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Cambodge : le magnifique palais royal de Phnom Penh… et la très riche pagode d’Argent (2e partie)

Texte, recherches et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 32e d’une longue série de reportages relatifs à notre périple au Vietnam et au Cambodge, un voyage réalisé en novembre 2019

Fresques, pagode d'Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Phnom Penh, Cambodge, dimanche 17 novembre 2019 — Nous voguons toujours sur le fleuve Mékong, mais depuis hier en fin d’après-midi nous sommes maintenant dans la partie cambodgienne du long fleuve asiatique.

Ce matin, le bateau s’est amarré au quai de la ville de Phnom Penh, la capitale du pays, alors que nous étions à prendre notre petit-déjeuner au restaurant du Mékong Prestige.

Pour notre première journée de visites au « Pays des Khmers », nous nous rendons au palais Royal, un site abritant plusieurs bâtiments, tous plus beaux les uns que les autres, dont la résidence officielle du roi du Cambodge.

Le palais Royal, dont la construction a été entreprise en 1860, est immense, sa superficie est presque de 175 000 mètres carrés, et surtout magnifique. Il est l’exemple parfait de l’architecture khmère.

Nous y verrons la salle du trône, de l’extérieur toutefois, puis la très riche pagode d’Argent où nous pourrons admirer le bouddha d’Émeraude… une statue grandeur nature!

Photo ci-dessus : Un des tableaux de la longue fresque que l’on peut admirer autour de la pagode d’Argent du palais Royal de Phnom Penh. L’ensemble raconte la légende de Râmâyana et de la bataille entre les singes et les démons… une histoire qui se termine par la transformation de l’épouse de Râmâyana, Sita, en fleur de lotus!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Nous poursuivons notre merveilleuse visite du palais Royal de Phnom Penh! Après avoir fait le tour extérieur de la salle du Trône, nous arrivons maintenant devant la pagode d’Argent…

Pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : La pagode d’argent du palais Royal de Phnom Penh.

« C’est à la demande du roi Norodom que la pagode d’Argent a été érigée », mentionne notre guide pour la section cambodgienne de la croisière, Chamrouen. « Sa construction s’est étirée de 1892 à 1902. Elle a finalement été inaugurée le 5 février 1903.

On la surnomme “Pagode d’Argent” parce que son parquet est formé de lamelles d’argent ciselées… pour être plus précis, de 5 329 tuiles en argent massif, à raison de 1,125 kg par tuile.

Devant l’autel principal, poursuit Chamrouen, il y a un magnifique “Bouddha d’or” dans une vitrine. Il pèse 75 kg et son parasol, également en or massif, pèse environ 20 kg.

Il a été fabriqué sur ordre du roi Norodom, à partir de l’urne contenant son corps, il est admirablement ciselé et est incrusté de 2 086 diamants et autres pierres précieuses.

On peut voir également d’autres objets en or, en argent, en bronze, etc., qui ont été offerts par les rois, les princes, les dignitaires et les personnes pieuses du Royaume.

Vous pourrez aussi admirer le “Bouddha d’Émeraude”, qui est en fait en cristal de Baccarat… posé sur un socle en or et surmonté d’un dais à cinq étages.

Toutefois, vous ne pourrez pas prendre de photos, c’est interdit », grrr…

Les fresques du râmâyana
Mais avant d’entrer dans la pagode, nous demeurons quelques instants à l’extérieur où il y a une galerie couverte dont les murs affichent une très très longue série de fresques!

« Les fresques datent de 1903-1904 », souligne notre guide. « Elles ont été exécutées par le peintre et architecte Oknha Tep Nimit Thak, aidé du peintre Vichitre Chea et une équipe de 40 élèves. »

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Pagode d’Argent, palais royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Les premières fresques décorant les murs extérieurs de la pagode d’Argent du palais Royal que nous pouvons admirer. Il s’agit de scènes de bataille!

Internet nous a appris que : « Les peintures murales, constituées de 177 tableaux, occupent toute la surface des murs! Elles sont hautes de 2,50 mètres et longues de 616 mètres. Ce sont, évidemment, les peintures murales les plus grandes de l’Asie du Sud-est.

Au début des années 1980, constatant la détérioration de l’état des fresques, on a décidé d’amorcer des travaux de restauration. Le “Conservatoire des Monuments de Pologne” a fourni ses aides pour la restauration de la pagode et des fresques. Les travaux se sont étirés de 1985 à 1992. »

Notre guide mentionne que les fresques racontent la légende hindouiste de Râmâyana qui serait une bataille entre les singes et les démons… qui a duré 14 ans. Une guerre que les singes ont gagnée.

Et il ajoute : « La femme de Râmâyana, Sita, a été prisonnière durant 14 ans. Quand elle a été libérée, son époux, Râmâyana, lui a demandé de marcher sur le feu pour prouver qu’elle lui était restée fidèle.

Et elle n’a pas brûlé… mais elle a disparu dans la terre, laissant place à une fleur de lotus! »

« À Râmâyana, lance notre guide, on n’a rien demandé! »

Sur Internet, un blogue intitulé « Rêves d’ailleurs » raconte l’histoire avec un peu plus de détails.

« Le Râmâyana est une épopée très ancienne, écrite aux alentours de 300 av. J.-C. en sanskrit et qui célèbre les aventures de Râma, une des incarnations de Vishnu lors d’un très long poème épique composé de sept livres.

Dans sa version khmère, l’histoire est la suivante :

Le roi des démons, Râvana, menaçait l’équilibre du monde, notamment grâce à ses puissants pouvoirs. Vishnu, le préservateur de l’ordre universel, dut alors descendre sur terre pour remédier à ce problème : il s’incarna en homme et se fit appelé Râma.

Sur terre, Râma et Râvana possédaient tous deux leurs royaumes respectifs.

Râma se maria avec Sita, une très belle princesse. Jaloux, Râvana voulait voler la femme de Râma mais ce dernier avait pris ses précautions et avait protégé sa femme par un cerceau magique, empêchant quiconque de l’enlever.

Mais un jour Ravana pénétra dans le royaume de Râma et se transforma en vieillard mendiant. Sita, par charité, voulut aider ce pauvre vieillard en lui donnant quelque chose et au moment où elle lui tendit la main, le vieillard la tira vers lui et réussit à la sortir de son cerceau magique.

Râvana emporte  dans son royaume la belle Sita. Râmâ, furieux, engagea une guerre contre Râvâna pour récupérer son épouse. Râma demanda de l’aide à Surgiva, le chef des singes guerriers qui envoya plusieurs de ces troupes à la recherche de la princesse.

La troupe commandée par Hanuman arriva à Lanka, l’actuelle île de Ceylan, et engagea un terrible combat contre Râvâna connu sous le nom de la bataille de Lanka.

Hanuman remporta la guerre et put ramener Sita à Râmâ. Mais Râma avait perdu confiance en sa jeune épouse et pensait qu’elle avait couché avec Râvâna même si elle lui assurait le contraire.

Pour en avoir le cœur net, Râma lui imposa une épreuve : elle devait traverser le feu. Si elle mourait, c’est qu’elle l’avait trompé et si elle survivait, c’est qu’elle lui était restée fidèle.

Sita se sentit profondément déshonorée par la suspicion de son mari, elle qui avait toujours été une femme exemplaire. Trop humiliée par cette suspicion, elle pria le Dieu de la Terre et lui demanda d’être absorbée par la terre lorsqu’elle traverserait le brasier.

Le jour de l’épreuve arriva, Sita traversa le feu et son vœu fut exaucé, elle fut absorbée par la terre. À la place du cadavre que Râma pensait trouver, il vit une fleur à l’endroit où Sita avait été absorbée, une fleur de lotus. »

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

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Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

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Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Fresques du Râmâyana, pagode d’Argent, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Et en voici quelques autres.

Nous entrons dans la pagode d’Argent.

Comme mentionné plus tôt, après dix années de construction, elle a été inaugurée en 1903. « Toutefois, précise notre guide, en 1960 elle a été rénovée… et c’est lors de ces rénovations que le plancher de tuiles d’argent a été installé. »

Malheureusement, nous ne pouvons les voir, car elles sont recouvertes d’un tapis… Sauf une toute petite partie.

Nous voyons par contre le bouddha d’émeraude… qui est en cristal. Il est d’un seul morceau et proviendrait de la Birmanie, mais il a été sculpté ici.

Pagode d’Argent, palais royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus :  La plus belle pièce est incontestablẹment le bouddha d’Emeraude (qui est en fait en jade), qui trône au centre de la pagode sous un luxueux baldaquin. C'est probablement une copie, réalisée en cristal vert. (Photo provenant d'internet)

Puis tout près, il y a le fameux bouddha en or.

Nous pouvons également admirer quatre petits bouddhas en marbre, en or et en argent dans une vitrine!

Un peu partout, il y a des assiettes pour recueillir les dons. Nous constatons qu’il y a beaucoup de dollars américains.

Pendant que nous déambulons à l’intérieur de la pagode d’Argent, notre guide continue à nous parler, grâce à nos bidules!

« Après avoir pris le pouvoir au terme de plusieurs années de guerre civile, les Khmers rouges ont occupé le site de 1975 à 1979. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ils n’ont pas touché au palais Royal. Ils y ont gardé le roi prisonnier… qui n’aurait sorti que trois fois durant ses quatre années de détention.

Tout comme pour le palais Royal, la pagode d’Argent, qui renferme plusieurs bouddhas en pierres précieuses, n’a pas été pillée.

Les dirigeants des Khmers rouges se sont servis des lieux pour y habiter.

Cependant, ajoute Chamrouen, après la guerre, lorsque les troupes vietnamiennes ont envahi le Cambodge, beaucoup d’objets ont été volés. »

Statue équestre de roi Norodom
Nous sortons de la pagode et arrivons devant une belle statue équestre.

« Elle représente Norodum, le premier roi du Cambodge », signale notre guide. « Le roi est habillé en général français… parce qu’il s’agit en fait d’une statue de Napoléon III réalisée à Marseille, dont la tête a été remplacée par celle du souverain cambodgien. »

Statue équestre de Norodom, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Statue équestre de Norodom, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Statue équestre de Norodom, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Une superbe statue équestre du roi Norodom Ier… habillé en général français.

Statue équestre de Norodom, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Si l’on se fie à l’inscription dans le marbre, la statue équestre du roi Norodom Ier aurait été offerte par « ses mandarins et son peuple reconnaissants »!

Pagode d’Argent, palais royal, Phnom Penh, Cambodge

Pagode d’Argent, palais royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Autres vues sur la pagode d’argent du palais Royal de Phnom Penh.

Stūpas royaux
Tout autour de la pagode d’Argent, il y a de nombreux stūpas.

« Ce sont des monuments funéraires pour les rois, les reines mères et les épouses de roi », affirme Chamrouen.

« Les stūpas contiennent les cendres des membres de la famille royale », soutient-il.

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : De nombreux stūpas qui accueillent chacun les cendres d’un souverain du Cambodge, se dressent de façon éparse dans le jardin. Les sculptures sont d’une richesse et d’une grande finesse .

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Dans un bassin autour d’un des stupas, il y a cette belle fleur.

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un magnifique stūpa… sous un ciel où se prépare l’orage!

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Un autre stūpa… agrémenté de fleurs. Il s'agit de celle construite pour le roi actuel, Norodom Sihamoni.

Nāga, Palais royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un nāga! Enfin nous avons trouvé le nom. Il s’agit d’un être mythique de l’hindouisme. Le mot signifie serpent. Les nāgas dans la religion gardent les trésors de la nature. Au Cambodge, le nāga est toujours représenté avec un nombre impair de têtes (3 à 9) disposées en éventail!

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : Un autre stūpa aussi magnifique.

Stūpa, palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Et une vue d’ensemble.

Notre guide décrète une pause santé.

Ce fut une très belle visite.

Palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Pendant la pause nous attendons sous un grand arbre. Un de nos compagnons, François, en profite pour photographier quelques hommes du groupe qui patientent.

Palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Tout près, sous un magnifique arbre en fleurs, il y a une belle statue représentant le bouddha.

Palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Palais Royal, Phnom Penh, Cambodge

Photos ci-dessus : L’arbre donne des fleurs assez particulières.

Notre guide nous indique que la température actuelle est de 17 degrés Celsius. « Pour nous, Cambodgiens, c’est froid ».

À suivre
Découverte de l’art khmer au musée national du Cambodge, dont une grande majorité des oeuvres proviennent du site d’Angkor… qui sera, dans quelques jours, le point d’orgue de notre périple au Cambodge.

Musée national du Cambodge, Phnom Penh, Cambodge

Photo ci-dessus : Un magnifique bassin d’eau et de plantes dans la cour intérieure du Musée national du Cambodge.

Pour lire nos autres textes portant sur notre périple au Vietnam et au Cambodge, cliquez sur le lien suivant : Cambodge

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