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Le temple angkorien de Vat Nokor… une visite préparatoire au site d’Angkor!
Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 40e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019
Angkor Ban, Cambodge, mercredi 20 novembre 2019 — Nous en sommes cet après-midi à la dernière visite du programme offert par notre croisière sur le Mékong.
Encore une fois, nous accostons directement sur les berges du Mékong où un autocar nous attend pour nous mener à Kampong Cham, là où prend place le temple de Wat Nokor.
À première vue, l’endroit nous semble être les ruines d’un temple à l’architecture angkorienne ! Et c’est le cas, car ce temple aurait été érigé sur l’ordre du « dieu-roi » Jayavarman VII (1120-1218), lui qui fut un des grands bâtisseurs d’Angkor Tom.
Le temple, d’abord destiné au culte hindou, accueillit une pagode bouddhique lorsque cette religion fut officiellement reconnue au Royaume du Cambodge, soit aux alentours du XVe siècle.
Mais, le plus fascinant dans cette visite est certes le contraste impressionnant qui s’offre à nous lorsque l’on passe d’un temple en grès ocre et grisâtre aux pierres vieillissantes à des pièces « modernes » décorées de fresques aux couleurs lumineuses.
Photos ci-dessus : À Angkor Ban, la pagode moderne jouxte le temple angkorien de Vat Nokor.
Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.
N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.
À peine sommes-nous revenus de notre exploration du village d’Angkor Ban que le « RV Mékong Prestige » appareille!
Durant notre absence, un questionnaire de satisfaction quant à la croisière de Rivages du Monde a été placé bien en vue sur notre lit.
Il est tôt et j’en profite pour me rendre sur le pont Soleil… justement pour prendre du soleil… C’est agréable malgré le vent, car au centre du Mékong, le vent souffle avec force.
Céline profite de ce moment de pause pour prendre connaissance de ses courriels et pour lire « La Presse ».
Photos ci-dessus : Partout sur les berges du Mékong prennent place des embarcations de pêcheurs.
Photo ci-dessus : C’est l’heure de la baignade dans le Mékong pour les chevaux.
Photo ci-dessus : Le vent souffle avec force dans les hautes herbes.
À midi, nous nous rendons au salon Panorama pour une rencontre d’informations visant à nous renseigner sur les formalités de débarquement du bateau… au terme de la croisière, demain matin.
« Le débarquement s’effectuera à 7 heures nous indique Marie, la responsable de “Rivages du Monde”. Exceptionnellement, la salle à manger ouvrira ses portes à 5 h 45 pour le petit-déjeuner. »
Nos valises doivent être placées devant notre cabine à 6 h 15… affichant clairement les étiquettes orange, indiquant que nous sommes du groupe de Voyages Lambert.
Évidemment, il faut récupérer nos passeports… et pour les obtenir, il nous faut payer notre note! Dès la fin de la rencontre, nous réglons le tout en utilisant le solde de nos « dongs », l’argent vietnamien, et quelques dollars américains. On nous remet nos passeports et nos étiquettes de valises.
Nous passons à la cabine, histoire de laisser nos passeports en sécurité dans notre coffret, puis partons pour le dîner.
Débarquement
À 14 heures, le bateau accoste sur le rivage où un membre de l’équipage de notre bateau saute sur la terre ferme en utilisant une perche! Lors de son saut, il tient un câble à la main… qu’il attache à un bloc de béton, ce qui immobilise le bateau.
Il nous faudra descendre du bateau sur la grève de terre et grimper une pente en terre battue et rocheuse pour nous rendre à l’autocar… qui nous attend tout en haut.
Nous débarquons à 14 h 25… alors qu’une excavatrice est à construire de toute pièce un chemin en pente douce vers la rive du Mékong. Nous comprendrons demain matin qu’ils ont tout simplement construit un accès permettant aux autocars de s’approcher du bateau… pour éviter des pas aux employés du « Mékong Prestige » qui transporteront nos bagages jusqu’au bus lors du départ!
Photo ci-dessus : Derrière un haut mur, nous apercevons un beau lampadaire.
Photo ci-dessus : Puis une haute colonne cambodgienne.
Photo ci-dessus : Une affiche du « Parti du peuple cambodgien », la formation politique au pouvoir actuellement au Cambodge, un ancien parti communiste. Lors des élections d’août 2018, le parti a remporté les 125 sièges en jeu!
Nous montons dans un autocar spacieux. D’un côté, des fauteuils pouvant accueillir un seul passager et de l’autre un banc à deux places. C’est le car le plus confortable qui nous a transportés au Cambodge.
Le chauffeur nous accueille les deux mains jointes devant son visage, dans un geste de prière. Ses mains sont particulièrement hautes, nous montrant ainsi que nous sommes des personnes qui comptons pour lui.
En effet, un de nos guides nous a expliqué plus tôt dans le voyage que plus hautes sont les mains des Cambodgiens lors de salutations, plus la personne saluée est importante.
Photo ci-dessus : Céline dans notre autocar super confortable.
L’autocar se met en marche à 15 heures.
Jayavarman VII
« Nous sommes dans la province de Kampong Cham et nous nous dirigeons vers la ville du même nom, nous indique Chamrouen, notre guide pour la partie cambodgienne de la croisière sur le Mékong. »
« Dans cette ville, nous partirons à la découverte du temple de Wat Nokor, un temple bouddhiste bâti sur les ruines d’un temple antique du XIIe siècle. »
« Le temple est typique de la période angkorienne. Il a été construit à compter de 1181 par le roi Jayavarman VII, le dernier grand roi khmer. »
Sur la route nous voyons de beaux arbres fleuris… d’un côté comme de l’autre.
Nous croisons également plusieurs belles statues le long du Mékong. Dommage que le car ne s'y arrête pas.
« La ville de Kampong Cham est la sixième ville du pays au chapitre de la population. Elle compte actuellement sur tout près de 300 000 habitants. »
« Elle est située à 124 km de Phnom Penh », nous apprend l’encyclopédie libre Wikipédia. « Dans la langue khmère, le mot Kampong signifie “bord de la rivière”, ou “port”. Cham renvoie aux Chams, l’ethnie dominante de l’ancien royaume du Champa. »
« Jayavarman VII, continue notre guide, a été le plus grand roi-bâtisseur de l’empire khmer. Tous les Cambodgiens rêvent de se réincarner dans un personnage tel que lui. »
« Durant son règne de 37 ans, il a travaillé pour son peuple et pour son pays. Il est surnommé “JV7, le roi protecteur”. »
Notre guide aime le comparer à Louis XIV, le roi Soleil.
« Il a été couronné en 1181, à l’âge de 56 ans, et il est décédé à 95 ans. »
« Avant d’accéder au trône, il était commandant des armées khmères et de 1177 à 1181 il a combattu et triomphé des Chams. »
« Ensuite, il s’est autoproclamé roi de l’Empire… parce que le roi précédent avait été tué par les Chams. »
« Jayavarman VII a beaucoup construit…
Il aimait mentionner que les souffrances du peuple sont aussi celles du roi.
Il affichait quatre grandes qualités : la pitié, la sympathie, la compassion et l’équité », de nous indiquer avec passion notre guide.
Nous descendons à 15 h 15 et marchons un peu avant d’entrer sur le site.
Photo ci-dessus : Une des belles devantures de bâtisse à Kampong Cham.
Photos ci-dessus : En approchant du site, nous constatons qu’il y a un très grand nombre de stūpas dans les champs.
Temple de Wat Dokor
Nous entrons sur le site et croisons deux statues de gardiens avant d’arriver à la grande porte d’entrée du temple.
Photos ci-dessus : Deux gardiens sculptés il y a longtemps dans la pierre.
Nous nous arrêtons à proximité de la porte d’entrée antique.
Photo ci-dessus : La porte d’entrée du temple.
Chamrouen mentionne que le « Temple de Wat Dokor » est inscrit à l’UNESCO depuis 1992.
En fait, le site a été proposé en 1992 pour inscription au patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO. Depuis, il apparaît sur la « liste indicative » de l’UNESCO dans la catégorie patrimoine culturel.
« Cette “liste indicative”, peut-on lire sur le site Internet de l’UNESCO, est un inventaire des biens que chaque État a l’intention de proposer pour inscription. Les États doivent donc inclure dans leur liste indicative des biens qu’ils considèrent comme étant un patrimoine culturel et/ou naturel de valeur universelle exceptionnelle susceptible d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. »
« La porte d’entrée du Temple, souligne notre guide, a été restaurée en 1950 par l’école française d’Extrême-Orient, une opération menée par Henri Marchal (1876-1970). »
Celui-ci était un architecte français affecté à la conservation d’Angkor. En 1933 il a succédé dans ce rôle à Henri Parmentier sur les chantiers de restauration des sites cham et khmer. Il est d’ailleurs décédé à Siem Réap.
« Les pierres ont été nettoyées avec une brosse à dents et de l’eau! À l’époque, il n’y avait aucune autre technique pour nettoyer le grès. »
« Plus tard en 1990, une équipe indienne a utilisé des produits chimiques… et les pierres sont devenues blanches… effaçant ainsi les précieux bas-reliefs. »
Notre guide nous explique que dans le dôme de cette porte, la clé de voûte est à l’extérieur… contrairement à la cathédrale Notre-Dame et dans d’autres bâtisses européennes où elle est à l’intérieur.
Il y a plusieurs bâtiments sur le site… « Initialement, souligne Chamrouen, les plafonds étaient en bois avec des motifs fleurs de lotus ».
Photo ci-dessus : Une colonne au sommet de laquelle flotte le drapeau bouddhiste.
Photo ci-dessus : Nous sommes sur un site archéologique… et les pierres sont précieuses.
Photos ci-dessus : Sur les murs, il y a de nombreuses divinités sculptées… il y a certainement très longtemps.
Chamrouen nous indique que le temple que nous allons voir est un temple-montagne!
« Ce type de temple trouve son origine dans la civilisation khmère. Il s’agit de temples construits au sommet d’une pyramide à plusieurs étages, des étages toujours en nombre impair, qui devait représenter le mont Meru en Inde. »
« Dans la mythologie hindoue, ce mont représente le centre de l’univers sur lequel vivent les dieux, comme les dieux grecs vivaient sur le mont Olympe. »
« Il y a trois types de temples », précise notre guide. « Des temples privés, dont entre autres ceux pour les rois, et ceux pour les brahmanes, une caste regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi dans la religion hindouiste. »
« Puis les temples commémoratifs où il n’y a pas de tombeaux des ancêtres, mais leurs statues et finalement, les temples d’État, ceux construits pour le roi lui-même, des temples prenant toujours place au centre de la ville pour commémorer le mont Meru. »
« Il n’y a pas de tremblement de terre ni de tsunami au Cambodge. Donc, les temples qui se sont écroulés avec le temps… c’est en raison de l’érosion, notamment à cause des racines des arbres qui ont fait éclater la pierre. »
Il est difficile de préciser si les propos de notre guide se rapportent au temple que nous visitons où à ceux d’Angkor à Siem Reap! En fait, nous croyons qu’il nous prépare pour nos prochaines visites sur le site d’Angkor.
« Il y a 7 km entre Angkor Wat et Siem Reap… une ville de 350 000 habitants… qui accueille 3 millions de touristes par année. »
« Cette ville a besoin de 17 000 mètres cubes d’eau potable par jour, mais la station d’eau potable conçue par une firme japonaise n’en produit que 7 000 mètres cubes, par conséquent dans tous les grands hôtels, les restaurants, les boutiques, etc., ils sont obligés d’utiliser de l’eau provenant de puits creusés dans la nappe phréatique. »
« Siem Reap est située à 12 km du lac Tonlé Sap. Il aurait fallu une deuxième station d’eau potable puisant l’eau dans le lac, mais les coûts auraient été de 96 millions de dollars américains! »
Photos ci-dessus : Dans une petite bâtisse à aire ouverte, nous pouvons admirer des fresques racontant des événements de la vie de Bouddha.
Photos ci-dessus : Tout près, il y a d’autres stūpas.
Photos ci-dessus : Notre guide attire notre attention sur un banian vieux de 400 ans !
« Après la mort de Jayavarman VII, il y a eu une guerre de religion qui a duré 52 ans », lance Chamrouen! « Pendant cette période de nombreuses statues Bouddha ont été “martyrisées”. »
« Toutes les statues que nous voyons ont été sculptées sur place, de haut en bas. »
Photo ci-dessus : Une autre très belle fresque au plafond… Elle est très certainement récente.
Photo ci-dessus : Une sculpture de serpent sur le toit d’un bâtiment.
Photo ci-dessus : Nous apercevons une colonne, un peu comme celle que nous avons vue en entrant sur le site.
Photo ci-dessus : Une statue dont le personnage a été vêtu d’une pièce du vêtement d’un bonze.
Photo ci-dessus : Et une autre sans vêtement, mais avec plusieurs bras.
Photos ci-dessus : Les pierres formant les murs sont particulières.
Nous nous arrêtons devant le temple bouddhiste du XIIe siècle. « À l’origine, il était en bois, puis il a été transformé en maçonnerie au XXe siècle. Toutefois la tour centrale est d’origine. »
Photos ci-dessus : Et encore des fresques.
Photo ci-dessus : Un groupe de statues devant les fresques.
Photos ci-dessus : Des fresques aux couleurs vives.
Nous entrons dans une pièce de prière qui nous semble récente. L’intérieur est très joli avec des colonnes décorées.
Photos ci-dessus : Un autel, des offrandes, des fresques.
Photos ci-dessus : Une belle sculpture de Bouddha coloré.
Photos ci-dessus : La pagode moderne jouxte le temple antique.
Nous sortons et remontons dans l’autocar, il est 16 h 35. Une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivons au bateau.
Nous profitons du temps libre avant le cocktail pour préparer nos vêtements pour ce soir et pour demain… et bouclons nos valises.
Ce soir, pour le souper nous optons pour le plat végétarien… qui est excellent. Nous complétons notre repas d’un succulent dessert : une omelette norvégienne pour Céline et une assiette de fromages pour moi.
À suivre
Long trajet de plus de cinq heures en autocar pour nous rendre à Siem Réap… et début de nos découvertes à Angkor!
Photo ci-dessus : Un des ponts les mieux conservés du Cambodge. Il fut construit sous le règne du roi Jayavarman VII à la fin du XIIe siècle. Il prend place à la sortie du village de Kampong Kdei.
Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Cambodge
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