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Art khmer et dieux hindouiste, bouddhiste et animiste au Musée national du Cambodge

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 33e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Phnom Penh, Cambodge, dimanche 17 novembre 2019 — Après avoir parcouru dans tous les sens ce matin le magnifique site du palais Royal de Phnom Penh, et constaté que le « Guide culturel de Voyages Lambert » disait vrai en décrivant les lieux comme « une véritable ville dans la ville »… nous partons à la découverte de l’art khmer!

En fait, notre visite au Musée national du Cambodge, guidé de main de maître par Chamrouen, notre guide pour la partie cambodgienne de la croisière sur le Mékong, nous en apprendra beaucoup plus sur les dieux des religions de l’Asie du Sud-Est que sur l’art khmer.

Le Musée national du Cambodge est le principal et le plus grand musée historique et archéologique du pays. Il occupe quatre grandes salles ouvertes sur une très belle cour intérieure verdoyante.

Ce vaste bâtiment de couleur ocre construit entre 1917 et 1920 reflète le style architectural traditionnel khmer et sa décoration s’inspire de l’art angkorien… nous préparant en ce sens à notre incursion prochaine à Siem Réap… sur le site Angkor!

Photo ci-dessus : Un magnifique Bouddha présenté sur fond d’éventail Nāga, celui-ci à sept têtes de serpents.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Nous sortons du palais Royal de Phnom Pen en empruntant une galerie de photos portant sur « La croisade royale pour l’indépendance du Cambodge.

Il y a plusieurs photos d’époque, la majorité datant de 1953… Ouf, l’année de notre naissance!

Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte, nous ont appris qu’entre février et novembre 1953, alors que la guerre d’Indochine entrait dans sa phase la plus intensive au Vietnam, le roi Norodom Sihanouk a lancé une “croisade royale pour l’indépendance”… une campagne qui l’a mené à travers le monde et à travers le Cambodge.

Au cœur de sa décision d’obtenir des Français la pleine indépendance du Cambodge, il y avait certes le besoin du roi de se refondre en tant que leader national du Cambodge!

Pour célébrer la réussite de cette croisade, un monument a été érigé à Phnom Penh… Nous l’apercevrons de l’autocar, mais sans nous y arrêter.

Monument de l’indépendance, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Le monument de l’indépendance, un édifice en béton évoquant pour certains l’Arc de Triomphe, a été édifié au terme de la croisade royale pour l’Indépendance. Il est une œuvre de l’architecte khmer Van Molyvann réalisée à la demande du prince Sihanouk afin de célébrer l’indépendance retrouvée de la colonie française en 1953. (Photo provenant d’Internet)

Palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Tout juste avant de quitter le site du palais Royal, on nous remet une petite bouteille d’eau gracieuseté du roi, en remerciement pour avoir visité le site du palais Royal.

Nous remontons dans l’autocar et durant le trajet qui nous conduira au Musée national du Cambodge, notre guide poursuit son laïus amorcé alors que nous étions près des stūpas royaux.

“Pour les membres de la famille royale, la crémation est réalisée en plein air… alors que du bois de santal est utilisé comme combustible.

Pas moins de 93 % des Khmers optent pour la crémation. Toutefois, la plupart des Cambodgiens d’origine chinoise s’y refusent.

Chez les familles pauvres, l’urne est déposée dans la maison plutôt que dans des stūpas communs.

Lorsque la mort survient durant la ‘mousson’, une période caractérisée par des précipitations très fortes, on enveloppe le corps dans un sac plastique et on le dépose sur les branches des arbres sur les berges du Mékong.

Les liquides corporels s’écoulent alors dans le fleuve… Les pêcheurs y accourent alors, car dans de telles circonstances les crevettes sont abondantes.

Puis à la saison sèche, on récupère ce qui reste du corps et on le brûle, gardant quelques cendres pour l’urne, alors que le reste est mis en terre.

L’espérance de vie des Cambodgiens était, en 1994, de 54 ans… tandis qu’aujourd’hui, en fait en 2018, il est de 70 ans chez les hommes et de 73 chez les femmes.”

Le Musée national du Cambodge
Nous approchons du musée national du Cambodge, Chamrouen clôt le sujet de la mortalité au Cambodge pour commencer à nous entretenir de notre prochaine visite.

“En 1914, le gouverneur général de l’Indochine, Albert Sarraut, décide, avec l’accord du souverain cambodgien, de confier à l’archéologue et ethnologue français George Groslier la réalisation d’un musée.

Sa construction s’est échelonnée de 1917 et 1920. Il est ouvert partiellement au public en 1918, mais son inauguration officielle a lieu le 13 avril 1920, par le roi Sisowath, dans le cadre des célébrations du Nouvel An khmer.

Même si une grande partie des collections a été pillée lors des guerres impliquant le Cambodge, le Musée national du Cambodge abrite l’une des plus grandes collections d’art khmer au monde. Aujourd’hui, celle-ci est composée de plus de 14 000 pièces, dont environ 2 000 sont exposées au public.

Cette collection est d’ailleurs formée de 80 % des objets récupérés des voleurs du site d’Angkor.

Il faut dire, précise encore notre guide, que ce n’est qu’en 1861, au début de la conquête de la Cochinchine par la France, que le naturaliste Henri Mouhot, explorant la région avec l’abbé Sylvestre, a redécouvert Angkor… et qu’à l’époque, aucun inventaire des lieux n’a été réalisé.

Beaucoup de Français ont donc rapporté des objets trouvés en France.

Toutefois, depuis, une grande partie de ces objets volés ont été restitués au Cambodge, tant par la France que par les États-Unis.”

L’autocar file sur une rue très étroite où il y a de nombreuses échoppes. Il nous semble qu’elles sont plus propres et surtout mieux organisées qu’au Vietnam.

Nous descendons du bus à 10 h 55, tout près du musée.

Mais nous ne pouvons pas entrer sur le site du Musée pour le moment, les policiers bloquant la circulation pour laisser entrer au musée trois limousines de dignitaires escortées de plusieurs policiers motocyclistes.

Finalement, à notre tour, nous franchissons les grilles d’entrée. Déjà, à l’extérieur, nous pouvons admirer de belles statues.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Malgré une main et un bras en moins, cette statue, qui prend place à l’entrée du Musée national du Cambodge à Phnom Penh, est particulièrement expressive.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Il y a aussi cet énorme éléphant en bronze.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : L’édifice du Musée national du Cambodge affiche une architecture khmère.

Nous entrons au musée… Chamrouen se rend au guichet pour acheter nos billets… sans fermer son émetteur, ce qui nous permet d’entendre qu’il semble y avoir un problème avec l’achat de nos billets.

Notre guide revient avec les billets qu’il nous distribue. Il se désole du fait qu’il a dû payer pour les écouteurs des audioguides du musée, et ce, même si nous avons les nôtres.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Pendant la pause-santé précédent le début de la visite, j’en profite pour me rendre dans la superbe cour intérieure du musée où il y a une autre très belle statue.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un arbre comme celui que nous avons vu au Palais Royal, lors de notre première visite du jour.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Les bassins d’eau aménagés dans la cour intérieure sont superbes.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Au centre de la cour intérieure du Musée national du Cambodge, prend place une statue que je croyais être une représentation de Bouddha. Mais l’encyclopédie “Wikipédia” mentionne plutôt qu’il s’agit du “Roi lépreux”. Une sculpture en grès gris beige qui provient d’Angkor Thom et qui date du XIIe siècle. Wikipédia précise toutefois que son identification reste incertaine. Il pourrait s’agir de la figure de Yama, le dieu de la mort et le juge suprême, mais une tradition locale a assimilé cette statue au fondateur d’Angkor Vat : Bua-Sivisithiwong, qui selon la légende était lépreux.

“Avec le Musée national d’Angkor, souligne notre guide, le musée que nous nous apprêtons à découvrir est le plus important au Cambodge et tous les deux présentent des œuvres d’art typiquement khmer…

L’art khmer a été catégorisé en trois grandes périodes :

. la première couvre les réalisations du Ier au VIIIe siècle, c’est la période pré Angkor…

. la deuxième s’étire du IXe au XIVe siècle, la période Angkor

. Finalement la troisième se rapporte aux œuvres du XVe au XXe siècle, c’est la période dite ‘post Angkor.’

Dans la section du musée où nous nous trouvons présentement, nous verrons des œuvres de la période pré pré Angkor… c’est-à-dire des œuvres réalisées entre 300 et 400 ans avant Jésus-Christ.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Un Bouddha en bronze dit” » abhaya-mudrā ».

Wikipédia définit l’abhaya-mudrā comme un geste qui induit réconfort et salut, car il montre la main ouverte, qui dissipe la peur et accorde une protection divine et la béatitude au fidèle!

« Dans cette première galerie, souligne Chamrouen, les objets sont en bronze, un matériau difficile à conserver au Cambodge en raison du climat tropical, trop chaud et trop humide. »

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Une autre sculpture en bronze. Elle représente le corps de Dourga, une des divinités principales du panthéon hindou. Elle date de l’époque pré colombienne.

À première vue, cette sculpture nous a plutôt rappelé la « Vénus de Milo »… et nous devions avoir raison puisqu’un peu plus tard au cours de la visite notre guide nous mentionnera : « Les archéologues ont trouvé des statues du VIe siècle affichant un style Gréco-Gupta, qui serait une synthèse originale de styles grecs et indo-bouddhistes provenant d’Inde du Sud ».

« De plus, ajoute Chamrouen, la présence tant des Grecs que des Romains a été confirmée au Cambodge. On a retrouvé de la monnaie romaine du IIIe siècle dans un port du Cambodge. »

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Une sculpture semblable à celle en grès que nous avons vue dans la cour intérieure. Celle-ci est en bronze. Elle représente « Harihara ».

« Dans l’hindouisme, peut-on lire sur Wikipédia, Harihara est le nom donné à la divinité combinant les caractéristiques des dieux de la Trimurti Vishnou et Shiva. Le nom de la divinité est composé des épithètes respectives de ces deux dieux, Hari faisant référence à Vishnou, Hara à Shiva."

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Une très belle sculpture de Ganesh… qui est le dieu qui supprime les obstacles. Il est aussi le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir.

« Reconnaissable à sa tête d’éléphant, Ganesh est sans doute le dieu le plus vénéré en Inde et son aura touche même tout le sous-continent indien et l’Asie en général. D’ailleurs, on dit que plus de 700 millions d’Indiens possèdent des statues de Ganesh chez eux », affirme notre guide.

Les Khmers étaient plus proches des Birmans que des Vietnamiens…

« À l’époque faste d’Angkor, les Khmers ont leur propre langue, mais ils n’ont aucune écriture propre à eux. Les écrits retrouvés sur le site d’Angkor sont en écriture brahmi…

Ce sont des Indiens qui ont lu et traduit les inscriptions trouvées à Angkor. Les Cambodgiens étant incapables de déchiffrer le langage utilisé. »

« La langue khmère n’a pas de conjugaison », mentionne notre guide. « Je vais vous en donner une démonstration dans deux jours alors que nous visiterons une école. »

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Une autre représentation de « Harihara ».

« Dans les premiers temps du Cambodge, la religion était animiste. Puis, en raison des relations commerciales avec l’Inde et avec la Chine, Java, la Grèce et Rome, les religions animistes ont fait place à l’hindouisme et au bouddhisme. »

« Le bouddhisme est la religion d’État au Cambodge depuis la fin du règne de Jayavarman VII (1181-1218). »

Nos recherches visant la rédaction de ce texte nous ont appris que selon le recensement de 2008, tout près de 97 % de la population se réclamait du bouddhisme!

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Une statue représentant Krishna Govardhana. Le site Internet du musée la décrit comme suit : « Comme décrit dans le Bhagavata Purana, le jeune Krishna lève miraculeusement le mont Govardhan, près de Mathura dans le nord de l’Inde, pour protéger les villageois d’une grande tempête envoyée par Indra. » Cette statue daterait du début du VIIe siècle.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un ensemble de trois belles statues pré angkoriennes.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un combat de singes.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Trois statues semblables représentant en fait Nakula et son frère jumeau Sahadeva.

« Il s’agit d’un groupe de statues qui avait été volé en 1972 et restitué il y a trois ans par les États-Unis. »

Il fait très chaud dans le musée, qui n’a pas d’air climatisé. Une chance qu’il y a de grands ventilateurs au plafond… et que les fenêtres sont grandes ouvertes.

Il y a foule dans le musée en raison de la présence de plusieurs groupes de touristes en même temps. Nous constatons que l’autre groupe de notre bateau, les « Français », le groupe « Vert » y sont en même temps que nous.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : D’une fenêtre de la galerie que nous visitons, nous pouvons admirer la cour intérieure du musée.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Une tête de « Devata » datant de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle.

Chamrouen nous donne des repères pour différencier Shiva, Vishnu et Brahma!

« Shiva a trois yeux, Vishnu, ou Vishnou, possède quatre bras qui représentent la terre (boule), l’eau (conque), le feu (disque) et l’air (une massue), tandis que Brahmâ a quatre bras et quatre visages!

Tous les trois sont des dieux hindous, membres de la Trimūrti. »

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un ensemble de « Lingas », des idoles phalliques. (Photo provenant d’Internet)

« Les “Lingas” khmers sont des phallus consacrés aux trois dieux de la Trimūrti. Ils comportent une base cubique qui équivaut à Brahmâ (le créateur), une section médiane octogonale qui est Vishnu (le préservateur) et une partie supérieure de section circulaire symbolisant Shiva (le destructeur)."

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Yama… le roi lépreux. Une statue semblable à celle qui prend place au centre de la cour intérieure… mais en moins bon état.

Notre guide nous parle du vol commis par André Malraux au Cambodge, un sujet qui nous sera raconté en long et en large lors de notre visite du site d’Angkor.

« André Malraux, un ancien ministre français de la culture, a volé, en 1924, alors qu’il était âgé de 22 ans, de nombreux objets au temple de Banteay Srei, dont quatre grands morceaux de bas-reliefs pesant plus de 800 kg.

Il a été arrêté à Siem Réap. Il avait su repérer les choses de belle valeur. Il a fait trois mois de prison à Phnom Penh, alors sous protectorat français.

Normalement, la sentence aurait dû être plus sévère, mais il été défendu par un bon avocat… qui a prétendu que son client n’avait pas volé, qu’il avait tout simplement ramassé les objets. »

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge
Photo ci-dessus : Une statue du roi le plus connu du Cambodge, Jayavarnam VII, le plus grand roi bâtisseur khmer.

« Il s’agit de la seule statue d’origine que nous détenions de cet homme. L’œuvre date du XIIe siècle », précise notre guide.

Nous arrivons dans la section consacrée à la période post Angkor, traitant des œuvres réalisées entre les XVe et XXe siècles. Nous voyons des statues de guerres, des armes.

« Le Cambodge a subi nombre d’invasions de ses voisins. Le Siam et l’Annam se sont emparés de nos terres, il n’y avait plus de Cambodge entre les deux pays. Le protectorat français de 1868 a préservé la population khmère. »

« Si le pays n’avait pas reçu l’aide des Français, il n’y aurait plus de Cambodge aujourd’hui », clame notre guide.

« Nous serions comme les “Champas” au Vietnam, une minorité ethnique dans notre propre pays. »

Suite à cette affirmation de notre guide, Céline a écrit dans son carnet de notes : « Comme les Québécois au Québec! »

« D’ailleurs, ajoute Chamrouen, en 1860, “Angkhor Vat” était situé en Thaïlande et non au Cambodge. »

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge
Photo ci-dessus : La plus longue écharpe de femme jamais tissée à la main sur la planète! « Elle mesure 1 150 mètres, nous dit notre guide. Plus de 20 000 personnes ont aidé, pendant cinq mois, à tisser ce “krama” cette étoffe traditionnelle cambodgienne… Il s’agit d’un record Guinness homologué le 1er juillet 2018. »

Nous avons lu sur Internet (francecambodge.org) : « Au Cambodge, le krama n’est pas une simple écharpe, mais une étoffe traditionnelle tissée en coton, plus rarement en soie, qui a une longue histoire. Le krama traditionnel présente un motif à damier, fait de petits carreaux, associant le blanc et une autre couleur, souvent le bleu, le rouge ou le violet.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Le krama, une étoffe traditionnelle du Cambodge. (Photo provenant d’Internet)

Il s’agit d’une pièce de tissu légère aux multiples fonctions, utilisée par tous, hommes, femmes et enfants. Elle se porte nouée comme un foulard, une écharpe, un couvre-chef, et peut faire office de linge de bain ou de paréo. Le krama sert bien au-delà du vêtement, comme porte-bébé, baluchon ou autre. Sa dimension classique fait 140 cm de long, entre 40 et 70 cm de large.

L’histoire du krama remonte vraisemblablement au XIIIe siècle, époque à laquelle on trouve une première mention de ce vêtement, porté par les habitants de la Cité d’Angkor, au cœur de l’Empire khmer. Tissé à la main depuis les origines, le krama possède une importante valeur identitaire : ses couleurs et sa dimension renvoient souvent à une région particulière. »

Nous entrons dans une petite salle où il y a plusieurs statues de Bouddha originales. L’endroit est considéré comme une mini-pagode. Pour y entrer, il faut se déchausser.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Dans un petit temple prenant place dans le Musée national cambodgien, une personne est à se recueillir.

Il est un peu passé midi lorsque nous sortons. L’autocar nous attend devant le musée. Ce fut une autre très belle visite.

Notre guide est intarissable! Dès que l’autocar démarre, il reprend :

« Le marché le plus important pour le Cambodge est la Chine. En fait, c’est tellement la Chine, qu’il n’y en a pas d’autres. »

« Pas moins de 90 % des usines textiles et de chaussures appartiennent à des intérêts chinois. »

« Deux millions de Cambodgiens travaillent dans l’industrie du textile. C’est très important pour notre pays qui compte, malgré cela, quelque 25 % de chômeurs. »

« Si les gens se plaignent, s’ils manifestent, la Chine menace tout simplement de fermer les usines… et tout rentre dans l’ordre! »

Sur notre trajet de retour au bateau, nous nous arrêtons à la « Boutique de l’État »… où il y a une foule de statues, dont des géantes, et une multitude de bijoux de toutes sortes.

Nous descendons quelques instants et revenons dans le car. Nous attendons. C’est long. Des membres du groupe négocient… et achètent.

Tant Céline que moi croyons qu’il y a beaucoup trop de temps consacré au magasinage dans ce voyage. Cela n’a pourtant pas été la marque de commerce de Voyages Lambert au cours de nos autres voyages que nous avons réalisés avec eux.

Finalement, après un arrêt de 30 minutes, nous repartons et arrivons au bateau à 12 h 50…

Après un bref arrêt à la cabine, pour nous rafraîchir, nous filons au resto pour le dîner.

Ce midi nous optons tous deux pour des brochettes de poulet sauce aux arachides… avec quelques verres de vin évidemment. Délicieux.

À suivre
Visite du Musée du génocide de Tuol Sleng… un genre d’Auschwitz cambodgien.

Mémorial aux victimes des Khmers Rouges, Musée du génocide de Tuol Sleng, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Le mémorial Séra, érigée en hommage aux victimes des évacuations forcées sous les Khmers Rouges, est une sculpture de bronze… qui avait trouvé sa place en face de l’Ambassade de France au Cambodge à Phnom Penh, un lieu qui comptait beaucoup pour l’artiste franco-khmer Phoussera Ing, dit Séra. En effet c’est là qu’il vit son père pour la dernière fois, tué en 1978… Mais, malgré le désaccord de l’artiste le monument a été déplacé et installé dans la cour du Musée du génocide de Tuol Sleng.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Cambodge

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