Mai/200
L’Alcazaba de Málaga : des pierres qui en auraient vraiment long à raconter… (2e partie)
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 4e d’une longue série de reportages relatifs à une étourdissante odyssée en Andalousie et en Algarve, un voyage à quatre que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal au printemps 2014
Málaga, Espagne, mercredi 30 avril 2014 — Pour cette deuxième journée en Andalousie, nous amorçons nos visites en grimpant au sommet du Castillo de Gibralfaro, une forteresse érigée au XIVe siècle, sous le règne de l’émir arabe nasride Yûsuf Ier, pour protéger l’Alcazaba… Wow! Du mirador, au sommet de la montagne de pierres, la vue sur la ville de Málaga est tout simplement à couper le souffle.
Puis, nous redescendrons vers l’Alcazaba, un palais-forteresse datant de la période maure, que nous découvrirons après une pause dîner, au soleil, sur une terrasse tout près de la plaza de la Merced.
De retour vers l’Alcazaba, nous admirerons l’amphithéâtre romain… avant de terminer nos visites à la cathédrale de l’Incarnation, surnommée « la manchote », car un de ses deux clochers n’a jamais été terminé!
Après avoir raconté nos découvertes au Castillo de Gibralfaro dans notre texte précédent, allons y maintenant du récit de notre promenade dans l’Alcazaba… c’est-à-dire la place forte où vivaient les soldats ayant pour mission de protéger la ville dans la société arabe de l’Al-Andalous!
Photo ci-dessus : À l’intérieur de l’Alcazaba de Málaga, on s’étonne de retrouver le « teatro romano », un chef d’œuvre construit à l’époque de l’empereur Auguste… qui est resté caché pendant des siècles et n’a été découvert qu’en 1951.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
La pause du midi a été revigorante. Nous avions besoin d’un petit répit, nous étions fatigués, tout en sueur et la faim nous tenaillait!
Au terme du repas, à 14 heures, nous quittons la terrasse du Cafe Bar El Jardin De Los Monos, nous sommes requinqués.
Photos ci-dessus : Filant vers l’Alcazaba, nous passons devant de magnifiques jacarandas en fleur!
La plaza de la Merced
À un jet de pierre du restaurant où nous avons dîné, se trouve la plaza de la Merced, qui peut se traduire par la « place de la Miséricorde ». Nous la traversons.
Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous ont appris que cette place était aussi connue sous les noms de « place du Marché » ou encore « place de Riego », du nom du général et homme politique espagnol Rafael del Riego (1784-1823).
Dès le XVe siècle, la place était un marché public. Autrefois, vendeurs de volailles, bergers accompagnés de leurs chèvres, vendeuses de bonbons, de jasmin et de confitures, fabricants de guitares, bonnes et soldats se donnaient rendez-vous chaque jour sur cette grande place.
Tout au centre il y a un monument, un grand obélisque. C’est le Monumento a Torrijos, un monument datant du XIXe siècle conçu en l’honneur du général José María Torrijos (1791-1831) et de 48 de ses compagnons qui ont été abattus sur ordre de Ferdinand VII. À la base du monument, les restes des 48 hommes auraient été enterrés!
Photo ci-dessus : Le monument rendant hommage au général Torrijos et à ses hommes a été réalisé par l’architecte espagnol Rafael Mitjana (1795-1849). Il a été inauguré en 1842.
Photo ci-dessus : Une des plaques fichées au monument du général Torrijos mentionne ce qui suit : « El mártir que transmite su memoria, no muere, sube al templo de la gloria », ce qui signifie : « Le martyr qui transmet sa mémoire ne meurt pas, il monte au temple de la gloire! »
La place est aussi connue pour être le lieu où Pablo Ruiz Picasso (1881-1973) fit ses premiers pas… et ce, puisque sa maison natale est justement située sur le côté de la place. Évidemment, une statue du célèbre artiste lui rend hommage.
Photo ci-dessus : Sur la place, nous pouvons admirer une statue de Pablo Picasso réalisée par Francisco López Hernández (1932-2017) et installée en 2008. La statue en bronze mesure 1,4 mètre de hauteur et représente Picasso assis sur un banc en marbre prenant des notes avec un crayon.
« C’est également ici, a-t-on lu sur Internet, que vécurent des hommes politiques dont le général Riegodes, des sculpteurs comme Fernando Ortiz, des écrivains tels Juan José Relosillas, l’architecte Gerónimo Cuervo et le peintre Bernardo Ferrándiz. »
Photos ci-dessus : Tout autour de la plaza de la Merced, prennent place de superbes terrasses… Un panneau indiquant les distances d’ici à diverses villes du monde, comme si l’endroit était le « point zéro » de la ville.
Nous continuons notre route… Nous marchons actuellement sur la calle Alcazabilla, une rue piétonne d’où nous apercevons les murailles de l’Alcazaba.
Photo ci-dessus : Les impressionnantes murailles de l’Alcazaba de Málaga.
Nous croisons une très belle sculpture. Il s’agit d’une statue d’Ibn Gabirol, un poète et un philosophe d’origine juive qui a vécu à Malaga à l’époque musulmane d’Al-Andalus.
Photo ci-dessus : La statue de Gabirol, dont le nom complet est Salomon Ben Yehudah Ibn Gabirol (vers 1021-1058), reflète un vieux penseur. Elle a été réalisée par le sculpteur américain Reed Amstrong (1927- ) en 1972.
Photo ci-dessus : Ici les bougainvilliers sont splendides.
Le Teatro Romano
Nous arrivons à l’entrée de l’ancien théâtre romain situé en fait dans l’Alcazaba…
Photos ci-dessus : L’entrée à l’Alcazaba et au théâtre romain est impressionnante.
Photos ci-dessus : Le « Teatro Romano » est fort bien conservé… ou fort bien restauré… Le théâtre est resté caché pendant des siècles et n’a été découvert qu’en 1951.
Nos lectures nous ont appris que « le Teatro Romano a été construit à l’époque de l’empereur romain Auguste (63 avant. J.-C.- 14 après J.-C.) et il a accueilli des représentations jusqu’au IIIe siècle. Il s’agit d’une construction mixte qui tire parti de la pente, mais qui comprend également une terrasse artificielle pour appuyer les gradins. »
« Par ses dimensions et ses caractéristiques, il est très similaire à d’autres théâtres de la Bétique (1), très proche du modèle classique proposé par Vitruve. »
(1) : La province romaine de « Bétique », précise l’encyclopédie libre Wikipédia, couvre le sud de l’actuelle Espagne et correspond à peu près à l’Andalousie.
« Les lieux ont été utilisés comme cimetière aux Ve et VIe siècles. Puis, l’endroit a fourni la pierre dont les Arabes ont eu besoin pour le réaménagement de la forteresse, dans laquelle on retrouve des chapiteaux et des fûts de colonnes romaines. »
Photo ci-dessus : Une ancienne porte restaurée… comme une porte d’église.
L’Alcazaba
Nous entrons dans l’Alcazaba à 14 h 35. Nous montons un long sentier longeant de hauts murs et des arbres matures. Le sentier grimpe en serpentant dans la nature! Il n’y a pas foule, nous sommes presque seuls!
Au XIe siècle, l’Alcazaba était le palais-forteresse des gouvernants musulmans de la ville.
Photo ci-dessus : Accroché à un mur… un bassin en marbre. On dirait d’anciens fonts baptismaux!
Photos ci-dessus : Le buste de Juan Temboury Álvarez (1899-1965) est en bronze et repose sur un socle en marbre blanc. Cet homme, un universitaire, un chercheur et un homme politique espagnol, est né à Málaga et a œuvré une grande partie de sa vie à la conservation de l’Alcazaba.
Photos ci-dessus : Nous croisons des murs qui ont abrité, tour à tour, des institutions romaines, arabes et catholiques. Ouf!
Photo ci-dessus : Nous marchons sur des sentiers en pente ascendante et partout nous avons une belle vue… mais c’est fatiguant pour les jambes.
Photos ci-dessus : Un petit coin d’ombre pour une pause bien méritée.
Photo ci-dessus : Un énorme cactus.
Photo ci-dessus : Pierres, briques et végétation luxuriante.
Photos ci-dessus : Céline consigne ses observations par écrit dans son carnet de notes… puis je la surprends alors que j’ai grimpé sur les pierres au-dessus d’elle!
Photo ci-dessus : Wow! une magnifique plante.
Photo ci-dessus : Une niche où il manquait définitivement une statue.
Photos ci-dessus : Une porte… et la muraille toujours présente.
Photo ci-dessus : Une vue sur la ville… et sur un autre jacaranda.
Photos ci-dessus : De vieilles pierres qui auraient tant à raconter.
Photo ci-dessus : Des rosiers qui poussent à l’état sauvage!
Photo ci-dessus : Et nous revoilà tout près des arènes!
Photo ci-dessus : Tout en bas, un beau jardin.
Photo ci-dessus : Et d’autres ruines.
Photos ci-dessus : Un superbe jardin.
Photo ci-dessus : Une fontaine en marbre… en forme de poisson, sise dans un petit coin d’ombre.
Photo ci-dessus : Une vue sur le port où nous apercevons un petit phare.
Photos ci-dessus : Notre guide « Andalousie » de « Lonely Planet » nous indiquait… « Si vous n’avez pas le temps de visiter l’Alhambra de Grenade, l’Alcazaba de Málaga vous permettra de vous faire une idée »… Nous étions surpris, mais voilà, c’est vrai.
Photo ci-dessus : Il y a quelques pièces archéologiques de poterie disposées dans un des bâtiments.
Dans la petite boutique, nous achetons une carte postale pour notre petite-fille Chloé : une danseuse y apparaît vêtue d’une robe en tissus rouge et portant un éventail dans la main!
Nous sortons de la forteresse à 15 h 35… au terme d’une promenade d’une heure.
Nous nous arrêtons à un petit kiosque de crème glacée… El Arte Del Helado. Petite pause sur une terrasse pour savourer ce rafraîchissant dessert.
Nous reprenons notre promenade… alors qu’il est un peu passé 16 heures, nous filons maintenant vers la cathédrale de Málaga.
À venir
Visite de la première d’une multitude d’églises espagnoles, la cathédrale de l’Incarnation de Málaga… construite au XVIe siècle en réutilisant une mosquée!
Photo ci-dessus : La construction d’un des clochers de la cathédrale de Málaga est restée inachevé, d’où le sur nom de la cathédrale « La Manquita », c’est-à-dire « La Manchote ».
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple en Andalousie et en Algarve que nous avons terminé à Lisbonne au Portugal, cliquez sur le lien suivant : Douce chaleur andalouse
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