du haut de la colline.

Carrera del Darro, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Le pont des Chirimias… Il fut construit au XIXe siècle. Si on le traverse nous avons une vue unique sur le « paseo de los Tristes ».

Nous arrivons à une esplanade. C’est le paseo de los Tristes qui arbore en son centre une belle fontaine.

Paseo de los Tristes, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : La fontaine du « paseo de los Tristes »… avec vue sur l’Alhambra. Cette fontaine de style baroque est particulière… elle a été érigée en 1609 à cet endroit et elle y est encore.

Paseo del Padre Manjón, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Le « Paseo de los Tristes »… est aussi appelé le « Paseo del Padre Manjón ». Ce dernier, un prêtre, fonda une école pour les enfants pauvres du quartier de Sacromonte. Devant la fontaine, un azulejo à son effigie honore sa mémoire.

Le paseo est superbe! Il est très bien aménagé et il y a plusieurs cafés et restaurants et beaucoup d’arbres. Nous nous promettons de revenir y dîner au cours du périple.

Nous sommes maintenant tout au bout de la Carrera del Darro. Nous revenons sur nos pas en direction de la Casa de los Pisa

Les bains arabes… Baños árabes el Bañuelo
Mais, en cours de route nous entrons au Baños árabes el Bañuelo, des bains publics arabes qui datent du XIe siècle.

Il s’agit des bains les plus anciens, les plus importants et les plus complets, conservés en Espagne… et l’une des œuvres les plus anciennes de la Grenade musulmane.

C’est l’un des rares endroits de ce genre qui ont été sauvés de la folie destructrice des Rois Catholiques et cela est surprenant, car pour les chrétiens, les bains arabes avaient une réputation similaire à celle des bordels occidentaux.

Seule une maison privée a été construite à cet endroit depuis l’invasion de la ville en 1492, à l’époque chrétienne. C’est elle qui permet, de nos jours, d’accéder aux bains.

Une partie des lieux est en rénovation.

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Photos ci-dessus : Les colonnes des bains arabes proviennent des vestiges romains et wisigothes de la ville!

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Baños árabes el Bañuelo, Grenade, Andalousie, Espagne

Photos ci-dessus : La structure des lieux est rectangulaire et les murs sont en béton, les différentes pièces sont couvertes par des voûtes en brique avec des lucarnes octogonales et en forme d’étoile formant des puits de lumière.

Nous passons dans plusieurs salles… et lorsque nous ressortons, je constate que j’y ai perdu ma casquette.

Le Museo de San Juan de Dios
Nous arrivons à la Casa de los Pisa, où le musée est maintenant ouvert.

Le prix est de 3 €, mais avec nos cartes bono turistico c’est gratuit.

Qui plus est, nous avons droit à une visite guidée, en anglais, mais un anglais avec un fort accent espagnol, ce qui nous permet de suivre quand même assez bien.

Museo de San Juan de Dios, Grenade, Andalousie, Espagne

Museo de San Juan de Dios, Grenade, Andalousie, Espagne

Photos ci-dessus : En attendant le début de notre visite guidée, nous entrons dans l’immense boutique du musée!

Puis, à l’appel d’une jeune femme, nous entrons dans un beau patio où celle qui sera notre guide nous accueille. Elle se nomme Ana Crespo.

D’entrée de jeu, elle mentionne que San Juan de Dios fut accueilli dans la maison des Pisa où il y mourut le 8 mars 1550, ce qui a marqué à jamais l’histoire de cette maison.

« C’est d’ailleurs ce qui a convaincu l’ordre hospitalier de San Juan de Dios à acheter le bâtiment après la disparition de la famille Pisa. »

Elle nous guide à l’intérieur du musée dans une pièce où se trouvent plusieurs beaux objets provenant d’anciennes églises et hôpitaux…

Ana nous informe qu’à l’intérieur du musée, les photos sont interdites.

Nous voyons un superbe reliquaire de Saint Augustin… tout en argent.

Dans une autre salle, il y a de nombreux magnifiques tableaux de Manuel López Vázquez (1920-2004), un peintre né à Grenade. L’artiste a représenté de nombreuses places importantes de sa ville.

Notre guide mentionne que parallèlement à l’abondante iconographie de Saint-Jean-de-Dieu, le musée expose quantité de peintures, de gravures, de sculptures, de meubles, d’orfèvrerie, qui en font un des plus importants musées du genre en Andalousie.

Nous montons à l’étage… où nous déambulons au travers d’un très grand nombre de statues de toutes tailles représentant le saint des lieux : San Juan de Dios.

« Ce dernier a été retrouvé mort… agenouillé avec la croix du Christ dans les mains! »

Un tableau attire notre attention. On y voit la Vierge Marie qui est à laver Jésus bébé. L’œuvre s’intitule Virgen de los Panales et elle est du peintre flamand Pieter Coecke van Aelst (1502-1550).

Notre guide nous indique une sculpture. « Elle est intitulée “La Perla” et elle est la plus importante sculpture du musée. » Mais, elle ne précise pas pourquoi.

Nous montons un autre étage où sont exposés de beaux mobiliers de style typiquement andalou.

Ana précise que le plafond et les planchers des salles de cet étage sont d’origine.

Notre guide nous indique une canne remisée dans un beau contenant sculpté. « Il s’agit d’une canne ayant appartenu à San Juan de Dios ».

Nous voyons la chambre dans laquelle le saint est mort… « d’une pneumonie, alors qu’il n’était âgé que de 55 ans », souligne Ana.

Le lit est recouvert d’un couvre-pied brodé, tandis que la tête de lit est sculptée des emblèmes de sa famille.

De la fenêtre de sa chambre, Saint-Jean-de-Dieu avait une vue sur la chapelle située en bas. Nous voyons l’une de ses reliques… dans une remarquable armoire.

Une statue le représente agenouillé avec une croix, dans la position où il est mort… »La statue précise notre guide repose sur le carrelage où San Juan de Dios a été retrouvé mort ».

Dans une autre salle, on a rassemblé des objets se rapportant au saint… provenant de tous les continents, et ce, parce que la communauté religieuse était, à une certaine époque, présente partout sur la terre.

Il y a de beaux objets rares en vitrine… certainement des objets de grande valeur… en or, en argent, en ivoire, en nacre, etc.

Nous redescendons au rez-de-chaussée et entrons dans une pièce où sont exposés des meubles précieux de style baroque. Il y a entre autres un coffret contenant des articles pour le manucure, des accessoires de coiffure… tous en ivoire.

Dans une autre pièce, vitrée celle-ci, nous voyons une paire de souliers usagés… « Ce sont les derniers souliers que le pape Benoit XVI a portés en tant que pape! »

Il y a aussi bon nombre d’autres objets ayant appartenu à des religieux importants.

Museo de San Juan de Dios, Grenade, Andalousie, Espagne
Photo ci-dessus : À la sortie du musée… nous avons la chance de photographier une copie de la statue que nous avons vue dans la chambre du saint!

Nous sortons… Une drôle de visite, un véritable capharnaüm d’objets de toutes sortes, dont un grand nombre n’avait absolument rien à voir avec Saint Jean de Dieu!

Il est 11 h 35 et étant donné que nous sommes très près de notre appartement, nous y retournons pour nous y rafraîchir… avant de repartir à la conquête de Grenade.

À suivre
Ascension sur la colline de l’Albaycín… où nous aurons une vue imprenable sur l’Alhambra et retour à l’appartement en empruntant de superbes ruelles aux maisons toutes blanches.

Alhambra, Grenade, Andalousie, Espagne

Photo ci-dessus : Magnifique vue sur l’Alhambra du Mirador de San Nicolás sur la colline de l’Albaycín.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse

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